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Pas de pitié pour la police !

Justice au singulier - philippe.bilger, 6/05/2014

Un certain humanisme unilatéral est d'autant plus pervers qu'il n'est pas loin d'avoir diffusé auprès des gouvernants, du Parlement et parfois des juges le mot d'ordre suivant : pas de pitié pour la police !

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Entre les multiples entraves présentes ou projetées à l'action de la police, on aura peut-être un peu de temps pour lutter contre la délinquance et la criminalité ?

Cela serait un gag si le processus, à la longue, ne devenait pas saumâtre. Forçant à peine le trait, je me demande ce qu'on va bien encore pouvoir concevoir pour ruiner toute politique pénale cohérente - c'est quasiment déjà fait : il suffit d'attendre le vote du projet Taubira traîné à marche forcée au débat parlementaire pour le mois de juin - et pour gêner encore davantage les entreprises policières au service des citoyens et de leur sécurité.

Peut-être faire voter une loi pour interdire à la police d'exister et laisser le champ libre à tous ces transgresseurs qui à l'évidence ne nous veulent que du bien ? Eux seraient le peuple et nous populistes ?

Il y avait déjà eu les limites apportées à la géolocalisation par la Cour de cassation dont il semble parfois qu'elle suive un chemin parallèle à celui de la sauvegarde et de l'utilité publiques. Que les enquêtes de police soient gravement affectées dans leur efficacité importait peu.

Bien au contraire. Pour certains, l'état de droit n'a pour seule définition que de garantir à la délinquance la protection la plus large possible grâce à une police rendue la plus impuissante possible.

L'audition libre, avec les conditions plus contraignantes imposées par deux directives de l'Union européenne - information et présence de l'avocat - va probablement conduire les fonctionnaires de police à multiplier les gardes à vue alors que la nouvelle démarche procédurale était censée les réduire.

Chaque année, sur 1,1 million d'individus mis en cause, 380 000 personnes sont placées en garde à vue. Nul doute que ce chiffre va exploser puisque l'audition libre, pour des infractions minimes, ne sera plus assez "light" pour être privilégiée par les fonctionnaires de police (Le Parisien).

Loin d'avoir le souci de faciliter leur mission en allégeant le formalisme et la bureaucratie inhérente à celui-ci, l'obsession de la gauche est de veiller à accumuler droits, complexités et garanties entre lesquels l'enquête pure et l'investigation auront une part congrue. Il ne faudra pas s'étonner si, sur le fond qui est la recherche de la vérité, le travail policier sera de plus en plus léger et superficiel. En si peu de temps, tant de byzantinisme astreignant !

Un amendement d'EELV - adopté par la Commission des lois de l'Assemblée nationale : on n'y croit pas ! - sera tout de même rejeté par le gouvernement. Il va jusqu'à autoriser l'accès au dossier dès le début de la garde à vue aux avocats. L'ampleur des incommodités et des risques qui en résulteraient a mobilisé les oppositions. Si une telle aberration était votée, autant dire que la police se verrait délibérément privée du peu qui demeure encore à sa disposition pour assumer le mandat qui lui est confié. Ce sera d'autant plus préoccupant qu'une hausse forte des violences contre les personnes a été constatée.

Ce jeu de massacre est scandaleux alors que certains exemples ponctuels, notamment la chute substantielle des vols avec violences à Marseille (Le Figaro), démontrent qu'une police oeuvrant dans un climat favorable, sous une autorité incontestable, obtient des résultats remarquables.

Un certain humanisme unilatéral est pervers qui n'est pas loin d'avoir diffusé auprès des gouvernants, du Parlement et parfois des juges le mot d'ordre suivant : pas de pitié pour la police !


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