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Bibliothèques et accès à l’information … en 1998

Paralipomènes - Michèle Battisti, 25/01/2015

Retour sur le passé … intervention faite lors de la séance inaugurale des Rencontres Biblio-fr, des 3 au 6 avril 1998 (sur les Rencontres). Hervé Le Crosnier m’a demandé de faire part de mes réactions sur le thème du développement des techniques nouvelles de l’information

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bibliofrRetour sur le passé … intervention faite lors de la séance inaugurale des Rencontres Biblio-fr, des 3 au 6 avril 1998 (sur les Rencontres).

Hervé Le Crosnier m’a demandé de faire part de mes réactions sur le thème du développement des techniques nouvelles de l’information dans les bibliothèques de lecture publique. Je tenais à faire remarquer auparavant que je le ferai en tenant compte des missions et des activités de l¹ADBS et de mes activités propres au sein de l’association, c’est-à-dire en tant que correspondant du programme INFO 2000, un programme européen qui veut promouvoir le multimédia auprès des PME, d’une part, mais également auprès des citoyens par le biais des bibliothèques, ce qui correspond au sujet qui vient d’être développé par Mme Chatenay-Dolto.

Les nouvelles technologies sont un atout formidable pour rééquilibrer culturellement un pays entre zones info-riches et info-pauvres, entre populations info-riches et info-pauvres.

Les nouvelles technologies permettent d¹attirer de nouveaux publics au sein des bibliothèques qui pourraient devenir ainsi des lieux importants de convergence autour des nouvelles technologies – ce qui est d¹ailleurs le thème même du prochain Congrès de l’ABF intitulé « Bibliothécaires : acteurs du changement ». Les bibliothèques pourraient représenter des centres de formation aux nouvelles technologies selon, bien sûr, des modalités différentes pour tenir compte des contextes dans le cadre duquel chacune d¹entre elle évolue.

Il y a une demande très importante pour les produits cédéroms et internet, comme le prouvent les études sur la situation des bibliothèques publiques en France qui ont été faites pour préparer le prochain « Livre vert sur le rôle des bibliothèques dans la société de l’information » qui doit paraître prochainement.

Le nouvelles technologies de l’information sont des outils capitaux pour les professionnels également. A ce sujet, je voulais rappeler que l’ADBS a développé ce thème depuis de nombreuses années par le biais de ses journées d’information, de ses sessions de formation, des articles paru dans ses périodiques, de ses ouvrages et, bien entendu, par le biais de son site web et de sa liste de discussion (ADBS-INFO) que la plupart d’entre vous connaissent.

Les nouvelles technologies de l’information ne modifient en aucune manière la mission essentielle des professionnels de l’information qui reste toujours l’accès au savoir. Ce qui change, c’est la nature des tâches à effectuer. Aujourd’hui, la médiation doit se faire par rapport à la croissance exponentielle des documents numériques sans négliger pour autant les ressources traditionnelles.

Mais les nouvelles technologies de l¹information supposent aussi la suppression de différents freins :

  • des freins juridiques. Il est nécessaire en effet de pouvoir clarifier les problèmes relatifs au droit d¹auteur pour ce qui concerne les documents numériques. Il faudrait savoir quelles sécurités il convient d¹établir. A ce sujet, je voulais vous signaler qu¹une proposition de directive européenne sur le droit d¹auteur et les droits voisins vient de paraître. Le droit d¹auteur est un dossier qui est suivi attentivement par l »ADBS qui vient en outre de créer une Commission spécialisée sur ce thème ;
  • des freins techniques. Il faut parvenir à proposer des utilisations simples grâce à des interfaces particulièrement conviviales, à proposer également des bandes passantes suffisantes pour éviter des pertes de temps, des pertes d’argent et un découragement du public. Il faut un équipement suffisant dans les bibliothèques, mais également chez soi, pour que le public puisse consulter à partir de son domicile des catalogues en ligne ou d¹autres outils ;
  • des freins financiers. Je ne prône pas le tout gratuit mais il faut veiller à ce qu’il y ait un équilibre entre producteurs et utilisateurs sans créer des zones d¹info-pauvreté.

Les nouvelles technologies supposent aussi :

  • des formations pour les bibliothécaires qui, à leur tour, vont former certains de leurs utilisateurs, ce qui offre des perspectives nouvelles en matière de pédagogie et de communication ;
  • une coopération accrue c’est-à-dire un partage des ressources et des compétences, ce qui est le thème du prochain séminaire de l’IFLA qui se tiendra en août 1998 à Amsterdam. A ce sujet, je voulais simplement présenter l¹introduction de l’un des séminaires : « Les bibliothèques, les musées, les archives travaillent de plus en plus sur les mêmes types de matériaux : documents, publications et informations électroniques. Cet environnement nouveau les oblige à confronter leurs pratiques de numérisation, d’archivage, de préservation, leurs services aux nouveaux utilisateurs et aux nouveaux modèles économiques, le tout dans un cadre juridique complexe ». Ce séminaire doit leur permettre de partager leurs expériences.

Parmi ces nouveaux outils, je signalerai, pour terminer, le partage des synthèses sur différents thèmes qui est en train de se faire entre les différentes listes de discussion relatives aux sciences de l¹information.

Vous voyez ainsi que les nouvelles technologies supposent des opérations nouvelles, variées et, à mon avis, très stimulantes.•


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