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Il n’y aura pas d’armes occidentales pour l’opposition en Syrie

Actualités du droit - Gilles Devers, 22/07/2013

C’est un revirement total de la diplomatie occidentale, et qui en annonce...

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C’est un revirement total de la diplomatie occidentale, et qui en annonce d'autres. Il y a trois mois, il était décidé de lever l’embargo sur la livraison des armes à destination de la Syrie, et tout devait être fait pour le 1° aout. Tout, c'est-à-dire la livraison d’armes létales par des Etats à des groupes armées qui, en droit, ne sont pas l’armée nationale, et dans le but de combattre l’armée nationale. Je rappelle en effet que la République arabe syrienne est membre de l’ONU, depuis 1945, et qu’elle est bien connue pour être présidée par Bashar Assad.

La marche arrière est engagée

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Livrer des armes létales à une opposition rebelle, non reconnue comme mouvement de libération nationale, posait de très sérieux problèmes juridiques.

Mais nous n’aurons pas à creuser cette question, car il est désormais acquis qu’elle devient sans objet.

Les premiers à se dédire ont été les Etats-Unis. Tout montre que l’administration Obama n’a plus comme objectif de renverser le régime, et les armes promises « car la ligne rouge a été franchie » ne seront pas livrées. C'est un grand recul des Etats-Unis dans la région, et le motif public est la présence de combattants incontrôlables : 6 000 membres d’al-Qaida d’après le sénateur républicain Mike Rogers, qui mène les débats au Sénat étatsunien. 

Londres a suivi. Ce dimanche 21 juillet à la BBC, David Cameron a entrepris une superbe marche arrière : « C'est une situation très déprimante, et c'est une situation qui, est à mon avis, sur la mauvaise trajectoire. Vous avez un président maléfique qui fait des choses terribles à son peuple. Je pense qu'il est peut-être plus fort qu'il ne l'était il y a quelques mois. Mais je décrirais la situation comme une impasse ». Aussi, Cameron n'est plus favorable à un armement des groupes rebelles. Une volte-face radicale qui s'impose à l'Europe, qui montre à nouveau l’absence totale de poids politique de Catherine Ashton.

Le gouvernement français s’est bien entendu aligné sur les positions anglo-saxonnes, mais avec le double langage qui est sa marque de fabrique. Fabius explique que « Pour le moment, la France n'a pas modifié sa position : nous n'avons pas livré d'armes létales ». Le Point cite une source diplomatique : « Paris se laisse la possibilité d'aller plus loin à l'avenir, si elle possède la garantie que les armes seront destinées à l'Armée Syrienne Libre, avec laquelle le contact est permanent ». Le Monde cite une autre source : « On ne veut pas reproduire les mêmes erreurs qu’en Libye lorsque les armes que nous avons livrées se sont ensuite disséminées dans le Sahel et retournées contre nous ».

M. Ahmad Assi Jarba, un proche des Saoudiens, est à la tête de la coalition syrienne depuis le 6 juillet, après l’avoir emporté par 55 voix contre 52 contre Mustafa al-Sabbagh, proche du Qatar. Il sera à Paris mercredi, puis se rendra à Londres et Washington. Il pourra apprécier en direct la qualité du soutien de « ses alliés ».

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Bien penser à se garer en marche arrière


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