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Le Prince et Gégé découvrent la douche grâce au Conseil d’Etat

Actualités du droit - Gilles Devers, 1/08/2017

En attendant les hot-spots anti-migrants en Libye, le Prince et Gégé se...

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En attendant les hot-spots anti-migrants en Libye, le Prince et Gégé se prennent une humiliation devant le Conseil d’État, qui les condamne à installer des douches et des WC à Calais.

Pour les faits, je cite le Conseil d’Etat, sinon on va croire que j’exagère.

« Plusieurs centaines de migrants, que le préfet du Pas-de-Calais a évalué entre 300 et 400 au mois de mai 2017 et que le Défenseur des droits a estimé entre 400 et 600 au mois de juin 2017, dont une centaine de mineurs, se trouvent présents sur le territoire de cette commune, en dehors du centre ville ; ces migrants, qui se trouvent dans un état de dénuement et d’épuisement, n’ont accès à aucun point d’eau ou de douche ni à des toilettes et ne peuvent ainsi, notamment, ni se laver ni laver leurs vêtements et souffrent en conséquence de pathologies telles que la gale ou des impétigos, de divers troubles liés à une mauvaise hygiène ou encore de plaies infectées ainsi que de graves souffrances psychiques résultant de cette situation ».

Voilà où en est avec les progressistes, cools et sympas ! Je rappelle au passage que nous sommes en juin, période des records de chaleur. Avec une centaine d’enfants…

Le Conseil d’État en tire pour conclusion que ces personnes sont exposées « de manière caractérisée, à des traitements inhumains ou dégradants, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », circonstances par ailleurs constitutives d’un risque pour la santé publique.

L’État et la commune de Calais sont donc condamnés à créer, dans des lieux facilement accessibles aux migrants plusieurs dispositifs d’accès à l’eau leur permettant de boire, de se laver et de laver leurs vêtements, ainsi que des latrines, et d’organiser un dispositif adapté, fixe ou mobile, d’accès à des douches selon des modalités qui devront permettre un accès, selon une fréquence adaptée, des personnes les plus vulnérables.

- Ah bon, on a le droit de boire de l'eau ?

- Oui, je t'assure...

C’est le minimum vital, qui avait déjà été ordonné par le juge des référés du tribunal administratif de Lille le 26 juin 2017, mais Gégé avait eu le culot de faire appel. Résultat : un mois de plus de souffrance pour ces personnes.

J’espère vivement qu’elles vont engager un recours en responsabilité contre l’État pour ces traitements inhumains et dégradants. Les mêmes qui nous expliquent la main sur le cœur qu’inscrire dans la loi commune le dispositif de l’état d’urgence ne pose aucun problème de libertés. De quoi regretter Pasqua…

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