Actions sur le document

Gilles de Rais

- Wikipedia, 28/01/2012

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Rais.
Gilles de Rais
Gilles de Laval, sire de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, Maréchal de France (1404-1440). Huile sur toile (1835) exposée dans la galerie des maréchaux de France, château de Versailles. (portrait imaginaire)
Gilles de Laval, sire de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, Maréchal de France (1404-1440). Huile sur toile (1835) exposée dans la galerie des maréchaux de France, château de Versailles. (portrait imaginaire)

Naissance septembre ou octobre 1404
château de Machecoul ou château de Champtocé-sur-Loire)
Décès 26 octobre 1440 (à 36 ans)
Nantes
Origine Duché de Bretagne
Allégeance Royaume de France
Duché de Bretagne
Arme Blason Gilles de Rais.svg
Grade Maréchal de France
Années de service 1420 - 1436
Conflits Guerre de Cent Ans
Faits d'armes Siège d'Orléans
Bataille de Jargeau
Bataille de Patay
Autres fonctions Baron de Retz
Famille Maison de Montmorency-Laval
Maison de Laval
Maison de Montmorency

Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais, né en septembre ou octobre 1404 au château de Machecoul ou au château de Champtocé-sur-Loire[1],[2], mort le 26 octobre 1440 à Nantes, est un seigneur de Bretagne, connu pour avoir été maréchal de France et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.

Appelé à l'époque « Gilles de Rais » (également « Gilles de Ray », « Gilles de Raiz », « Gilles de Rayz » ; on dirait aujourd'hui « Gilles de Retz[note 1] »), baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, etc., il se proclamait également[note 2], alors que ce titre était tenu par le comte Pierre Ier de Luxembourg-Saint-Pol[3], comte de Brienne[4],[5].

Il fut une grande figure de la guerre de Cent Ans avant de tomber dans la décadence et la débauche, jusqu'à être condamné par un tribunal ecclésiastique « pour sorcellerie, sodomie, et meurtres de trente petits enfants[6]», bien que le nombre de ses crimes divise les historiens.

Certains auteurs voient en lui le personnage de « Barbe bleue[7] », le « plus grand tueur en série de l'histoire de France »[8], bien que ces appellations soient anachroniques.

Sommaire

Biographie

Appartenant à la double maison de Montmorency-Laval, Gilles de Rais est né en septembre ou octobre 1404 au château de Machecoul, capitale du Pays de Retz, baronnie de Bretagne[9],[10] ou, selon certains historiens, au château de Champtocé-sur-Loire[11],[12], « en une chambre appelée la tour Noire ».

Condamné à être pendu puis brûlé pour sorcellerie, sodomie et meurtres d'enfants, il est mort le 26 octobre 1440 à Nantes.

Gilles de Montmorency-Laval était baron de Retz, et seigneur de Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, La Bénate, Pornic, Princé, Vue, Bouin, Ingrandes, Champtocé-sur-Loire, etc. Ses immenses revenus, ses alliances et sa parenté avec de grandes familles nobles (Montmorency, Laval, Thouars, Craon, etc.), firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.


Ascendance de Gilles de Rais

Ascendance de Gilles de Rais
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Guy IX DE MONTMORENCY-LAVAL « Croix de Fer »
(1270-22/01/1333 à Landavran)
seigneur de Laval, d'Acquigny, d'Herouville, de Passy-sur-Marne et de Villemomble, comte de Caserte, vicomte de Rennes, baron de Vitré
 
 
 
 
 
 
 
8. Foulques Ier DE MONTMORENCY-LAVAL
(???? – après 1358)
seigneur de Challouyau
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Béatrix DE GAVRE
(vers 1280-04/07/1315)
dame de Gavre, d'Orcheghem et de Porhem
 
 
 
 
 
 
 
4. Guy Ier « Brumor » DE MONTMORENCY-LAVAL
(????-1383)
chevalier, seigneur de Challouyau, de Chemillé, de Falleron et de Froidfond
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Gérard CHABOT dit « Gérard III DE RAIS »
(vers 1280 – vers 1337)
valet, chevalier, seigneur de Retz, seigneur de Machecoul
 
 
 
 
 
 
 
9. Jeanne CHABOT dite « Jeanne DE RAIS la Folle »
(vers 1300-1341)
dame de Retz
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Marie Clémence DE PARTHENAY-L'ARCHEVÊQUE
(vers 1280 – après 1359)
dame de Parthenay, de Saint-Étienne-de-Mer-Morte et de La Mothe-Achard
 
 
 
 
 
 
 
2. Guy DE MONTMORENCY-LAVAL dit « Guy II DE LAVAL-RAIS »
(????- vers 1415)
écuyer, seigneur de Challouyau, de Blaison et de La Mothe-Achard, baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Chemillé, de Falleron, de Froidfond, de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, de Pornic, de Princé, de Vue et de Bouin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Foulques DE HUSSON
seigneur de Ducey
 
 
 
 
 
 
 
10. Fralin DE HUSSON
(???? – après 1241)
chevalier, seigneur de Ducey, de Champcervon, du Grippon et de Chérencé
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. ??????
 
