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22 avril : Sarko et Bayrou aux urgences de l’hôpital

Actualités du droit - Gilles Devers, 18/04/2012

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Les journalistes d’investigation du blog étaient ce dimanche 22 avril en soirée au service des urgences de l’Hôpital La Pitié Salpetrière où ils ont retrouvé, peu après 20 heures, les deux éclopés du premier tour, Nicolas et François.

Scène 1présidentielles 2012

Nicolas et François attendent leur tour pour la visite de l’interne (en réalité un médecin à diplôme étranger). Ils sont couverts de bleus et portent de larges bandages d’Albuplast (importé de Chine). Ils attendent de passer à la radio. Je veux dire à la radiographie, car vu leur score, pas un journaliste de la radiophonie ne s’intéresse à eux. Une dépêche AFP vient d’ailleurs d’annoncer que Philippe Val, le sarkozien locataire de France-Inter, a pris la fuite et a demandé l’asile politique à la Corée du Nord.

 -          Ouh la la, mon Nico, tu es venu toi aussi…

 -          Ouh la la, mon François, j’ai essayé de tenir. Carla m’a fait des tisanes mais je n’en peux plus.

 -          J’ai mal de partout. Une vraie rouste…

 -          M’en parle pas, j’ai fait du footing pendant des années, mais j’aurais dû apprendre la boxe, au moins j’aurais pu me défendre.

 -          J’ai tout le côté gauche endolori.

 -          Ah bon. Pour moi, c’est un côté dénervé, alors je n’y ai jamais rien senti. C’est de naissance. Mais sur le côté droit, atroce : ce ne sont plus des côtes, mais des touches de piano.

 -          Les électeurs de Gauche m’ont laminé. En 2007, Ségo était tellement hallu que j’avais récupéré les invendus. Mais l’autre, avec sa tête de Camembert Le Président, il a tout raflé.

 -          Ne m’en parle pas. Depuis cinq ans, j'ai tout fait pour être plus à Droite que la SARL Le Pen, et au final je ne récupère pas une voix. J’ai passé cinq ans à taper sur les eurocrates, les patients psy, les énarques, les immigrés, les musulmans, les couples homos, les Roms, les syndicalistes, les juges, les journalistes du Canard Enchaîné, les Africains-qui-ne-sont-pas-entrés-dans-l’Histoire… J’ai passé cinq ans à supporter la mère Morano, l'enfoiré Buisson, le clown triste Guéant, le lunaire Hortefeux, la danseuse du bide Besson, le planqué congénital Fillon, … et au final, je fais moins de voix qu’en 2007.  Oh purée, cette raclée…

 -          C’est ta faute, tu as tellement fatigué les gens qu’ils ont envie d’un séjour en colonie de vacances, avec comme animateur le neveu adoptif de la Mitte.

 -          Arrête, c’est ta faute, tu as passé ton temps à faire comme si t’étais de Gauche. Oh, banane, tu te rappelles pas qu’on a été tous deux ministres de Chirac et que tu n’as jamais fait d’alliance électorale qu’à Droite ?

 -          C’est ta faute. Tu m’avais gavé avec tes amours contre nature avec Borloo et Mercier. Mais, je pleure quand je vois Hollande qui ramasse toutes les voix sur l’air : « Je suis moins pire que l’autre, aimez-moi et je vous aimerai ».

 -          Attends, le toubib arrive. On va voir ce qu’il dit. A de suite. 

Scène 2présidentielles 2012

Une heure après, Nicolas et François se retrouvent dans le hall des urgences. Le médecin a prescrit une piqûre de réconfortant, avant le retour à la maison.

 -          Alors, François, c’est grave pour toi ?

 -          Non, il m’a dit quelques bleus sur le côté à Gauche et une dépression réactionnelle…

 -          Et moi, quelques bleus sur le côté à Droite et une dépression réactionnelle…

 -          En tout cas, il n’y a rien de cassé, je me sens ragaillardi.

 -          Rien de cassé non plus, et il a refusé de me donner des jours d’arrêt-maladie.

 -          Ca, c’est à cause de tes lois contre les malades. Moi, je vais quand même me mettre au repos, c’est ce que j’ai de mieux à faire…

 -          François ?

 -          Oui, Nicolas, quoi encore ?

 -          Ca te dirait d’être Président de la République ?

 -          Mais arrête tes salades, je ne suis même pas au second tour !

 -          Laisse-moi t’expliquer. T’as vu la tronche des parlementaires UMP ? Ils savent qu’ils sont tous morts si je ne suis pas réélu.

 -          Oui, Nicolas, mais tout çà c’est fini, il faut passer à autre chose. Moi, je vais m’occuper de mes chevaux, et Hollande va me nommer au Conseil Economique et Social pour arrondir les fins de mois.

 -          Attends, l’infirmière vient nous faire les piqûres et on continue dans cinq minutes.  

Scène 3présidentielles 2012

 Nicolas et François sont à nouveau ensemble.

 -          Génial, je me sens tout neuf. Et toi François ?

 -          Itou, je pète le feu. Bon, ça m’intéresse d’être Président de la République ? C’est quoi ton idée, Nicolas ?

 -          D’abord, tu appelles franc et massif à voter pour moi et tu mouilles la chemise pour que je sois élu. Je te nomme Premier ministre et je te laisse 100 circonscriptions pour les législatives. Comme ça, tu auras un super groupe à l’Assemblée nationale. Tu organiseras ta fortune et tes réseaux. Les parlementaires UMP sont dans les choux, ils n’auront pas le choix. Si je ne suis pas élu, ils sont tous chomdus. Alors, autant limiter la casse. Réfléchis, car si tu ne fais pas un accord avec moi, tu es cuit.

 -          Oui, Nicolas, mais tu es un chef trop nerveux, je te supporterais pas. Je préfère retourner dans mon doux Béarn. De toute façon, c’est pas Premier Ministre qui m’intéresse, c’est Président de la République.

 -          Réfléchis-bien, mon François. Tu sais que je ne peux pas me représenter en 2017.

 -          En effet.

 -          Tu n’imagines pas que je fais chauffer la place à cette andouille de Fillon ou à cette crapule de Copé. Je ne peux voir ni l’un ni l’autre. Et puis, regarde l’Histoire : tout grand chef politique part en faisant gagner un adversaire, pour montrer qu’il était indispensable et qu'il faut le regretter.

 -          En effet.

 -          Voilà, tu commences à comprendre. Tu arrêteras Premier Ministre trois ans plus tard, et tu t’organiseras les réseaux que tu auras créés en trois ans pour te faire élire en 2017. Et moi je savonnerai la planche de ces crétins de l’UMP qui n’ont pas su m’admirer au juste niveau. Si tu veux être Président, c’est la seule solution.

 -          En effet.

 -          Parce que si Hollande est élu, ca va pas être facile de le déloger en 2017. Et quand je vois le sourire épanoui d’Hollande accueillant tous ceux qui ont trahi, ça me donne une très mauvaise idée ce qui pourrait suivre. Le Parti A-Socialiste, c’est l’OFPRA : accueil des réfugiés politiques.

 -          En effet.

 -          Réfléchis bien, François. Tu n’as jamais été de Gauche, et tu ne vas quand même pas commencer à ton âge. Premier ministre, ça qualifie pour être Président.  

 -          En effet. Mais c’est sûr que je pourrais être Président, tu me feras pas un tour de cochon ?

 -          Ecoute François, ne viens pas me chauffer : c’est ça, ou tu retournes faire les ménages.

 -          En effet,…

présidentielles 2012

La fièvre du soir de premier tour


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