Actions sur le document

Agressions sexuelles : L’armée serait-elle arriérée ?

Actualités du droit - Gilles Devers, 22/04/2014

Il y a des crapules partout, et même dans l’armée. Des sauvages qui violent...

Lire l'article...

Il y a des crapules partout, et même dans l’armée. Des sauvages qui violent les femmes… Le violeur est un criminel qui doit passer aux assises, avec huit ans de prison comme tarif de base. A côté du violeur prédateur, il y a la troupe des vicelards incontinents, qui ne peuvent se retenir de baver quand ils rencontrent une femme. Ça passe par les injures graveleuses, le harcèlement sexuel, les atteintes à la pudeur, les mains baladeuses et ploteuses... Des comportements de gougnafier qui doivent conduire en correctionnelle et en conseil de discipline, systématiquement.

C’est la loi, et elle n’est pas si mal appliquée que cela,… sauf dans l’armée. Une inacceptable arriération.

Depuis la professionnalisation, en 1996, on compte 15 % de femmes à l’effectif. La question des agressons sexuelles sur les femmes est devenue publique fin février avec le livre La Guerre invisiblede Leila Minano et Julia Pascual, deux journalistes. Un livre très fort, qui a obligé le ministère à prendre position, et annoncer un plan de lutte contre ce système. On attend un rapport confié à Didier Bolelli, inspecteur général de l'armée de terre, ancien patron du renseignement militaire, et Brigitte Debernardy, contrôleur général. Le ministre s’est dit très vigilant, et on veut le croire.

guerreinvisibleqdssdq.jpg

Dans Le Monde d’hier, trois femmes témoignent, dans une lettre ouverte adressée à Le Drian.  

« Je m'appelle Céline, j'ai 28 ans. J'ai été une des premières femmes militaires admises dans une compagnie de combat. J'étais si fière de suivre le chemin tracé par mon grand-père. J'ai cependant été victime de harcèlement moral, sexuel et d'une tentative de viol de la part de mes camarades. On a tenté de me dissuader de porter plainte. Lors de l’enquête de commandement qui a suivi la dénonciation des faits, les officiers m'ont expliqué qu'une « femme entourée d'hommes était comme une brebis au milieu des loups » et que j'aurais dû m’attendre à ce que l'on « me saute dessus ». J'ai dû quitter l'armée par la petite porte alors que mes agresseurs, eux, sont restés en place. J'ai tenté de mettre fin à mes jours avant de sombrer dans l'alcool et la dépression. Aujourd'hui encore, je cherche à me reconstruire.

« Je m'appelle Laetitia, je me suis engagée dans l'armée de terre en mai 2001. Deux mois plus tard, j'étais victime d'un viol sous GHB, ou « drogue du viol », au sein de mon régiment. Une procédure douloureuse et longue de sept ans s'en est suivie. Mon agresseur a finalement été confondu et condamné pénalement. En revanche, les autres, ceux qui ont vu mais n'ont rien fait, n'ont jamais été inquiétés. Ma carrière et ma vie privée ont été brisées ! Treize ans après les faits, rien n'a changé. Certaines mesures ont été prises mais sans que notre parole soit écoutée. Le projet présenté ne passe-t-il pas à côté de l'essentiel : les attentes des victimes ?

« Je m'appelle Lyne, j'ai 26 ans. Il y a moins d'un an, j'ai été victime d'un viol dans ma garnison. J'ai porté plainte trois jours après les faits. Une semaine plus tard, on m'a mutée dans une autre unité mais sans changer de base. Aujourd'hui, je suis toujours dans l'armée et en aucun cas je ne souhaite quitter mon travail. Je croise tous les jours mon agresseur qui a, lui, conservé son poste. Est-il normal, alors que je suis victime, que j'aie été détachée de mon unité, tandis que mon agresseur n'a jamais été muté et n'est pas inquiété ? A présent, je souffre du regard des autres. J'ai fini par faire une demande de mutation actuellement étudiée par le service des ressources humaines. J'attends avec impatience la décision, qui je l'espère sera positive ».

Il faut vraiment saluer le courage de ces femmes, qui dont le choix de rejoindre notre armée, et qui étant victimes et cassées par le système, se rebellent. Le courage et la justice contre les lâches, la justice contre les violents.    

maxnewsworldthree434020.jpg


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...