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Gatignon : Grève de la faim bidon et gavage médiatique

Actualités du droit - Gilles Devers, 12/11/2012

Mais depuis quand un maire fait-il grève de la faim pour masquer qu’il ne...

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le-farceur-affiche_170841_39655.jpgMais depuis quand un maire fait-il grève de la faim pour masquer qu’il ne sait pas gérer sa commune ? Et une grève de la faim ? 4 jours… Parlons d’un jeûne, et respectons les personnes qui, elles, et pour de justes causes, ont mis en péril leur vie. Ce Gatignon est une imposture,… et les pouvoirs publics s’agenouillent… Je rêve. Dans quel pays sommes-nous ?   

Vu de loin, de nuit et avec du brouillard, on peut y croire trois minutes : une commune pauvre n’arrive pas financer son budget, la population souffre, toutes les portes sont fermées, alors le maire fait grève de la faim.

Pour bien comprendre, précisions deux choses. 

Depuis la loi communale de 1884, les communes sont juridiquement indépendantes, de telle sorte qu’elles peuvent valoir leurs droits par l’action des élus pour l’application de la loi, et s’il le faut, en saisissant les tribunaux ;

Du point de vue économique, les communes ne sont que fictivement indépendantes, car une part importante de leurs recettes viennent de versements de l’Etat, à travers une série de dotations, et de fait, l'Etat est la première ressource du budget.

L’attribution des fonds ne se joue pas à la Bourse de Paris, mais en fonction de critères légaux et selon des procédures. Le Trésor ne peut pas verser un centime sans autorisation de la loi, et il revient aux communes de présenter des dossiers complets et dans les délais. Ce n’est pas très rigolo, mais pour les élus, c’est la base de l’action municipale. La loi ne cesse d’adapter les critères, en encouragent les communes qui savent se monter vertueuses dans leur action sociale et économique. Bref, on est en France, et pas au Honduras.

Aussi, j’avais plus que des doutes en voyant le gentil Gatignon se coller dans sa tente pour ses quatre jours de jeûne sous l’œil des caméras, en expliquant : « Comme il me manque 4 millions pour boucler le budget, la Caisse des dépôts et consignations vient de me signifier  qu'elle ne peut m’accorder de prêts ! Comment une ville comme la mienne peut-elle mener la rénovation urbaine nécessaire ? » Je m’attendais à voir des dossiers, des démarches, des lettres de refus des ministères et des recours en référé qui avaient été rejetés. Problème : il n’y avait rien, à part la bonne poire de Schmoll, qui avait mis son masque de farceur.

La réponse est venu des deux ministres qui ont compétence, et ce n’est pas triste.le-farceur-affiche_69660_18022.jpg

François Lamy ministre de la Ville, explique au Monde que Gatignon aurait dû s’adresser à lui : « Il n'a jamais demandé de rendez-vous. Or, on n'a pas attendu sa grève de la faim pour se pencher sur la situation de Sevran et voir comment on pouvait l'aider ». Le 26 octobre, Lamy s’était adressé à Gatignon pour lui demander de prendre rendez-vous. Mais Gatignon n’est pas venu… car le ministre « malgré des dossiers mal ficelés », avait fait débloquer l’argent, soit 4,7 millions par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), versé avant la fin de l’année ! 

Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’Etat a précisé que la DSU versée à Sevran atteindra ainsi plus de 9 millions d'euros, ajoutant : « Rapporté à sa population, ce montant place la ville de Sevran au 3ème rang des communes de plus de 50.000 habitants bénéficiaires de cette redistribution ».  Les dotations pour les villes pauvres – dotation de solidarité urbaine (DSU) et dotation de développement urbain – sont en augmentation, et la somme versée à Sevran augmente de plus de 2 millions d'euros en un an.

Donc, Schmoll se fiche de nous au dernier stade.

Mais je comprends que l’opinion s’égare quand je fais la liste des enfoirés qui, peinés et quasi mortifiés, sont venus apporter leur soutien à cet illusionniste : Manuel Valls, Yasmina Benguigui, Bruno Leroux, Jean-Vincent Placé, Robert Hue, Yannick Jadot, Elisabeth Guigou (qui avait loué un jean chez Dior pour le temps de la visite), Harlem Désir et Claude Bartolone.

Tous les jours, les mêmes nous saoulent avec leurs salamalecs visqueux sur la République. Mais, savent-ils seulement ce qu’est l’Etat ? 

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