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Bambi veut abolir la prostitution

Actualités du droit - Gilles Devers, 24/06/2012

Bambi-la-déserteuse, qui a attendue d’être nommée ministre pour renoncer à...

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prostitution,parti socialisteBambi-la-déserteuse, qui a attendue d’être nommée ministre pour renoncer à sa candidature aux législatives, a eu tout le temps d’affiner sa profonde réflexion et elle nous en livre le nectar dans le JDD : abolir la prostitution. Avec posture morale, regard quasi-fâché et tout le tintouin. La politique cosmétique est en pleine forme.

Je voudrais d’abord rappeler à notre procureur de la morale qu’il n’y pas si longtemps elle était adjointe au Maire de Lyon, collant son Collomb sur toutes les photos. Alors, elle est bien sûr partie prenante des décisions municipales, notamment s’agissant de la prostitution. Ouaip, eh ben les faits sont moins clinquants que les discours, car ce qui a été fait à Lyon est juste honteux.

Collomb, le protecteur politique de Bambi, a joyeusement profité de l’infraction anti-racolage créée par Sarko pour virer les prostituées du centre-ville, car elles n’avaient plus leur place dans le bien propret « modèle lyonnais ».

Les prostituées, à coup d’arrêtés municipaux ont été virées à la périphérie, sur l’extrémité du quartier de Gerland, loin des lumières. Là bas, on y voit, sans fin, un rassemblement de camionnettes et de loin on croirait une foire-expo. Non, c’est seulement le marché du sexe à Lyon, une zone de désolation et de misère, avec les prostituées livrées à la misère et à la loi des macs. prostitution,parti socialiste

Alors, comme Bambi entend « se donner les moyens », elle peut commencer par la ville où elle est élue. Pour défendre la dignité de la femme, elle va demander à Collomb de retirer ses arrêtés ce qui mettra fin à ce parcage de la prostitution, et elle va financer des programmes sociaux, pour l’hygiène, l’accès aux droits sociaux et l’accompagnement des familles des prostituées. Ca sera fait dès demain ?

Bref, cette salade lyonnaise suffit à montrer l’épaisseur des convictions de Bambi. Mais on peut poursuivre.

« Les prostituées sont en majorité victimes de l’exploitation ». Quelle perspicacité dans l’analyse ! Alors, la réponse serait de pénaliser le client. Ca, c’est un dérivatif pour amuser un plateau télé… Non, ce qu’il faut, c’est une politique pénale contre le proxénétisme, sous toutes ses formes. Avant « d’abolir la prostitution », on commence par se coltiner le proxénétisme, non ? Les flics y passent beaucoup de temps, et c’est coton. Alors, question à Bambi : quelles mesures concrètes engages-tu pour renforcer la lutte contre le proxénétisme, donc quels moyens tu donnes à la police. Allô ?

La larme à l’œil pour les prostituées ? Oui, le lot commun est la misère sociale. Je ne parle pas philosophie, mais argent. Demain, une femme, ou un homme, peut se laisser convaincre de glisser, car elle ou il a trop besoin de fric. Un autre veut quitter, et comment lui donner des relais sociaux sûrs. Questions : Bambi, tu mets combien d’argent sur la table, tu le trouves où, et tu embauches qui pour animer ce nouveau service social ? Allô ?

prostitution,parti socialisteOn peut aussi parler de coopérations internationales simples. Par exemple, où en est la coopération entre les polices française et marocaine, sur la prostitution infantile à Marrakech ?  Par exemple, quel plan européen est mis en œuvre pour que les jeux olympiques de Londres ne soient pas, comme c’est le cas chaque fois, l’occasion d’une prostitution massive ? On peut aussi aller faire un tour sur les campus universitaires, c'est moins loin. 

Donc, l’affaire est pliée. Tout pour la tchatche… C’est un métier.

Mais, il y a quand même un petit plus, c’est cette maladie génétique de la gauche morale à vouloir imposer sa pensée, parce qu’elle s’autorise à penser mieux que les autres. La prostitution existe depuis la nuit des temps, et sur toute la planète. Elle est une forme de sexualité, c’est dire quelle fait partie de la vie. De la part d’un responsable politique, soutenir le phantasme abolitionniste, c’est dire qu’on ne supporte pas que d’autres vivent différemment, que des voies plus ou moins cassées trouvent une existence là où aucune ligne droite ne conduit. C’est le raccourci sarkozyste, la vie comme un damier. Il y a les bonnes cases, bien blanches, et les mauvaises, bien noires.

Et à ces femmes et ces hommes qui se prostituent, qui ont pour métier de se prostituer, on leur dit qu’on va abolir leur vie, car ils sont dans l’indicible ? Les prostituées ne demandent pas leur disparition, mais le respect de leurs droits. Si on progressait sur cette voie, ça serait déjà bien.

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