 
 
 
 
 
 
5. Tiphaine DE HUSSON
(????-1398)
dame de Ducey
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. Robert II DU GUESCLIN
(vers 1300-1353)
chevalier, seigneur de La Motte-Broons
 
 
 
 
 
 
 
11. Clémence DU GUESCLIN
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. Jeanne DE MALESMAINS
(1300-1350 à Sens-de-Bretagne)
dame de Sens-de-Bretagne en la seigneurie de Fougère
 
 
 
 
 
 
 
1. Gilles de MONTMORENCY-LAVAL dit « Gilles DE RAIS »
(1404 à Machecoul – 26/10/1440 à Nantes)
maréchal de France, baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz et de Bouin, comte autoproclamé de Brienne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Amaury III DE CRAON
(1279-26/01/1333)
seigneur de Craon et de Mareuil, sénéchal d'Anjou
 
 
 
 
 
 
 
12. Pierre Ier DE CRAON
(1315-19/11/1376)
seigneur de La Suze-sur-Sarthe, de Champtocé-sur-Loire et de La Bénate
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Béatrice DE PIERREPONT dite « Béatrice DE ROUCY »
(vers 1285-07/11/1328)
dame de Roucy
 
 
 
 
 
 
 
6. Jean DE CRAON
(vers 1355-25/11/1432)
seigneur de La Suze-sur-Sarthe et de Champtocé-sur-Loire, sieur des Jamonières
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Louis Ier DE MACHECOUL
(1316-06/09/1360 à Bourgneuf-en-Retz)
seigneur de Machecoul, du Loroux-Bottereau, de Coché, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, de La Bénate, du Coutumier et de La Garnache, capitaine et gouverneur de Belleville-sur-Vie
 
 
 
 
 
 
 
13. Catherine DE MACHECOUL
(1344-21/07/1410)
dame de Bauçay, de Champtocé-sur-Loire, de La Suze-sur-Sarthe, d'Ingrandes, de La Bénate et de Bouin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Jeanne DE BAUÇAY
(vers 1320-02/04/1349)
dame de Champtocé-sur-Loire et de La Voûte
 
 
 
 
 
 
 
3. Marie DE CRAON
(1387 – avant 1415)
dame de Champtocé-sur-Loire et d'Ingrandes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Guillaume II DE ROCHEFORT
(vers 1292-1347)
seigneur de Rochefort-en-Terre, d'Assérac et de Châteauneuf-en-Saint-Malo
 
 
 
 
 
 
 
14. Thibaut III DE ROCHEFORT
(1313-29/09/1364 à Auray)
seigneur de Rochefort-en-Terre et d'Assérac, vicomte de Donges
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Philippa DE MONTMORENCY-LAVAL
(1277-????)
dame de Princé
 
 
 
 
 
 
 
7. Béatrice DE ROCHEFORT
(????-28/06/1421)
dame de Rochefort-en-Terre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Geoffroy VI D'ANCENIS
(vers 1291-1351)
baron d'Ancenis, seigneur de Varades, de Belligné, du Fief-Guéheneuc, de Martigné-Briand et d'Esnandes
 
 
 
 
 
 
 
15. Jeanne D'ANCENIS « la Jeune »
(après 1320-1376)
baronne d'Ancenis, dame de Varades, de Belligné, du Fief-Guéheneuc et de Martigné-Briand
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. Blanche Clémence D'AVAUGOUR
(vers 1305-1345)
 
 
 
 
 
 
 

Seigneur de Retz

Articles détaillés : Pays de Retz et Liste des seigneurs de Retz.

En 1400, Jeanne Chabot, dite Jeanne de Rais « la Sage » (1331-1406), dame de Retz, fille de Gérard V Chabot dit « Gérard V de Rais », et dernière héritière sans enfant de la famille de Rais, désigna son arrière-petit-cousin Guy II de Montmorency-Laval (fils de Guy « Brumor » de Montmorency-Laval et petit-fils de Foulques de Montmorency-Laval), futur père de Gilles de Rais, comme seul héritier, à l'unique condition qu'il abandonnât pour lui et ses descendants le nom et les armes de Laval, pour prendre les armes et le nom de Rais. Il hérita de ce fait des seigneuries de Machecoul, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Pornic, Princé, Vue, Bouin, qui forment la « baronnie de Rais », correspondant peu ou prou à l'actuel Pays de Retz).

Guy II de Montmorency-Laval, après avoir consenti en février 1404 au mariage avec Marie de Craon, la fille de Jean de Craon, devint baron de Retz (et se nomma Guy II de Laval-Rais), doyen des barons de Bretagne, titre dont son fils aîné Gilles héritera.

Après la mort de sa mère en 1415 et de son père la même année (ou au commencement de l'année 1416), Gilles et son frère René sont élevés par leur grand-père maternel, Jean de Craon, à la réputation sulfureuse, contrairement au vœu formulé par leur père Guy II de Laval-Rais qui, dans son testament, avait désigné pour tuteur un cousin, Jean de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye.

