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François Le Proust du Ronday

- Wikipedia, 28/01/2012

Blason des Le Proust de Loudun.

François Le Proust du Ronday est né le 17 août 1548 à Loudun et mort le 16 juin 1615 à Loudun.

François Le Proust du Ronday est issu d'une famille de jurisconsultes français protestants de Loudun. Avocat au parlement de Paris, il écrit : De la Ville et chasteau de Loudun, du pays de Loudunois et des habitans de la ville et du pays, publié par son fils Pierre II Le Proust, sieur de Bar en 1612. Ce dernier publie la même année Commentaires sur les coustumes du pays de Loudunois, où se rapportent plusieurs coustumes d'autres pays, ordonnances royaux, jugemens et arrêts, textes de droit commun, auctorités et advis conformes ou contraires à icelles, écrit par le frère de François, maistre Pierre Le Proust, sieur de Beaulieu. François Le Proust du Ronday est l’ancêtre de maîtres-chirurgiens blancois, et de leurs descendants de Trois-Rivières, Versailles et La Martinique.

Sommaire

Sa famille

Blason des Le Proust du Maine, des Ageux, de Chevaigné, du Perray.

Les Le Proust sont originaires de Bretagne : Cette famille fe prétend iffuë des le Prouft de Bretagne, Seigneurs de Kergonadech[1], & il ne tient pas à notre François qu'on ne la faffe venir & tous ceux de ce nom du fond de l'Orient : mais fes idées fur cette origine font fi peu liées, qu'il eft inutile de s'arrêter à les développer[2]...

À la fin du Moyen Âge, deux branches de cette famille bretonne viennent s’établir l’une à Loudun, l’autre dans le comté du Maine. Le blason de celle de Loudun est : De gueules à un chevron d'or accompagné au chef de 2 coquilles d'argent et en pointe d'une étoile d'or[3]. Celle du Maine porte : D'azur, à un chevron d'or, accompagné en chef de 2 étoiles de même, en pointe une levrette courante d'argent[4].

En 1476, le roi René d'Anjou est contraint de conclure un accord avec Louis XI. Loudun est alors réunie à la couronne de France. Louis XI l'érige en bailliage. Étienne Le Proust, arrière-grand-père de François Le Proust du Ronday est receveur des aides et tailles du bailliage de Loudun, sous les règnes de Louis XI (1461-1483) et de Charles VIII (1483-1498). Nous ne sommes pas en présence d’une famille noble, mais, Jacques Le Proust, bourgeois de Loudun, d'après un contrat passé en France en 1582 sous l'autorité de la reine douairière d'Écosse, Marie Ière d'Écosse (1542-1587), partage ses biens avec les membres de sa famille[5].

Le père de François Le Proust du Ronday, François Le Proust, est désigné par François Rabelais Au I.IV. ch. 27 sous le nom de François Proust[6]. Sa mère, Marguerite Ferron, dame du Ronday est d’une très riche famille bourgeoise de Loudun, dont parle Beauchet-Filleau, dans son Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou.

Biographie

Sénéchaussées de l'Anjou au XVIIIe siècle.

François II Le Proust naît à Loudun, en 1548, dans une famille très honorée dans le pays. Ils sont protestants. À peine a-il fait ses études, qu'il prend le parti du barreau. Il est reçu au serment d'avocat, au parlement de Paris, à L'ouverture d'après la Saint-Martin en 1571. Ses établissemens ou son inclination le retiennent dans sa patrie, où il exerce les fonctions d'avocat, ce qui n'est pas alors une profession très brillante et récompensée de l'estime publique. Il travaille aux recherches qui sont publiées par son fils, sous ce titre : De la Ville et Château du Loudunois, du Pays de Loudunois, et des Habitant de la Ville et Pays. Elles sont publiées et jointes au Commentaire de la Coutume de Lodunois, de Pierre, son frère.

