Actions sur le document

Assassinat de Kadhafi : Où est la Justice ?

Actualités du droit - Gilles Devers, 2/10/2012

Le quotidien italien Il Corriere della Sera est l’un des grands journaux...

Lire l'article...

Le quotidien italien Il Corriere della Sera est l’un des grands journaux européens, pilier de ce que représente la liberté de la presse. On est d’accord ou non, mais le journal est respecté. Or, Il Corriere della a publié lundi un papier très documenté expliquant que le chef d’Etat Muammar Kadhafi aurait été tué par un agent secret français, le 20 octobre 2011, près de Syrte.

blog -kadhafi-Obama serremt mains xl.jpg

 

L’assassinat de Kadhafi résulte des plus graves illégalités.

D’abord, prétextant comme de la résolution de l’ONU qui permettait une zone d’exclusion aérienne, les petits et grands nerveux de l’OTAN, et leurs sponsors pétroliers, ont décidé de renverser le pouvoir et de tuer le chef de l’Etat libyen.

Ensuite, les conditions ayant permis de localiser le convoi de Khadafi, et le lynchage qui avait suivi… Tout puait la mort programmée.

Bien des infos filtraient, mais cette fois-ci c’est, Mahmoud Jibril, ancien Premier ministre du gouvernement transitoire, dont le parti a gagné les élections législatives et qui devrait emporter la présidentielle à venir, qui a affirmé à la chaîne égyptienne Deam TV : « C’est un agent étranger infiltré dans les Brigades révolutionnaires qui a tué Kadhafi ».

La troïka – US, GB et France – voulait la mort de Kadhafi pour éviter un procès public.

Il Corriere della Sera ne s’est pas contenté de reprendre la déclaration de Mahmoud Jibril. Le journal a enquêté en Libye et a recueilli les explications de Rami El-Obeidi, l’ancien responsable des relations avec les agences de renseignements étrangères pour le compte du Conseil national de transition. Celui-ci explique que Kadhafi s’était réfugié dans son fief de Syrte et qu’il a été localisé quand il a utilisé son téléphone satellite Iridium. La suite, c’est les tirs sur le convoi, la foule qui débarque, et une balle tirée en pleine tête, par un agent français explique Mahmoud Jibril, le dirigeant de la Libye et grand ami de la France.

Après, démarrent les hypothèses, genre concours de mensonge et grosses manips, diverses et variées.

article-1363166-027292A9000004B0-102_468x345.jpg

 

Ici, je ne ferai que quelques rappels :

-       Kadhafi était le dirigeant légitime d’un Etat, reconnu à l’ONU ;

-       il n’existe aucune résolution de l’ONU autorisant le renversement du pouvoir libyen par une coalition internationale ;

-       l’assassinat commis dans le cadre d’un conflit armé est un crime de guerre ;

-       la CPI avait délivré un mandat d’arrêt contre Kadhafi, et le fait que son accusé a été assassiné doit l’obliger à enquêter sur les causes ;

-       alors même que le Liban est un pays souverain et  démocratique, un consensus s’est dégagé pour que le Conseil de sécurité crée un tribunal international spécial pour l’attentat contre Rafic Hariri ;

-       un Français qui commet un crime à l’étranger relève de la juridiction française ;

-       la justice libyenne n’enquête pas sur ces faits, malgré les informations publiques données par son dirigeant politique.

Dans ce genre d’affaire, le but des services secrets est la manip’ des opinions publiques, oki.

Mais l’absence de réaction judiciaire à cet assassinat d’un chef d’Etat – en Libye, en France, à la CPI – rappelle l’actualité de cette théorie funeste : malheur aux vaincus.

Elle souligne aussi que, camouflé derrière les discours bienheureux des boboïstes affiliés à BHL, s’impose une réalité beaucoup plus rude : toutes les vies ne se valent pas.

Et çà, personne ne devrait l’accepter.

 

libye,crime,onu


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...