Après deux fiançailles rompues par la mort « prématurée » chaque fois de la fiancée, Gilles de Rais, respectant un troisième contrat de mariage signé le 30 novembre 1420, finit par se résoudre à se marier le 26 juin 1422. Il épouse à l'âge de 17 ans, en l'église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire, Catherine de Thouars, fille de Milet (Miles) de Thouars (fils de Hugues II de Thouars, seigneur de Tiffauges et de Béatrix de Montjean), qu'il aurait prétendument « enlevée » dans ce but, le 24 avril 1420. Cette épouse ne lui donnera qu'une fille unique, Marie (1429-1457), qui se mariera à l'amiral Prigent de Coëtivy puis au maréchal André de Lohéac. Ce genre de tractations étaient courantes à l'époque.

Armoiries

Article détaillé : Armorial des Montmorency.
Blason Gui II de Laval-Rais.svg Armoiries des Montmorency-Laval
  • D'or, à la croix de gueules, chargée de cinq coquilles d'argent, et cantonnée de douze alérions d'azur ; au franc-canton d'argent au lion de gueules.
Blason Retz.svg Armoiries de la baronnie de Retz (avant septembre 1429)
  • D'or à la croix de sable.
Blason Gilles de Rais.svg Armoiries personnelles de Gilles de Rais (à partir de septembre 1429)

Un héros de la guerre de Cent Ans

1429
  •      Territoires contrôlés par Henri V d'Angleterre
  •      Territoires contrôlés par le duc de Bourgogne
  •      Territoires contrôlés par le Dauphin Charles
  •      Principales batailles
  •       Raid Anglais de 1415
  •       Itinéraire de Jeanne d'Arc vers Reims en 1429

Petit-neveu du connétable Bertrand du Guesclin — le héros du siècle précédent dans les premières luttes de cette interminable guerre contre les Anglais — Gilles de Rais entreprend une carrière militaire, qui allait se révéler brillante. Il s'illustre d'abord sous les ordres de Jean V de Bretagne en prenant une part active dans les querelles résiduelles de la guerre de Succession de Bretagne entre les Montfort et les Penthièvre (1420).

Il combat ensuite contre les Anglais à partir de 1427 (jusqu'en 1431). Étant passé au service du roi de France Charles VII, il emporta d'assaut, en 1427, le château du Lude, dont il tua le commandant. Il reprit encore aux Anglais la forteresse de Rainefort (Rennefort) et le château de Malicorne-sur-Sarthe, dans le comté du Maine.

Lors de la guerre de Cent Ans, dont il sera un des héros, on le trouve notamment aux côtés de Jeanne d'Arc. En 1429, il fut un des principaux capitaines qui l'aidèrent à faire entrer des vivres dans Orléans, et il se distingua à la prise de Jargeau le 12 juin 1429.

Après l'éclatante victoire de Patay, Charles VII est sacré roi de France à Reims le 17 juillet 1429[note 3], et Gilles de Rais, mandaté « d'aller quérir la Sainte Ampoule[13] »

Son échec, avec Jeanne d'Arc, lors du siège de Paris — dû à la trahison de Georges de La Trémoille qui a fait se replier l'armée française — entraîne son discrédit auprès de la Cour et l'incite à se retirer sur ses terres et en particulier dans son château de Tiffauges en Vendée, lieu où se seraient déroulés les crimes dont il fut accusé.

Il se signala, en 1430, à la prise de Melun, et l'année suivante à la levée du siège de Lagny-sur-Marne par les Anglais. En 1436, il commandait avec le maréchal Pierre de Rieux l'avant-garde de l'armée française, sous les ordres du connétable de Richemont. Cette armée étant arrivée devant Sillé-le-Guillaume dans le Maine en présence des Anglais, les deux partis se séparèrent sans combattre.

Un patrimoine considérable

Héritier à vingt ans d'un patrimoine considérable, il fut marié à Catherine de Thouars qui lui apporta en dot de nombreuses terres en Poitou. Il devint en 1432 l'un des plus riches seigneurs du royaume après la mort de son aïeul maternel, Jean de Craon, seigneur de La Suze-sur-Sarthe, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, etc. On évaluait sa fortune à trois cent mille livres de rente, sans compter les profits de ses droits seigneuriaux, les émoluments de ses charges et un mobilier de cent mille écus d'or. Mais il en eut bientôt dissipé la plus grande partie par ses prodigalités, son faste et ses débauches.

Il eut d'abord une garde de deux cents hommes à cheval, dépense que les plus grands princes pouvaient à peine soutenir dans ce temps-là, et il traînait en outre à sa suite plus de cinquante individus, chapelains, enfants de chœur, musiciens, pages, serviteurs, etc., la plupart agents ou complices de son libertinage, et tous montés et nourris à ses dépens. Sa chapelle était tapissée de drap d'or et de soie. Les ornements, les vases sacrés étaient d'or et enrichis de pierreries. Il avait aussi un jeu d'orgues qu'il faisait toujours porter devant lui. Ses chapelains, habillés d'écarlate doublé de menu vair et de petit gris, portaient les titres de doyen, de chantre, d'archidiacre, même d'évêque, et il avait de plus député au pape pour obtenir la permission de se faire précéder par un porte-croix. Il donnait à grands frais des représentations de Mystères, les seuls spectacles connus alors. Pour se livrer à ces profusions, il aliéna une partie de ses terres à Jean de Malestroit, évêque de Nantes, aux chapitres de la cathédrale et de la collégiale de cette ville.
Mais tout cela occasionnait des frais énormes qui l'obligèrent en 1434, à vendre à Jean V le Sage, duc de Bretagne, les places de Mauléon, Saint-Étienne-de-Mer-Morte, Le Loroux-Bottereau, Pornic et Champtocé.
Six ans jour pour jour après la prise d'Orléans du 8 mai 1429, Gilles de Rais offrit à la ville d'Orléans une série de reconstitutions de la bataille jouée par des centaines d'acteurs nourris, logés et changés à chaque représentation. Ce fut lors de ce « Mystère du siège d'Orléans » dont les représentations durèrent un an, et de ses frais énormes, que les difficultés financières du prince prirent un tour dramatique, sans espoir d'y remédier. Face à cela sa famille fut incitée à lui intenter un procès (qu'elle gagna) afin d'interdire à quiconque d'acheter des terres lui appartenant. Elle obtint un arrêt du parlement de Paris qui défendait au maréchal d'aliéner ses domaines. Le roi n'ayant pas voulu approuver les ventes déjà faites, le duc de Bretagne s'opposa à la publication de ces défenses et refusa d'en donner de semblables dans ses États.