C'est un ouvrage assez mince en tous sens. Le style en est ancien, ce qui est compréhensible, et de surcroît obscur. Ce qu'il dit des antiquités de Loudun et du territoire est peu exact. Il y a pourtant des choses sur ce territoire qu'on ne trouve pas ailleurs, et qui ont leur mérite : ce sont celles qui concernent les limites et la juridiction. Il se base sur des conjectures quand il aborde le sujet du château. Par exemple, ce qu'il dit de la prononciation de Loudun et Loudunois où il faut, dit-il, prononcer ainsi, et non pas Lodunoit, est fort douteux. Il argumente que le terme de dun ajouté à quelques autres noms de villes, telles que Châteaudun, Verdun... est un mot gaulois qui signifie fort, élévation, ce qui est exact. Mais il en déduit qu'il faudrait dire Loudun, Loudunois, parce que c'est ainsi que les Poitevins le prononcent encore, comme on faisait autrefois. C'est une idée hasardeuse, car l'étymologie n'est pas difficile à tirer du mot Juliodututm, s'il est vrai que ce soit le vrai nom latin de cette ville. Pour les instructions qu'il donne sur les grands hommes de ce territoire, il y a très peu de chose à y apprendre.

François Le Proust a lu le Journal d'Étienne Rousseau, enquêteur au bailliage, personnage amateur et curieux, rechercheur de choses antiques[7].

Protestant

De 1594 à 1598, nous trouvons, dans une liste des membres de l'église de Loudun, qui contribuent par leurs dons à l'entretien du pasteur Claude Soumain, sieur de Clairville, le nom de Pierre Malherbe, sieur de Courson, à côté de ceux de Pierre Adam, conseiller du roi, Charles Ferron, sieur du Goulu, et François Le Proust, sieur du Ronday, parent de ce Ferron[8]...

François Béroalde de Verville

François Béroalde de Verville (1556-1626), parle de François Le Proust, son contemporain dans son œuvre :

Le Preux, ce bon marchand, étoit avec nous, qui venoit fraîchement d'Allemagne; aussi, étoit arrivé en hiver... Le Preux nous contoit des miracles, qu'avoit fails Paracelse en Germanie :

- Ho! tu t'en souviens bien, Couillette, mon ami, et vous aussi, Connaut, vous faisiez le voyage avec nous? Ainsi il nous emplissoit de telles merveilles, faites à la pointe de la pincette, au ressort de la cornue, au tintin de l'alambic, et à l'ombre du fourneau ; et, ainsi amplifiant sa gloire, nous disoit qu'il avoit guéri toutes sortes de maladies.

Comme je lui faisois houeîte :

- Voire, ce dit-il, il en a même guéri de la bougrerie.

Dieu sauve les chameaux hongrès ![9].

Son frère

François Ier ordonne qu'on rédige la coutume de Loudun. Pierre Le Proust, seigneur de Beaulieu, est né le 20 mars 1554 à Loudun. Il prend le parti du barreau, et le suit au parlement de Paris pendant trente ans. Il est à la suite du parlement séant à Tours en 1591. Le travail et son tempérament lui ayant occasionné une maladie de langueur, il lui est conseillé d'aller prendre l'air natal. Il va à Loudun, et y entreprend son Commentaire sur la coutume du pays de Loudun, où il y emploie deux ans. Il meurt quelque temps après, le 29 juillet 1609 à Loudun, et laisse son ouvrage entre les mains de François, son frère, qui y fait, avec Pierre, son neveu, les additions dont nous avons parlé. Pierre n'a que cinquante-trois ans quatre mois lors de sa mort.

Après la mort de son frère

François survit à Pierre, son frère, et ajoute quelques observations à son Commentaire, d'après la Coutume de Touraine réformée. Il paraît par ce que dira le fils, que François Proust a aussi fait quelques commentaires latins sur la coutume du Lodunois, qui sont fondus avec le commentaire de son frère, et traduits en français. François Le Proust, seigneur du Ronday et de Beaulieu, meurt à Loudun le 26 juin 1615.

Sa descendance

Les protestants à Loudun en 1620 sont persécutés : Declaration du Roy, par laquelle ceux de la Religion pretendue reformee assemblez à Loudun, sont declarés criminels de leze-Majesté (Paris, 26 février 1620)

Loudun est situé en Anjou au XVIIe siècle et dans le Poitou par la suite.

