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Les bons points sont mauvais !

Justice au Singulier - philippe.bilger, 12/12/2015

Il reste énormément à faire dans l'Education nationale et ailleurs pour que nous puissions reprendre espoir. Et retrouver le moral.

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"On croyait disparus les bons points à la fin des années 1990, et pourtant ils font un retour en force dans les salles de classe" (Le Parisien).

Cette excellente nouvelle, apparemment, ne fait pas le bonheur de tout le monde.

Pourtant la plupart des professeurs considèrent que les bons points valorisent les élèves et, miracle, la ministre de l'Education nationale les approuve en soulignant que "les enfants sont très attachés à ces marques de récompense, c'est valorisant. Je suis favorable à ce type d'évaluations positives, c'est très bien".

Les bons points sont du bon sens. Et une source légitime de bonheur.

J'ai envie tout de même, pour montrer jusqu'où un certain dogmatisme scolaire a pu aller avec les conséquences ravageuses qu'on devine, de citer l'appréciation délirante d'une agrégée de lettres, Eveline Charmeux, qui fut professeur d'école normale puis dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) : "Les récompenses individuelles n'ont aucun intérêt...Offrir un cadeau à un enfant parce qu'il a les meilleures notes, c'est scandaleux, c'est de la discrimination par rapport aux autres enfants. Le fait de ne pas donner une récompense devient une punition...Je ne crois pas à la notion de meilleur, de mauvais, de faible...Personne n'est supérieur aux autres...Les enfants qui réussissent bien à l'école ont de la chance..."

Quand j'ai lu cette profession de foi de pédagogie moderniste et d'égalité obligatoire, d'abord je n'ai pas voulu y croire. Mais elle ressemble tellement, au sujet des bons points, à ce que plus gravement on a instillé au collège et au lycée qu'elle est évidemment vraie.

Ce sont des discours de cette sorte et des conceptions aussi absurdement doctrinaires et contradictoires avec les désirs et les attentes de l'enfance qui ont irrigué les formations et cherché à inculquer qu'être le meilleur était une honte parce que cela ferait de la peine au pire. La moyenne homogène mais médiocre qui n'offense personne serait bien mieux que l'imprévisible et naturelle inégalité des talents, des mérites et de l'envie !

Une société accomplit un petit pas dérisoire dans la restauration de son honneur et de sa rectitude en rétablissant les bons points.

Il reste énormément à faire dans l'Education nationale et ailleurs pour que nous puissions reprendre espoir.

Et retrouver le moral.


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