René de La Suze, frère de Gilles, et ses cousins André de Lohéac et Guy XIV de Laval, irrités de ce refus, tâchèrent de conserver ces places dans leur maison et résistèrent au duc ; mais ce dernier les reprit et enleva à son gendre Guy XIV de Laval la lieutenance générale de Bretagne pour la confier à Gilles de Rais, avec lequel il consomma tous ses marchés en 1437.

Passionné d'alchimie et de magie

Ses ressources ne lui suffisant pas, Gilles de Rais avait depuis longtemps cherché d'autres moyens pour s'en procurer. Il eut recours à l'alchimie. De prétendus adeptes lui apprirent le secret de fixer les métaux ; mais il manqua le grand œuvre. Dégoûté de l'Art d'Hermès, il se jeta dans la magie. Un Anglais, nommé messire Jean, et un prêtre Florentin, François Prelati, furent successivement ses maîtres et l'aidèrent dans ses conjurations.
On dit qu'il promettait tout au diable, excepté son âme et sa vie. Mais tandis qu'il prodiguait l'encens au démon et qu'il faisait l'aumône en son honneur, il continuait ses exercices pieux avec ses chapelains, alliant ainsi une extrême superstition aux pratiques les plus impies et à la dépravation de mœurs la plus criminelle.

En effet, il semble que ce fut à cette époque qu'il commença à immoler des enfants, soit pour mettre plus de raffinement dans ses plaisirs abominables, soit pour employer leurs sangs, leurs cœurs ou quelques autres parties de leurs corps dans ses charmes diaboliques. Ses gens attiraient dans ses châteaux, par quelques friandises, des jeunes filles, mais surtout des jeunes garçons du voisinage, qui disparaissaient. D'autres agents, qui accompagnaient ce seigneur dans ses tournées en Bretagne, persuadaient les artisans pauvres qui avaient de beaux enfants de les confier au maréchal, et leur promettaient qu'il les admettrait parmi ses pages et se chargerait de leur sort.

Des parents, des amis de Gilles de Rais comme Princay, ou Roger de Briqueville, ou encore Gilles de Sillé, semblent même avoir été les complices de ses horribles débauches, soit en lui procurant des victimes, soit en maltraitant ou en menaçant les parents pour étouffer leurs plaintes.[réf. nécessaire]

Un criminel hors du commun

Plaque du clocher de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, commémorant l'arrestation de Gilles de Rais : « Gilles de Raiz, Maréchal de France, pénétra en cette église, le jour de la Pentecôte 1440, en armes, à la tête de ses routiers pendant la grand'messe. Il s'emparait de Jean le Ferron, clerc tonsuré, qu'il enfermait en sa forteresse toute proche. Jean de Malestroit, évêque de Nantes le citait à comparaître devant son official par mandement du 13 septembre. Jean V duc de Bretagne, faisait arrêter Gilles dès le lendemain. Il avouait ses crimes. Jugé, condamné, il fut mis au gibet en prairie de Biesse à Nantes le 26 octobre 1440. »

Dès la Pentecôte 1440, un conflit larvé s'installe entre Gilles de Rais et l'Église, qu'il aurait défiée en reprenant par la force une de ses possessions à Saint-Étienne-de-Mer-Morte[14].

Blason de la ville de Saint-Étienne-de-Mer-Morte. L'église au centre évoque l'événement de la Pentecôte 1432, au cours de laquelle Gilles de Rais pénétra à cheval dans l'église de la ville et fit saisir l'officiant Jean le Ferron par ses gens, acte qui déclenchera sa perte.

De ce fait, Gilles de Rais tombe sous la juridiction de l'Église, et permet à celle-ci de lancer parallèlement une procédure pour enquêter sur les rumeurs qui courent à son encontre. Le 13 septembre 1440, Jean de Malestroit, l'évêque de Nantes cite Gilles de Rais à comparaître après avoir recueilli des témoignages et des rumeurs sur les exactions de celui-ci. Contrairement à ce qui est communément affirmé, lorsqu'il est arrêté le 15 septembre 1440 en son château de Machecoul, il n'est pas accusé d'avoir violé, torturé et assassiné un certain nombre d'enfants, notamment dans le cadre de rites sataniques, durant les huit années précédentes, mais d'être entré armé dans une église et d'avoir, pendant l'office, molesté et arrêté un homme lige du duc de Bretagne. Ce n'est que le 8 octobre qu'il découvrira devant le tribunal de l'inquisition ses véritables chefs d'accusation, les plus graves de l'époque : sodomie, sorcellerie et assassinat. Cette précision sur son arrestation permet de comprendre pourquoi Gilles de Rais se laisse capturer sans opposer de résistance.