François Le Proust du Ronday se marie en août 1580 avec Jeanne David, d’une famille protestante de Loudun, fille de Pierre, sieur de La Courance. Ils ont au moins quatre enfants :

  • Pierre Le Proust, seigneur de Bar, avocat au parlement, rassemble toutes les pièces de l'ouvrage de son oncle, les observations de son père, et ce qu'il avait fait lui-même; il en fait un corps, et publie le tout en 1612, sous le titre qui suit : Commentaire sur les Coutumes du Pays de Lodunois, où se rapportent les Coutumes de plusieurs autres Pays, Ordonnances royaux, Jugemens et Arrêts, Textes de Droit commun. Autorités et Avis conformes ou contraires à icelles, par M. Pierre le Proust, seigneur de Beaulieu ; à Saumur, par Thomas Portau, 1612, in-4°. Il joint à ce commentaire les Recherches sur la Ville de Loudun et sur le Loudunois, de François, son père. L'auteur prouve par la conformité de sa Coutume avec les autres, le degré d'autorité qu'elle doit avoir. En effet, elle ne fait point une loi, qu'autant qu'elle se trouve confirmée par l'usage et les coutumes voisines, faute d'avoir eu la solennité de l'homologation au parlement. M. l'avocat général l'avocat général Servin, en parlant de son authenticité, dit que le défaut d'homologation ne la devait faire considérer que comme on considère, dans notre jurisprudence, l'avis de plusieurs jurisconsultes réunis sur le même sentiment, qui n'a jamais la force de loi. On trouve à la tête de cette édition des stances de Pierre le Proust, l'éditeur. On y voit un jurisconsulte; mais certainement on n'y reconnaît pas un poète. On en jugera par les vers qui suivent. Ils renferment dans un langage plutôt désordonné qu'embelli par la rime, la définition que les jurisconsultes donnent des lois comprises sous le nom de Coutumes.

Coutumes, droits non écrits sont Approuvés par un long usage ; Et qu'en tout pays, d'âge en âge, Les habitans introduits ont. Telles sont, en France, les lois Que nos majeurs y ont laissées, Et de temps en temps amassées, Les récitans en vieux gaulois.

Charles Rogier, conseiller au bailliage de Loudun, assez bon poète latin dont j'ai parlé, a fait des vers sur ce Commentaire, où il traite l'auteur de Législateur du Lodunois, et ajoute que ses soins assurent à son neveu quelque réputation chez la postérité :

Hoc patrui officio manes mulsisse juvabit, Chare nepos, aliquod nomen e indiferes[10].

  • Jacques Le Proust de La Seillonnière va être à l’origine des Le Proust maîtres-chirurgiens du Blanc[11].
  • Renée Le Proust se marie avec Jean Dujon de La Vallée, écuyer, Trésorier général de la cavalerie légère et Intendant des meubles.
  • Louis Le Proust, avocat, grand-père de René Dumonteil, lieutenant du 1er chirurgien du roi.

L’école de chirurgie du Blanc

Château Naillac au Blanc est situé sur la rive poitevine de la Creuse, et Angles-sur-l'Anglin dans le Poitou.

François Le Proust du Ronday est le cousin germain de Renée Le Proust de Niriau, femme de Jacques de Sainte-Marthe, médecin des rois Henri II, François II et Henri III et fils de Gaucher de Sainte-Marthe, médecin ordinaire de François Ier[12], l'un des plus sçavants et expérimentés médecins de son temps[13]. Les chirurgiens et médecins sont aussi nombreux chez les protestants de Loudun. Le beau-père, le mari et le neveu de Guillemette Le Proust ont administré l’hôpital de Poitiers pendant 50 ans au XVIe siècle[14]. Peut-on en déduire que les Le Proust sont obligatoirement les seuls chirurgiens à l’origine de la création de l’école de chirurgie du Blanc, dont parlera Chantal de La Véronne dans son Histoire du Blanc[15] ? Non, bien entendu... mais François Le Proust de La Salonnière, fils de Jacques Le Proust de La Seillonnière, est maître-chirurgien du Blanc. Son neveu, Louis Le Proust est chirurgien et juré. Sa nièce est mariée à Jean Mafflard, lui-aussi, maître-chirurgien. François est aussi le beau-père de Jean Perrussault, chirurgien, lui-même père d’un maître-chirurgien. Toutefois les chirurgiens sont relativement nombreux au Blanc, et regroupés en une puissante corporation. Mais, Le Proust, Mafflard et Perrussault sont les noms les plus souvent cités.

