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Les crapules qui ont tué la Libye

Actualités du droit - Gilles Devers, 29/07/2014

Le scénario était écrit d’avance. Il n’existait en Libye aucune force...

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Le scénario était écrit d’avance. Il n’existait en Libye aucune force politique pour renverser le régime. Donc… Mais Kadhafi, à la tête de la riche Libye, finançait nombre d’institutions africaines et anti-colonialistes, et il fallait donc le dézinguer. Le pétrole n’était pas l’enjeu car Kadhafi vendait gentiment à tous ceux et sans poser de questions à qui payait. Ce bad man était impitoyable avec tout ce qui ressemblait à un opposant, et il s’était enfermé dans les habits d’un personnage grotesque. Bref, il était devenu une cible facile. Et quand le clan des crapules de l’OTAN a décrété qu’il devait être renversé, il ne s’est trouvé personne pour le défendre. La Ligue arabe s’est empressé de la « suspendre, et de toute l’Afrique, rien de sérieux n’est sorti. Lamentable.

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Oui, mais les faits sont là : Kadhafi avait établi une paix durable dans cette Libye partagée entre trois grandes régions – Tripolitaine, Cyrénaïque, et Fezzan – et cet Etat faible et fantasque tenait le territoire. Aussi, il était clair que rien, rien, rien n’autorisait un groupe d’Etats étrangers – l’OTAN – nourris de plus vieille carne impérialiste, à renverser le régime, ce qui été fait en aout 2011.

Aujourd’hui, on voit le résultat.

Le pays est à feu et à sang. Il n’existe plus aucun pouvoir d’Etat, malgré des élections factices du 25 juin, ce qui montre à nouveau que les élections en sont en rien la condition de l’Etat de droit. Les ambassades occidentales – les maquerelles de l’OTAN – déguerpissent comme des minables. La population est à l’abandon, alors que le feu menace Tripoli. Ce soir, personne ne peut assurer la sécurité de Tripoli. La seule perspective réaliste est la désagrégation de la Libye. A pleurer.

Alors, et parce que – et dès le premier jour – j’avais ici dénoncé cette guerre illicite, je vous livre bien volontiers les cocoricos de l’époque de nos petites coqs et petites poules,… qui voudraient que l’on vote pour eux.

Nicolas Sarkozy en pétait son pantalon : « La France continuera de se tenir au côté du CNT et de tous les Libyens pour achever la libération de leur pays de l’oppression et de la dictature, et les aider à réaliser leurs aspirations à la liberté et à la dignité ». Elle est où la France, ce soir ?

Le grand dépressif mondain, Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères, était pas mal non plus, en se « félicitant des risques calculés pris par la France », et ajoutant : « La cause était juste. La France a été la première puissance à reconnaître le CNT et nous sommes déterminés à nous engager à ses côtés ». ? Oki, blaireau cravaté. Tu proposes quoi, ce soir, avec ta détermination en caoutchouc ?

Quant à la gourdasse en cheffe de la gauche moderne et progressiste,  Martine Aubry elle s’affirmait alors « heureuse que la France ait été à l’initiative ». Et quand le journaliste lui demande s’il s’agissait d’une victoire pour Sarko, la reine de la nuit socialiste répondait : « Oui, je crois que ça l’est, parce qu’il s’est engagé au bon moment. On sait que ça avait été un peu tardif pour la Tunisie et pour l’Egypte ». Tant de perspicacité…

Je garde pour la fin, notre Master Bouffon, l’inénarrable El Blancos, qui déclarait puissamment : « La France est forte et belle quand son action est juste, à la hauteur de son Histoire et de ses valeurs » pour conclure en saluant « le rôle prépondérant de Bernard-Henri Levy ». Merci El Blancos, mais, ce soir, qu’envisage la France « belle et forte » pour la population libyenne ?

Bonne nuit les petits… Une jolie place vous attend dans les poubelles de l’Histoire.

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