S'ouvre alors l'instruction du procès civil qui va être l'instrument de sa chute. Il est emprisonné dans le château de Nantes tandis que le duc de Bretagne charge son commissaire, Jean de Toucherond, de commencer une enquête. Deux des gens de Gilles de Rais sont arrêtés, Henriet et Étienne Corillaut dit Pontou ou Poitou.

Procès

Le procès qui s'ouvre à Nantes le 8 octobre 1440 est très bien préparé et suit une stratégie machiavélique, visant à le désarmer. Gilles de Rais a la possibilité de récuser les juges pour partialité à l'ouverture du procès, mais l'acte d'accusation ne fait alors état que de l'acte véniel mentionné précédemment, ce qui soulage l'accusé qui reconnaît la compétence des juges.

Ce n'est qu'à la deuxième audience, le 13 octobre 1440, que l'acte d'accusation complet est dévoilé, mais il est alors trop tard pour l'accusé de récuser les juges. Gilles de Rais se rend compte qu'il a affaire à un dossier d'accusation très étoffé et que de plus, les langues se délient. Les témoignages à charge commencent à affluer, identiques les uns aux autres. Ses valets (Poitou et Henriet) et ses complices qui l'auraient assisté dans ses crimes, également arrêtés et soumis à la question (la torture est épargnée à Gilles de Rais de par sa noblesse), le voyant sans ressources, se mettent à l'accabler[note 4].

Gilles de Rais comprend alors qu'il a été piégé et qu'il ne pourra résister longtemps face à ces accusations. Il s'emporte et se révolte, ce qui entraîne en réaction son excommunication par l'évêque qui préside le procès. Cette excommunication l'effraie et il se résout alors à faire des aveux en échange de la levée de cette sanction, ce qui lui est accordé. Certains auteurs y voient une preuve de sa foi en l'Église et dans le jugement de Dieu.

Sa confession, prononcée dans sa prison puis répétée à l'audience du 22 octobre, horrifie l'assistance tant les détails de la cruauté décrite dépassent l'entendement[note 5].

Gilles de Rais s'était en outre rendu coupable du crime de félonie. En effet, après avoir vendu à son suzerain Jean V la place de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, il en avait repris possession en menaçant le gouverneur d'égorger son frère s'il ne la lui livrait pas.

Le jugement et l'exécution de la peine

Exécution de Gilles de Rais (gibet et bûcher). Armes du président Bouhier (1530)

Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l'Hôpital : Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus puis brûlés[note 6]. À sa demande, le tribunal lui accorde trois faveurs : le jour de l'exécution, les familles des victimes pourront organiser une procession, il sera exécuté avant ses complices et son corps ne sera pas entièrement brûlé pour être inhumé.

Le lendemain matin, le 26 octobre 1440[note 7] après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l'exécution est accomplie, selon les sources, en prairie de Biesse ou sur le site actuel de l'Hôtel-Dieu[15]. Tandis que ses valets, Poitou et Henriet, sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d'être trop abîmé par les flammes[16]. Conformément à la requête qu'il avait formulée et qu'on lui avait accordée avant son exécution, son corps est enseveli dans l'église du monastère des Carmes, à Nantes. Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire furent détruits durant la Révolution française.

Conséquences

Le procès de Gilles de Rais est l'un des tout premiers procès des barons du royaume, qui jusque-là étaient maîtres en leur baronnie, et ne relevaient de la justice de personne.

Dans les souterrains du château de La Suze-sur-Sarthe, qui lui a appartenu, quelque quarante-neuf crânes humains auraient été découverts ultérieurement[note 8],[17]. Il est aujourd'hui difficile de se prononcer sur la réalité et le nombre exact des victimes. À l'époque, l'accusation lui a reproché cent quarante meurtres. Gilles de Rais disposait de ses hommes de main, qui auraient été parfois des anciennes victimes, et auraient servi de rabatteurs. Ils auraient cherché dans un premier temps les enfants livrés à eux-mêmes, sinon ils auraient engagé des enfants à travailler au château (ce qui était un privilège), puis, si les parents demandaient des nouvelles, on leur aurait rétorqué souvent que leur enfant indigne s'était enfui.

Le doute sur la culpabilité de Gilles de Rais a toujours régné, si bien qu'en novembre 1992, l'avocat Jean-Yves Goeau-Brisonnière réunit un tribunal composé d'anciens ministres, de parlementaires et d'experts à l'UNESCO pour se livrer à une révision du procès de Gilles de Rais, laquelle révision a abouti à son acquittement. Ce procès de révision est relaté dans "Gilles de Rais ou la Gueule du loup", de Gilbert Prouteau. Ce jugement n'a qu'une valeur indicative, aucune juridiction constituée n'étant compétente pour réviser un procès du XVe siècle.[réf. nécessaire]

Dans son livre Le Procès de Gilles de Rais, paru en 1965, Georges Bataille voit en Gilles de Rais la figure exemplaire d'une époque de la féodalité où la raison balbutiante n'avait pas encore muselé la fête archaïque de la violence : « Sa noblesse a le sens d'une violence ne regardant rien et devant laquelle il n'est rien qui ne cède[18] ».

