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Le droit d’asile réformé par le ministère de l’Intérieur ?

Actualités du droit - Gilles Devers, 23/10/2013

Nous perdons le sens des mots, et donc le sens des réalités....

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Nous perdons le sens des mots, et donc le sens des réalités. Réfugié ? Obligé de fuir mon pays, je cherche une terre d’asile. C’est un droit fondamental, constitutionnellement et internationalement reconnu, qui illustre l’idée de l’homme sur terre, une terre qui est sa terre. 

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Il faut réformer le régime du droit d’asile… Admettons,… mais pourquoi et au nom de quoi revient-il au ministère de l’Intérieur de piloter cette réforme ? Les questions à traiter – statut des personnes, libertés fondamentales, droits de la défense, droits de l’homme – relèvent évidemment du ministère de la Justice.


Pendant des années, le droit d’asile relevait du ministère des Affaires Etrangères, ce qui plaçait la question sous l’angle de la diplomatie : une prime à l’opportunité.  Avec l’ami Sarko, la compétence est passée au funeste « ministère de l’Identité Nationale » : l'étranger menace notre identité… Sarko a ensuite refilé l’affaire au ministère de l’Intérieur, et tous les braves gens de Gauche ont protesté : la protection due aux réfugiés n’est pas une question d’ordre public ! Mais – le changement c’est presque maintenant – Hollande a maintenu le choix de Sarko.

 

L’Intérieur pour définir le cadre des libertés des réfugiés…  C’est inadmissible, mais dans notre société si tristement sécuritaire, ça passe comme une lettre à la poste… Comme l’a si bien dit Rousseau, « Les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu’au désir d’en sortir ». Si nous réagissons pas, la journée de l’esclavagisme va devenir notre fête nationale.

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Comme nous sommes dans les citations, en voici une belle, d’Emmanuel Kant.

 

« Hospitalité signifie le droit qu’a un étranger arrivant sur le sol d’un autre de ne pas être traité en ennemi par ce dernier […], le droit qui revient à tout être humain de se proposer comme membre d’une société en vertu du droit à la commune possession de la surface de la Terre, laquelle étant une sphère, ne permet pas aux hommes de se disperser à l’infini, mais les contraint à supporter malgré tout leur propre coexistence, personne, à l’origine, n’ayant plus qu’un autre le droit de se trouver en un endroit quelconque de la Terre. Cependant, ce droit à l’hospitalité, c’est-à-dire le droit accordé aux nouveaux arrivants étrangers, ne s’étend pas au-delà des conditions de la possibilité d’essayer d’établir des relations avec les premiers habitants. C’est de cette manière que les continents éloignés peuvent établir entre eux des relations pacifiques, qui peuvent finir par être légalisées. »


Par quelle déliquescence de l’esprit pouvons-nous abandonner Kant au ministère de l’Intérieur ? 

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