Actions sur le document

Enregistrements Buisson, c’est la faute au dictaphone, plaide son avocat

Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 10/03/2014

Me William Goldnadel, l'avocat de Patrick Buisson poursuivi devant le tribunal de grande instance de Paris pour violation de la vie privée par Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, a affirmé, lundi 10 mars, que les propos enregistrés à … Continuer la lecture

Lire l'article...

Me William Goldnadel, l'avocat de Patrick Buisson poursuivi devant le tribunal de grande instance de Paris pour violation de la vie privée par Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, a affirmé, lundi 10 mars, que les propos enregistrés à la Lanterne l'avaient été "à l'insu" de son client par... son dictaphone.

"Ce dictaphone se déclenche à la voix humaine. Les propos ont été enregistrés à l'insu de Patrick Buisson", a indiqué Me Goldnadel qui, pour preuve de la bonne foi de son client, a observé que dans ces enregistrements, on "entendait aussi les graviers". "Patrick Buisson est victime au même titre que les époux Sarkozy de la publication de ces enregistrements. Il n'est en rien responsable du préjudice indéniable ainsi causé" à l'ancien président de la République et à son épouse, a plaidé Me Goldnadel.

Par avocat interposé, Nicolas Sarkozy a fait savoir tout le mal qu'il pensait de son ancien conseiller. "Patrick Buisson a menti. Il méprise ceux qui lui ont fait la confiance de lui offrir un poste de conseiller. Qu'y a t-il de plus grave que ce comportement? Il a ajouté l'amoralité à l'immoralité, la perversité à la déloyauté", a observé Me Thierry Herzog, qui assure la défense de l'ancien président.

Avant lui, Me Richard Malka, avocat de Carla Bruni-Sarkozy, s'en était pris lui aussi très durement à l'ancien conseiller de l'Elysée en soulignant que, par ses agissements, il avait commis "un délit contre la civilité et un délit contre la civilisation. Peut-être est-il atteint de dictaphomanie. Mais le seul fait d'écouter et d'enregistrer est inadmissible ! " a lancé Me Malka, en demandant au tribunal de condamner Patrick Buisson à 30.000 euros au titre du préjudice subi par sa cliente.

Egalement visé par la procédure, le site Atlantico, défendu par Me Basile Ader a estimé que la diffusion de ces enregistrements avait permis de révéler "l'énorme scandale" que constitue l'attitude de Patrick Buisson. Un débat "d'intérêt général" qui, selon Me Ader, l'emporterait sur l'atteinte à la vie privée. A l'appui de sa défense, le site avait d'ailleurs prudemment retiré lundi matin les enregistrements dans lesquels on entendait la voix de Carla Bruni-Sarkozy, évoquant des sujets qui n'avaient aucun lien avec la vie politique. Le jugement a été mis en délibéré au 14 mars.

Cet argument de l'intérêt général avait également été évoqué dans la matinée lors des débats pour violation de la vie privée opposant l'ancien publicitaire et ami de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Goudard au Canard Enchaîné, qui a publié dans son édition de mercredi des extraits des conversations enregistrées par Patrick Buisson.


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...