Dans son livre Plaidoyer pour Gilles de Rais, Jean-Pierre Bayard présente Gilles de Rais comme une victime de l'Inquisition.

Gilles de Rais est souvent assimilé à La Barbe bleue de Charles Perrault (illustration de Gustave Doré (1867))

Les conjectures à propos de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc

Le fait qu'un criminel de cette ampleur ait côtoyé Jeanne d'Arc a fait couler beaucoup d'encre chez les écrivains, qui ont fantasmé autour de ce « démon à côté d'un ange ». Les écrits de l'époque ne nous permettent en fait que de faire des spéculations invérifiables sur les relations de Gilles de Rais et de Jeanne d'Arc. Il semblerait néanmoins que Gilles de Rais n'ait commencé ses forfaits supposés qu'après l'épopée de Jeanne d'Arc. Il est probable en revanche que, fidèle à son éducation et à ses habitudes, Gilles de Rais ait eu un tempérament violent lors des campagnes militaires. Si Gilles de Rais a régulièrement manifesté pendant sa vie des comportements de personne influençable et croyante, il était proche du parti de Georges de La Trémoille, qui n'était pas admirateur de Jeanne d'Arc. Il demeure donc difficile de spéculer sur les relations entre Gilles et Jeanne, même si le « Mystère du siège d'Orléans » montre qu'il éprouve une grande admiration pour la Pucelle, l'appelant « Noble Dame » dans ses 20 500 vers[19].

Descendance

Le maréchal Gilles de Rais ne laissa qu'une fille (dont la paternité serait par ailleurs contestée) : Marie de Montmorency-Laval dite « Marie de Rais », qui lui succéda à la tête de la baronnie de Retz. Elle fut mariée deux fois (avec Prigent VII de Coëtivy puis avec André de Lohéac), et mourut sans enfant en 1458. C'est son oncle René de La Suze, frère cadet de Gilles de Rais, qui hérita ensuite de la baronnie de Retz (« René de Rais »), que sa fille unique, Jeanne de Rais (mariée à François de Chauvigny), légua par testament, en 1481, à François II, duc de Bretagne.[réf. nécessaire]

Notes et références

Notes

  1. Cette dernière orthographe a été adoptée vers 1581, bien après la mort de Gilles de Rais. Voir la note 1 en bas de page 10 du livre d'Eugène Bossard,Gilles de Rais, maréchal de France, dit « Barbe-Bleue »
  2. Dans son ouvrage très documenté, Gilles de Rais édité par le Centre régional de documentation pédagogique de Nantes en 1988, François Macé dit page 99 : « au XVe siècle, Brienne ne fait pas partie des domaines des seigneurs de Rais.[...] le nouveau maréchal de France, en route pour Reims, espérait certainement profiter de cette marche victorieuse pour récupérer des rançons, des terres prises aux « collaborateurs » [...]. Ne se proclamait-il pas comte de Brienne en juillet 1430 ? Mais ces rêves furent rapidement brisés »
  3. Il était avec d'autres membres de la famille de Laval, l'un des chefs de l'armée qui accompagna le roi à Reims pour y être sacré. Le sire de Laval fut fait comte dans cette occasion, et il est probable que le sire de Rais fut nommé aussi maréchal de France. En l'élevant si jeune à cette dignité, peu prodiguée alors, on ne considéra pas moins son mérite et ses services que sa naissance. Lors du sacre de Charles VII, c'est lui qui fut chargé d'apporter la sainte ampoule de la basilique Saint-Remi de Reims à l'église métropolitaine
  4. Confronté à ses deux complices, le maréchal de Retz les désavoua pour ses serviteurs et dit qu'il n'avait eu que d'honnêtes gens à son service ; mais la menace de la torture le fit changer de langage, et il confirma leurs déclarations par un aveu général et circonstancié de tous ses crimes.
  5. « On frémit d'horreur en lisant les détails obscènes et atroces de cet épouvantable procès, dont l'instruction dura un mois et dont il existe dix manuscrits à la bibliothèque de Paris et un aux archives du château de Nantes. Jamais les tyrans les plus sanguinaires n'ont imaginé de cruautés plus exécrables que celles qu'il mêlait à ses infâmes voluptés. Les innocentes victimes de sa lubricité, âgées de huit ans jusqu'à dix-huit, furent toutes sacrifiées à sa férocité. Le nombre en paraîtra incalculable si l'on considère que ces massacres eurent lieu, presque sans relâche, dans ses châteaux de Machecoul, de Champtocé, de Tiffauges, dans son hôtel de la Suze, à Nantes, et dans la plupart des villes où il passait, et qu'ils durèrent huit ans, suivant ses propres aveux, ou quatorze ans, suivant la déclaration d'un de ses complices... Pour éliminer les traces de ses forfaits, il faisait précipiter les cadavres dans les fosses d'aisances quand il était en voyage ; mais dans ses châteaux, il les brûlait et en jetait les cendres au vent. Malgré ces précautions, on en trouva quarante-six à Champtocé et quatre-vingts à Machecoul » (« Gilles de Rais », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition] 
  6. Michel Guimard, dans ses Annales nantaises, dit que l'évêque de Nantes et le commissaire du grand inquisiteur de France furent au nombre des juges du maréchal. Le fait n'est pas impossible et se trouve peut-être dans le manuscrit de Nantes.
  7. (et non pas le 25 décembre, comme l'ont dit les historiens François Eudes de Mézeray et Louis Moréri)
  8. Il ne semble pas que des crânes d'enfants furent découverts à La Suze-sur-Sarthe. Il s'agit manifestement d'une confusion entre La Suze-sur-Sarthe et l'hôtel de la Suze à Nantes

