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A l'enVerts !

Justice au singulier - philippe.bilger, 9/11/2012

François Hollande ne nous avait-il pas promis au mois de mai 2012 un gouvernement resserré ?

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On se demande si les écologistes n'ont pas une tendance irrépressible pour le paradoxe ou une forme de masochisme. S'ils ne font pas tout à l'envers.

Daniel Cohn-Bendit se rend compte trop tard de ce qui crevait les yeux : il aurait dû voter en faveur de Nicolas Hulot lors de la primaire et ne pas faire venir dans la joute présidentielle Eva Joly qui a été - il l'admet - une très mauvaise candidate.

A l'enVerts.

EELV parvient, grâce à Jean-Vincent Placé, à obtenir un accord très avantageux pour les élections législatives de la part des socialistes et, donc, peut constituer deux groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat. Aucune gratitude politique.

A l'enVerts.

Deux ministres écolos au Gouvernement pour lesquels le Premier ministre a eu dans les premiers mois de l'indulgence. Il est vrai qu'il convenait de leur laisser le temps de s'habituer à une solidarité et à un silence qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion d'apprivoiser dans leur vie partisane désordonnée. Aucune reconnaissance mais au contraire ils font plus que la fine bouche devant le Traité budgétaire.

On a l'impression qu'il suffit de nommer une centrale nucléaire pour qu'aussitôt EELV monte au front et lance un ultimatum. Chaque jour leur départ est dans l'air et ils rêvent qu'on les retienne.

A l'enVerts.

Jean-Vincent Placé s'interroge : "nous nous posons la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement"(Le Monde).

Mais la patience a des limites puisque le président, tout en affirmant qu'il ne souhaite pas leur départ, déclare "qu'il est possible"(Marianne).

En effet, si on les prenait au mot, ces écologistes qui ont des fourmis dans les jambes ? Si d'une certaine manière on les contraignait à accepter de penser et de militer à l'endroit ? Certes, hors du gouvernement, EELV ne sera pas commode. Il ne manquera pas, j'en suis persuadé, de créer le plus de trouble possible à ce Pouvoir qui s'est engagé dans la voie irritante du pacte de compétitivité mais ce ne pourra pas être pire que dans cette situation où deux d'entre eux sont à l'intérieur et tous les autres à l'extérieur. Un cheval de Troie installé en totale lucidité.

Le gouvernement et le président de la République n'ont-ils pas assez de difficultés à affronter, de préoccupations essentielles pour ne pas s'encombrer d'une périphérie épuisante ?

A l'enVerts, ce n'est plus tenable.

François Hollande ne nous avait-il pas promis au mois de mai 2012 un gouvernement resserré ?


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