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Les portables en liberté

Justice au Singulier - philippe.bilger, 5/02/2015

Je plaisante mais on est sur une telle pente que le grotesque est envisageable. Car ce qui se profile et menace n'a plus rien à voir avec l'idéologie mais relève tout simplement d'un défi à la raison, d'une offense au bon sens.

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Ce n'est rien, juste une absurdité de plus.

Alors que la Chancellerie " a promis un plan ambitieux de brouilleurs de téléphones portables", dans un mois un décret autorisera les portables dans les centres de semi-liberté et dans les centre d'aménagement de peines (Le Figaro).

Ce n'est rien, juste une aberration de plus.

Alors que des fouilles des cellules des détenus islamistes, après les assassinats de janvier, avaient été enfin effectuées et qu'elles avaient permis de découvrir des portables, des clés USB et des cartes SIM , la direction de l'Administration pénitentiaire, pourtant forte de ce constat, va multiplier les risques à l'extérieur.

Ce n'est rien, juste une contradiction de plus.

Alors qu'on tente de gérer le poison de l'islam radical en prison en regroupant les condamnés de cette mouvance extrémiste et en veillant évidemment à ce que les communications ne soient plus possibles avec des tiers soumis à un autre régime pénitentiaire, susceptibles d'être endoctrinés et mobilisés, on va instaurer, en octroyant cette libéralité des portables dehors, le contraire de ce qu'on prétend empêcher dans l'enfermement.

Ce n'est rien, juste une exaspération de plus.

Alors que les syndicats de gardiens, comme l'UFAP, sont évidemment totalement hostiles à cette disposition à venir si contradictoire avec l'esprit enfin réaliste et lucide de ces dernières semaines, le ministère de la Justice, j'en suis persuadé, va passer outre cette opposition puisqu'il paraît que l'Administration pénitentiaire n'a que cette obsession en tête depuis trois ans. Il n'y a pas de problèmes plus urgents, c'est indéniable !

Ce n'est rien, juste un ridicule de plus.

Alors que l'univers pénitentiaire devrait, dans son état actuel, concentrer le peu de crédits encore disponibles et bénéficier d'améliorations matérielles absolument indispensables, - notamment pour régler l'indécence de ces presque 2000 matelas à terre sur lesquels couchent des condamnés -, on va dépenser pour que des transgresseurs purgeant leur peine, mais en semi-liberté, aient un confort supplémentaire afin de pouvoir, en toute tranquillité, servir de relais et d'intermédiaires pour des entreprises douteuses et des contacts facilitateurs de délits, de crimes, terroristes ou non.

Ce n'est rien, juste un apitoiement de plus.

Il conviendrait d'aller plus loin. Dans ces centres de semi-liberté, semi est de trop, dans ces centres d'aménagement de peines, peines est superfétatoire.

Je plaisante mais on est sur une telle pente que le grotesque est envisageable. Car ce qui se profile et menace n'a plus rien à voir avec l'idéologie mais relève tout simplement d'un défi à la raison, d'une offense au bon sens.

Ou alors c'est politique mais sur ce plan seulement: pour la sécurité et la justice, qui, du Premier ministre ou de Christiane Taubira, décide, détermine, propose, prévoit et coordonne ?

Les citoyens ont besoin de le savoir. Ils en ont le droit.

Une République à hue et à dia ou cohérente, ne défaisant pas ici ce qu'elle a édifié là ?


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