Références

  1. Gilles Henry, Bretagne et Bretons, France-Empire, 2000
  2. Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, Bulletin et mémoires, volume 102, 1999, p. 147
  3. Badier, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, 1775, p. 226
  4. Bossard, p. 54.
  5. Yvonig Gicquel, Alain IX de Rohan, 1382-1462 : un grand seigneur de l'âge d'or de la Bretagne, J. Picollec, 1986, p. 310 
  6. Jacques Heers, L'Histoire assassinée, 2006, p. 222
  7. Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker, 100 personnages qui ont fait l'histoire de France, 2004, p. 71.
  8. Jacques Poirier, Tournier - (Gilles de Rais) Maréchal de France, compagnon de Jeanne, mais aussi le plus grand tueur en série dans l'histoire de France, 2005
  9. Charles Lemire, Jeanne d'Arc et le sentiment national, 1898, p. 250
  10. Eugène Bossard, Gilles de Rais, réédition Jean de Bonnot, 1998,p. 9
  11. Société des archives historiques du Maine, La Province du Maine, 1909, p. 280
  12. Biographie de Gilles de Rais sur le site du musée du Pays de Retz
  13. Roland Villeneuve, Le Dictionnaire du Diable, Paris, Omnibus, 1998, page 812
  14. Joris-Karl Huysmans, Gilles de Rais, 1899
  15. Ernest Lavisse, Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution, 1911, p. 
  16. Marie Charles Désiré Lemire, Un maréchal et un connétable de France, p. 51 : « Avant que le feu l'eût dévoré, les femmes l'enlevèrent, le lavèrent et le placèrent dans le cercueil que les moines emportèrent, suivis par elles, à l'église Notre-Dame-des-Carmes, après que plusieurs demoiselles eurent gardé en souvenir du repentir du maréchal quelques fragments du cadavre»
  17. Barbe Bleue à La Suze
  18. Georges Bataille, Le Procès de Gilles de Rais , 1965, p. 55
  19. Marcel Gay, « L'affaire Jeanne d'Arc » sur Linternaute

Annexes

Bibliographie

Sources écrites

  • Georges Bataille, Procès de Gilles de Rais. Documents précédés d'une introduction de Georges Bataille, Club français du livre, 1959 (rééditions : Pauvert, 338 p., 1965 et 1977, ISBN 2-7202-0177-4)

