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Un an après, où va la Libye ?

Actualités du droit - Gilles Devers, 8/03/2012

  Le pire n’est jamais sûr, alors on ne va désespérer de la Libye....

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Le pire n’est jamais sûr, alors on ne va désespérer de la Libye. Mais un an après le chef d’œuvre de l’OTAN, le tableau est tout de même assez sombre.

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Le Conseil de l'Insécurité avait, dans le cadre du régime de la responsabilité de protéger, voté une résolution qui permettait une action militaire protectrice de la population, alors que Kadhafi s’apprêtait à lancer une riposte armée contre Benghazi. En deux jours, les missiles tomawaks de l’armée US ont anéanti toute hypothèse d’attaque aérienne. Il fallait en rester là, et surveiller, car le respect de la souveraineté interdit les guerres de conquête, et toute l’histoire démontre l’échec des attaques qui ont voulu passer outre ce principe cardinal. Rien n’autorisait l’envoi de troupes au sol pour destituer le régime. C’est ce qui a été fait, en violation flagrante de la résolution. Depuis, la Chine et la Russie, qui s’étaient abstenues du fait du caractère limité du mandat, ont dit qu’on ne les y reprendrait pas. Dont acte, et de manière nette, avec la Syrie.

Le Conseil de l'Insécurité avait également saisi la Cour Pénale Internationale, et c’est là aussi le fiasco. Muammar Kadhafi, soit disant recherché par la CPI, a été abattu par la foule, et le nouveau pouvoir libyen conteste l’autorité de la CPI en refusant de transférer le fils Kadhafi, pour le juger en Libye. La justice internationale a été humiliée.

Les armes ont été distribuées en masse à des groupes informels, sans règle ni commandement, souvent dirigés depuis l’étranger. Désormais, les milices tiennent leurs territoires, refusent de rendre les armes, négocient les contreparties et les armes se répandent dans tous les marchés mafieux du Maghreb. Un mal irrémédiable, dans des pays minés par les groupes sans foi ni loi.

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Sur un coup de fil de BHL, le monde entier s’est mis à célébrer le Conseil National de Transition (CNT), et son génial président Moustapha Abdel Jalil, un homme du renouveau : ancien ministre de la Justice de Kadhafi, et nommé pour avoir été le président de cour qui avait condamné à mort les infirmières bulgares et le médecin palestinien. Mais qui compose ce CNT ? A l’époque, les dirigeants occidentaux l’ont reconnu représentant légitime du peuple libyen… sans en connaitre la composition ! Aujourd'hui, le CNT n’est toujours pas en mesure de donner la liste de ses membres...

Tout ceci était dit bien à l’avance, comme était annoncé le risque de fractionnement du pays. Kadhafi contrôlait le pays par l’argent du pétrole et la police, mais il n’avait pas construit d’Etat. La Libye restait l’assemblage de trois régions qui communiquaient  peu : la Cyrénaïque à l’Est, la Tripolitaine  à l’Ouest et le Fezzane au Sud. Tout se décidait à Tripoli, alors que la richesse pétrolière est très majoritairement en Cyrénaïque, autour de Benghazi.

Eh bien, ce mardi, la Cyrénaïque a revendiqué un pouvoir autonome ! « La région fait le choix du système fédéral » » ont affirmé devant des milliers de personnes près de 300 miliciens et chefs de tribus, qui ont désigné un Conseil intérimaire, avec tous les ministères nécessaires… y compris pour  le Pétrole et la Défense. La nouvelle  Cyrénaïque, est désormais dirigé par Ahmed Zoubaïr, cousin de l'ancien roi Idriss al-Sénoussi,… qui avait été renversé par Kadhafi en 1969.

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La réponse du président Moustapha Abdel Jalil n’a pas tardé : « La Libye ne connaît qu’un pouvoir central ». Et il annoncé qu’il aurait recours à la force armée si ce pouvoir autonome se met effectivement en place. Déjà, il accuse les milices et les anciens du régime de Kadhafi d’instrumentaliser ces volontés de sécession. Il ajoute que d’autres pays arabes « financent et parrainent la sédition qui s'est produite dans l'Est pour ne pas être contaminés par la révolution… ».

Des parts entières de la population étaient sincères dans la révolte, voyant l'occasion de se débarasser de ce pouvoir honni, expert dans les coopérations crapuleuses. D'autres doutaient. Il n'est pas facile d'être libyen. 

Mais du côté des manipulateurs... Quelle inconséquence,..et le délire continue.

Hier mercredi, Barack Obama a reçu à Washington le Premier ministre libyen, Abdel Rahim al-Kib, en insistant pour que l'élection d'une assemblée constituante ait bien lieu en juin. Au milieu de la sécession, des milices, de l’insécuité, sans programme et sans parti, et organisé par un CNT fantôme, mais au nom des valeurs. Génial.

Dans un autre genre, l’ineffable BHL signe une tribune dans Le Point : « Il faut, maintenant, une intervention en Syrie ». Tous ces drôles de gus ont une responsabilité écrasante, et tout le problème, est qu’ils sont irresponsables 

libye,droit international

BHL en route vers de nouvelles aventures

 


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