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Aquilino Laplume, petit marquis de la Hollanderie

Actualités du droit - Gilles Devers, 17/04/2014

Vous ne connaissez pas Aquilino Morelle, le Guaino du PS ? Une plume...

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Vous ne connaissez pas Aquilino Morelle, le Guaino du PS ? Une plume génétique : plume de Jospin à Matignon, plume de Montebourpif lors de primaire, et désormais plume de la nouille casquée. Hier, Mediapart nous en a raconté de bien belles sur ce lascar.

 

Coté rigolo, la séance de cirage à l’Elysée

 

011_002.jpgOn va commencer par le côté rigolo, avec l’interview au Point de David Ysebaert, auto-entrepreneur, qui exerce la noble profession de cireur de chaussures :

 

« Je cire les chaussures d'Aquilino Morelle en effet depuis un an et demi. Je l'ai connu au Bon Marché, comme 80 % de ma clientèle. C'est 10 euros pour un cirage et 25 euros pour un glaçage. Mais cela dépend du travail à faire. Je me déplace pour minimum cinq paires ». C’était donc une bonne affaire, car Aquilino Morelle a « trente paires de souliers de luxe faits sur mesure, pour son pied qui a une forme particulière ».

 

Au sein du gouvernement de combat contre les puissances de l’argent, la loi est rude, et l’ami David a été viré illico presto par le sublime Aquilino, pour avoir répondu au Point et s’être aventuré sur le nombre des chaussures : « Il m'a précisé qu'il n'avait pas trente paires de Weston, mais une dizaine ». Erreur historique, ou coquetterie d’un minet emplumé ? En attendant, David a été viré.

 

Mais il se susurre que l’ami David cirait d’autres chaussures au Palais de l’Elysée… L’enquête progresse… Mediapart nous raconte aussi des histoires distrayantes sur l’organisation à l’Elysée de séances de gommage pour le chouchou à plumes, sur son goût pour les bonnes bouteilles de la République et sur les voitures de service qui trimbalent les lardons de Laplume aux activités péri-scolaires. Ah la vertu…

 

Comme David Ysebaert a perdu une bonne affaire, voici ses coordonnées pour lui confier du job :

 

06 22 42 44 42 ; david.ysebaert@sfr.fr"


Mais aussi, soyons justes, celles d'un concurrent.

 

Coté frauduleux, les marchés contre nature du petit marquis

VAA260_06Fi_1212_W_01.jpgDans la légende socialiste, Aquilino est un austère écrivant les discours de Jospin, celui qui en équipe avec le repris de justice Camba, amena Le Pen au deuxième tour en 2002.

Après ces exploits politiques, l’excellent Aquilino est allé se refaire une santé à l'Inspection générale des affaires sanitaires (IGAS), qui est l’Union européenne pour les éclopés politiques de second rôle (comme notre excellente Voynet).

Et là, Aquilino Laplume s’est déchaîné en signant un rapport médiatisé – merci, Monsieur Fouks ! – sur le Mediator. Notre lascar avait de bonnes infos car il avait pour job de contrôler les labos.

Petit problème : dans le même temps, Aquilino Laplume travaillait pour un laboratoire danois, Lundbeck. Il était alors payé a rédiger un rapport sur «l’encadrement des programmes d’accompagnement des patients associés à un traitement médicamenteux, financés par les entreprises pharmaceutiques», mais il avait proposé ses services à Lundbeck, qui le confirme : « Il m’a dit qu’il cherchait à travailler pour l’industrie pharmaceutique, qu’il avait du temps libre, que son travail à l’IGAS ne lui prenait que deux jours sur cinq ». Un cirque bien rémunérateur, avec des pépètes versées à une EURL… gérée par son frère. La blague courante des receleurs.

En réponse, la défense d’Aquilino Laplume parait bien asthmatique : « En tant que fonctionnaire, un certain nombre d'activités annexes sont autorisées, dont l'enseignement et le conseil ».

Certes. Mais, petit problème, André Nutte qui était son chef de service de l'IGAS, réfute lui avoir donné l'autorisation d'exercer cette activité, et il explique que si Aquilino Laplume en avait fait la demande, celle-ci lui aurait été refusée : « Ça n'a pas de sens. C'est comme si on accordait le droit à un inspecteur d'hôpital entré à l'IGAS d'aller travailler parallèlement dans une clinique privée. Ou à un inspecteur du travail de conseiller une entreprise ».

Interrogé par Mediapart, Aquilino Laplume explique ne pas avoir retrouvé la trace de sa déclaration… ce qui est fâcheux, mais n’est pas un problème, car la police va bientôt l’aider à retrouver la mémoire

Selon l’article 432-12 du Code pénal, « Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l'infraction ».

C’est pénible ce Code pénal, car ça casse l’esprit d’entreprise… Il faudrait demander à l’ami Fouks de le réécrire, parce que, franchement, respecter la loi, c’est un frein aux affaires morales.  

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