Travaux historiques

  • « Gilles de Rais », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition] 
  • Eugène Bossard (Abbé), Gilles de Rais, maréchal de France, dit « Barbe-Bleue », 1404-1440, Paris, 1885. Réédition : Éditions Jérôme Millon, préface de François Angelier, 336 p., 1992 et 1997, ISBN 2-905614-72-2
  • Salomon Reinach, « Gilles de Rais » (essai de réhabilitation), in Revue de l'université de Bruxelles, décembre 1904, X, p. 161-182, repris dans Cultes, mythes et religions, 1912. (Réédition : Robert Laffont, collection « Bouquins », 1996, p. 1026-1042, ISBN 2-221-07348-7)
  • Louis Perceau et Fernand Fleuret (alias Ludovico Hernandez), Le Procès inquisitorial de Gilles de Rais (Barbe-Bleue), avec un essai de réhabilitation, Paris, Bibliothèque des curieux, 1921.
  • Arthur Bourdeaut (abbé), Champtocé, Gilles de Rais et les ducs de Bretagne, 8 vol., Rennes, 1924.
  • Émile Gabory, La Vie et la mort de Gilles de Rais dit à tort Barbe-Bleue, Paris, Librairie académique Perrin, 1926.
  • Fernand Fleuret, De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire, 239 p., Mercure de France, 1933.
  • Albert Brunois, Les Échecs de Gilles de Rais dit Barbe Bleue — Discours prononcé à l'ouverture de la Conférence des avocats, le 8 décembre 1945, Imprimerie du Palais, 1946.
  • Michel Bataille, Gilles de Rais, 312 p., Paris, Club des Amis du Livre, 1966 (Rééditions : Éditions Pygmalion, 1976, puis 1997, ISBN 2-85704-030-X)
  • Jean Benedetti, Gilles de Rais : The authentic bluebeard, 207 p., Éditions P. Davies, Londres, 1971, ISBN 0-432-01215-X
  • Jacques Bressler, Gilles de Rais ou La passion du défi, 211 p., Payot, 1981, ISBN 2-228-70290-0
  • Michel Hérubel, Gilles de Rais et le déclin du Moyen Âge, 319 p., Librairie académique Perrin, Paris, 1982, ISBN 2-262-00247-9
  • Philippe Reliquet, Gilles de Rais, maréchal, monstre et martyr, 283 p., Paris, Belfond, 1982, ISBN 2-7144-1463-X
  • Reginald Hyatte, Laughter for the Devil : The trials of Gilles de Rais, Companion-In-Arms of Joan of Arc, Associated University Press, Londres, 1984, ISBN 0-8386-3190-8
  • Jacques Chiffoleau, « Dire l'indicible. Remarques sur la catégorie du nefandum du XIIe au XVe siècle », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 45, n° 2, 1990, p. 289-324.
  • Michel Herubel, Gilles de Rais ou la Fin d'un monde, 331 p., Éditions J. Picollec, 1993, ISBN 2-86477-120-9
  • Alain Jost, Gilles de Rais, 260 p., Éditions Marabout, collection « Histoire et mystères », 1995.
  • Collectif, Cahiers Gilles de Rais, 4 tomes, Éditions Joca Seria, 1989-1993.
  • Jacques Heers, Gilles de Rais, Paris, Éditions Perrin, collection « Tempus », 1994, ISBN 2-262-01066-8 (Réédition, 2005, ISBN 2-262-02326-3)
  • Jacques Chiffoleau, « Gilles de Rais, un serial killer pédophile ? Note sur les lectures d'un procès célèbre depuis 1440 et sur son actualité supposée » in Actes du colloque sur la pédophilie organisé par le tribunal de grande instance de Créteil (décembre 1997), Paris, 1998.
  • Gérard Gros, « Le Seigneur de Rais et Jeanne : étude sur une relation, d'après le Mistère du siège d'Orléans » in Images de Jeanne d'Arc (Actes du colloque de Rouen, 25, 26, 27 mai 1999), textes recueillis par Jean Maurice et Daniel Couty, Paris, Presses universitaires de France, 2000 (p. 117-126).
  • Val Morgan, The Legend of Gilles de Rais (1404-1440) in the Writings of Huysmans, Bataille, Planchon, and Tournier, Edwin Mellen Press, 2003.
  • Michel Meurger, Gilles de Rais et la littérature, (essai), 237 p., Éditions Terre de brume, 2003, ISBN 2-84362-149-6
  • Matei Cazacu, Gilles de Rais, 382 p., Paris, Tallandier, 2005, ISBN 2-84734-227-3
  • Olivier Guyotjeannin, « Entre histoire et document : les annales de la vie criminelle de Gilles de Rais » in Laurent Ferri et Christophe Gauthier (dir.), L'Histoire bataille. Actes de la journée d'études consacrée à Georges Bataille (Paris, 7 décembre 2002), Paris, Honoré Champion, collection « Études et rencontres de l'École des chartes », 2006.
  • Jacques Chiffoleau, « Gilles de Rais, ogre ou serial killer ? », L'Histoire n° 335, octobre 2008, p. 8-16.

Littérature

Gilles de Rais dans la culture populaire

  • La Passion de Gilles opéra de Boesmans et Mertens, première mondiale à Bruxelles au Théâtre Royal De la Monnaie.
  • Gilles de Retz, premier opéra de Paul Ladmirault qu'il écrivit alors qu'il était encore lycéen, représenté en 1893.
  • Le Tombeau de Gilles de Rais, oratorio scénique composé par Edith Canat de Chizy (1993).
  • La chanson Into the Crypts of Rays de Celtic Frost, sur l'album Morbid Tales (1984).
  • Album Godspeed On The Devil's Thunder du groupe anglais de "black metal" Cradle of Filth (2008).
  • Gilles de Rais apparaît sous la forme du personnage Caster dans la série de romans Fate/Zero, inspirés du jeu vidéo et manga Fate/stay night.

Bandes dessinées

  • Gilles de Rais apparaît en tant qu'ami du rôle-titre dans la plupart des albums de la série Jhen, parue chez Casterman et dessinée par Jean Pleyers sur des scénarios de Jacques Martin.
  • Gilles de Rais fait de brèves apparitions dans Jehanne au pied du mur, bande dessinée humoristique de F'Murr. Les ivrognes Gilles et Dunois tentent de brûler leur compagne de beuverie Jeanne d'Arc sur la place du marché à Rouen. Par la suite, Gilles lorgne avec insistance un jeune garçon peu rassuré dans une taverne. En sortant de celle-ci, le maréchal se fait acclamer par deux passants ("Vive Gilles de Rais, protecteur de nos z'enfants !").
  • Jehanne, bande dessinée érotique de Paul Gillon en deux tomes : La sève et le sang, La Pucelle, L'écho des savanes / Albin Michel.

Cinéma

Gilles de Rais apparaît en tant que compagnon de guerre de Jeanne d'Arc dans un certain nombre de films dédiés à la Pucelle.

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

Chronologie

Précédé par Gilles de Rais Suivi par
Guy II de Laval-Rais
Blason Gilles de Rais.svg
baron de Retz
(1415-1440)
Marie de Rais

Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...