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Arabie saoudite : Compassion et raison

Actualités du droit - Gilles Devers, 24/09/2015

Et hier, c’était reparti comme en 14, le grand délire compassionnel…...

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Et hier, c’était reparti comme en 14, le grand délire compassionnel… L’histoire de ce jeune Ali, condamné à mort pour avoir critiqué le régime alors qu’il avait 17 ans, a effectivement de quoi bouleverser. De tous côtés, c’était : il faut sauver la vie d’Ali. Si jamais ça peut marcher, tant mieux, mais quand même un peu de calme... il faudrait quand même parvenir à quitter l’émotion et arriver à l’âge de raison. 

Dans le genre la larme à l’œil, un excellent numéro du président de notre principauté : « Je demande à l’Arabie saoudite de renoncer à l’exécution du jeune Ali Al-Nimr au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées ». Remarquable logique, puissance de l'argumentaire... Mais petit problème : depuis le début d’année, l’Arabie Saoudite a procédé à 133 exécutions, une tous les deux jours. Pour 2014, le chiffre était de 87. Alors pourquoi le principe d’interdiction ne jouerait que pour Ali ? 

C’est parce que c’est un enfant que cela fait écran ? Mais les condamnations à mort de mineurs sont fréquentes en Arabie Saoudite, et les femmes sont également maltraitées.

Attention, c'est très violent.

Voici ici une vidéo d’une femme décapitée en pleine rue, à même le sol, alors qu’elle implorait le pardon.

Là aussi, de la barbarie pure avec un homme qui se fait couper la main, en public.

Et si c’est l’exposition des corps décapités, une pratique courante, comme le montre ce très bon reportage de France 24.

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L’affaire du jeune Ali est l’occasion de parler, oui... mais il faut quitter l’émotion pour cet enfant, et savoir parler des dérives criminelles de cet Etat. 

Un dernier mot sur la remarque imbécile entendue tant de fois hier: la diplomatie impose d’avoir des relations avec tous les Etats, et on ne peut pas bloquer le système dès qu’il y a des violations des droits. Le problème est ici sensiblement différent.

D’abord, ce qui nourrit ces scènes de violence inouïe, c’est une lecture particulière de textes religieux, qui est la matrice du radicalisme islamique. Donc il faut dire clairement que ce radicalisme trouve sa source en Arabie Saoudite, et s’agissant des décapitations spectacles, on voit où Daesh a trouvé son inspiration.

Ensuite, personne ne demande la rupture des relations avec l’Arabie Saoudite. Ce qui fait question, c’est de voir la France faire DE ce pays-là son allié stratégique dans la région... par un effet d’aubaine, car les Etats-Unis, lucides, ont pris du recul. La diplomatie française est une pure catastrophe.

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