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Sécurité : Il faut des prisons ouvertes

Actualités du droit - Gilles Devers, 26/04/2015

Les ripoublicains de l’UMP sont en transe : les effectifs des...

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Les ripoublicains de l’UMP sont en transe : les effectifs des prisons ont baissé de 3% en un an, Taubira abandonne le pays aux voyous (de Bygmalion ?), et il faut réarmer notre système pénal qui confond le coupable et la victime. Taubira ose à peine soutenir le droit applicable face aux allumés de la sécurité du gouvernement, et ce sont les magistrats qui font le job, essayant d’appliquer la loi au mieux... pour une large part d’ailleurs, les dispositions de la loi pénitentiaire de Dati. D’où ce résultat encourageant : moins 3% de détenus en un an. Face à la récidive, la seule solution est une législation hardie qui mise sur l’acception de la peine et l’absence de sortie sèche, c’est-à-dire non préparée.

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La Suède a été aux avant-postes. La libération conditionnelle est automatique aux deux tiers de la peine, et tout est mis en œuvre pour que les détenus renouent avec la vie civile à leur sortie de prison. L’administration pénitentiaire s’est créée des relais sociaux avec des associations privées, comme CRIS (Criminals Return Into Society). Le moteur avait été une décision de la cour suprême de 2011 invitant les tribunaux à se montrer moins sévères, en misant beaucoup sur les données personnelles.

Même logique au Danemark. Sur les 13 établissements pénitentiaires que compte le pays, 8 sont des prisons ouvertes : pas de barreaux, des unités d’habitation pour une dizaine de personnes disséminées dans un parc. On y accueille les personnes condamnées à moins de cinq ans et les longues peines plus longues, après le premier tiers subi en prison fermée. Tout est fait pour doper l’autonomie des détenus, qui doivent travailler ou de suivre des formations, mais qui gèrent aussi leur vie personnelle et peuvent recevoir leur famille au parloir sans limitation de durée. Le week-end, les enfants peuvent venir dans une unité familiale de l’établissement.

La Finlande, la base opératoire a été l’abrogation d’une loi sur la récidive, qui a fait chuter le nombre de prisonniers. De plus, le pays pratique largement la prison ouverte : les détenus peuvent travailler, au niveau SMIC, et vivent leur vie : téléphones portables, liberté de se rendre en ville, trois jours de vacances tous les deux mois. S’ils travaillent, ils paient un loyer à la prison, mais s’ils choisissent les études, ils sont subventionnés. Seule vraie contrainte : il faut respecter les règles, sinon c’est le retour en prison, ie celle qui est fermée. Tapio Lappi-Seppälä, responsable de l’Institut de criminologie de l’université de Helsinki, explique à Rue 89 : « La leçon est qu’il est parfaitement possible de diminuer le recours à l’emprisonnement de deux tiers sans influencer la courbe de criminalité du pays. »

Suède, Danemark, Finlande, les chiffres parlent : le taux moyen de récidive est bas, en dessous de 20%.

Tu piges, mon pote ? 

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Belle expo


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