Les Le Proust se retrouveront aux générations suivantes à Saint-Gaultier et à Angles-sur-l'Anglin, puis à Versailles et à Trois-Rivières[16], au XVIIIe siècle et au XIXe siècle à La Martinique.

Notes de l'article

  1. Château de Kergournadec'h
  2. Du Radier, Jean-François, Bibliothèque historique, et critique du Poitou, contenant les vies des savans de cette Province, depuis le troisième siècle jusqu'à présent ; une notice de leurs ouvrages, avec des observations pour en juger ; la suite historique et chronologiques des Comtes héréditaires, et celle des Evêques de Poitiers depuis Saint Nectaire / par M. Dreux Du Radier, avocat au Parlement, p.39.
  3. Revue catholique d'histoire, d'archéologie et littérature de Normandie, p.305.
  4. Colonel Arnaud, Répertoire des généalogies françaises imprimées.
  5. Bulletin des recherches historiques, De Société des études historiques (Québec), Archives de la province de Québec, v.18-20, p.4 et Les Ursulines des Trois-Rivières depuis leur établissement jusqu'à nos jours, p. 450, 1911.
  6. Revue des études Rabelaisiennes, de François Rabelais Société des études rabelaisiennes, v.1 p. 80.
  7. Trincant, Louis (1571-....). Abrégé des antiquitez de Loudun... p.6.
  8. Haag, Eugène, théologien, La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale ; ouvrage précédé d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; et suivi de pièces justificatives/ Eugène et Emm. Haag, p.187.
  9. Beroalde Le moyen de parvenir œuvre, de p.204 et 205.
  10. Histoire littéraire du Poitou bibliothèque historique et critique du Poitou, p.350.
  11. Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Indre, De Théodore Hubert, p.62 et Inventaire analytique des archives du château de La Barre, de Alfred Richard, p.680 et Bulletin des recherches historiques, de Société des études historiques (Québec), Archives de la province de Québec, v.18-20, p.4.
  12. Oncle des frères Scévole de Sainte-Marthe
  13. Trincant, Louis (1571-....). Abrégé des antiquitez de Loudun..., p.46.
  14. Women's Medical Work in Early Modern France, De Susan Broomhall, p.157.
  15. La Véronne (Chantal de), Histoire du Blanc des origines à la Révolution de 1789, Poitiers : Société des antiquaires de l’Ouest, 1962.
  16. Plaque commémorative du départ d'Antoine Lafoy, Antoine Claude et Jean Leproust

Bibliographie

A. D. 86, Loudun Proust 4 E 53/453 1578-1630

  • Le Journal de Loudun a reproduit dans ses colonnes l'ouvrage de François Leproust en 1887, n°13, 14, etc.
  • François Le Proust, De la ville et chasteau de Loudun, du pays Loudunais & des habitans de la ville & du pays, 1561.
  • J. MASSIET du BIEST, Inventaire sommaire des Archives Départementales d’Indre-et-Loire. Série E, suite. Tours, 1955, in-4
  • Abbé Joseph-Auguste VAVASSEUR, Monographie de la commune de Saint-Cosme-de-Vair au Maine et au Perche, Mayet, 1897, in-8, 261, Page : 139, Cote B.n.F. : 8° Lk7. 30698
  • Raoul de LINIERE, Armorial de la Sarthe, Le Mans, 1948, 2 vol. in-8, Cote B.n.F. : 4° Lm2. 531

Articles connexes

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