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Quand une magistrate fan de Blablacar voyage avec deux accusés

Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 18/11/2014

Magali J a 46 ans et pour attirer le chaland sur son profil Blablacar, elle a écrit: "magistrat à Rodez, j'effectue régulièrement les trajets Rodez-Montpellier, aller le vendredi vers 18H30 et retour lundi vers 19H" .  C'est exactement le parcours … Continuer la lecture

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Magali J a 46 ans et pour attirer le chaland sur son profil Blablacar, elle a écrit: "magistrat à Rodez, j'effectue régulièrement les trajets Rodez-Montpellier, aller le vendredi vers 18H30 et retour lundi vers 19H" .  C'est exactement le parcours que doivent suivre deux candidats au co-voiturage, qui depuis quelques semaines, ont une raison particulière de faire le trajet jusqu'à Rodez. Ils font en effet partie des 18 accusés du spectaculaire procès de la tuerie de Millau, jugée depuis le 29 septembre devant la cour d'assises de l'Aveyron et pour lequel ils comparaissent libres.

Ayant passé leur week-end à Montpellier, les deux hommes s'inscrivent, via une de leurs amies, sur le site Blablacar et sont acceptés par la conductrice magistrate qui ignore l'identité de ses deux co-voyageurs. 15 euros le voyage, ça vaut la peine. La suite de cette incroyable histoire est racontée par notre confrère François Barrère de Midi-Libre.

Au bout de quelques kilomètres, les deux hommes se seraient avisés que le visage de la conductrice leur disait quelque chose, pour la bonne raison qu'elle siège aux côtés des trois magistrats qui composent la cour en qualité de juge assesseur. Arrivés à Rodez, ils racontent toute l'histoire à leurs avocats, en leur précisant que, dans la voiture, la conversation a naturellement roulé sur l'affaire dans laquelle ils sont jugés.

Les avocats alertent aussitôt le président de la cour d'assises Régis Cayrol - lequel n'avait pas été prévenu par sa collègue magistrate de son aventure de co-voiturage. Dès la reprise de l'audience,  mardi 18 novembre, le président a annoncé qu'"en raison d'un incident" la juge assesseur ne pourra pas siéger.

Les avocats des accusés devaient décider dans la soirée de la suite qu'ils entendent réserver à cet incident susceptible de mettre en péril la fin du procès.

 


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