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Shaimaa el-Sabbagh : Un assassinat, encouragé par l’impunité

Actualités du droit - Gilles Devers, 31/03/2015

La scène se passe au Caire, ce 24 janvier. C’est la veille du 4e...

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La scène se passe au Caire, ce 24 janvier. C’est la veille du 4e anniversaire de la révolution égyptienne de 2011, et de petits groupes de militants se dirigent vers la place Tahrir. Shaimaa el-Sabbagh, une jeune femme de 31 ans, mère d’un enfant de 5 ans, est là, avec quelques amis. Elle est activiste dans des groupes de Gauche, et poète à ses heures. Sur une petite place, les militants déploient une banderole et scandent quelques slogans. La police est en face, à quelques mètres. On voit très bien sur la vidéo les policiers, avec leurs fusils. Soudain, les policiers ordonnent la dispersion de cette cinquantaine de militants. Alors, qu'elle part en courant, Shaimaa el-Sabbagh s’écroule : elle vient d’être atteinte d’un tir, de dos. Le tir visait la cage thoracique, au niveau du cœur. Un tir assassin. Son ami la relève, mais elle est hébétée, grièvement blessée, et son visage saigne. Les services de police n’appellent pas les secours, et c’est son ami qui la prend dans bras et la conduit à l’hôpital, où le décès sera constaté. Ce jour-là, on comptera 17 autres morts parmi les manifestants.

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La semaine dernière, les médecins légistes égyptiens qui ont pratiqué l’autopsie ont rendu leurs conclusions, et là attention : la cause de la mort n’est pas le tir du policier mais la maigreur de la jeune femme. Voici les explications d’Hisham Abdel Hamid, le porte-parole du service de médecine légale, à une télévision : « Shaimaa el-Sabbagh, selon les données scientifiques, n’aurait pas dû mourir. C'est un cas très rare. Elle était très mince, elle n’avait pas du tout de gras. Aussi, les petits éclats de chevrotine ont pénétré facilement et ont pu atteindre le cœur et les poumons : ce sont eux qui ont causé sa mort. Une personne plus épaisse ne serait pas morte ».

Voilà. De bonnes nouvelles d’Egypte, notre pays partenaire, et comme le dit l’excellent VRP Le Drian, « La démocratie, ça vient après la sécurité ». 

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