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Benalla

Le petit Musée des Marques - Frédéric Glaize, 25/09/2018

Ce n’est qu’à moitié étonnant : après la surmédiatisation du nom de l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron et de Benoit Battistelli, une marque nominale “Benalla” a été déposée en juillet par un particulier, révèle La Dépêche (24/09/2018). C’est étonnant car il s’agit a priori d’un dépôt opportuniste, qui risque de ne pas réussir à ...

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marque française n°18 4 471 016

Ce n’est qu’à moitié étonnant : après la surmédiatisation du nom de l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron et de Benoit Battistelli, une marque nominale “Benalla” a été déposée en juillet par un particulier, révèle La Dépêche (24/09/2018).

C’est étonnant car il s’agit a priori d’un dépôt opportuniste, qui risque de ne pas réussir à monopoliser commercialement un nom ayant produit un grand bruit médiatique. Compte tenu des fréquents articles d’actualités mentionnant ce personnage au cœur d’une affaire politique, il peut probable que le nom patronymique d’Alexandre Benalla puisse à présent être perçu par le public pertinent  comme un moyen d’identification de l’origine commerciale de produits ou services. Autrement dit, il on peut douter de la capacité de ce nom à exercer la fonction essentielle de la marque. C’est ce genre de principe qui avait guidé la solution d’un arrêt de 2008 invalidant la marque constituée par le portrait de Ché Guevara.

Ce n’est qu’à moitié étonnant car il s’agit d’un dépôt opportuniste, et ce type d’agissement est banalisé. On peut citer divers autres exemples de marques déposées dans le sillage encore vrombissant d’affaires médiatiques : celle de l’incendie de la paillote Chez Francis (déposée par ledit Francis, il est vrai), le coup de boule de Zidane (en veux tu, en voila), le vachibou (qui était plus une maladresse qu’une véritable “affaire”), J. Kerviel (dont le nom a été déposé en classe 36). On sait malheureusement que ce genre de dérive ne connait pas de limite avec une escadrille de déposants pour “Je Suis Charlie”.

En l’espèce certains des produits et services ne semblent pas choisis au hasard ; il suffit de regarder ce qui est revendiqué en classes 13 et 45 :

classe 13 : Armes à feu ; munitions et projectiles ; explosifs ; feux d’artifice ; produits pyrotechniques ; pétards ; étuis pour fusils ; fusées de signalisation ;

classe 45 : Services juridiques ; médiation ; services de sécurité pour la protection des biens et des individus ; services d’agences matrimoniales ; célébration de cérémonies religieuses ; établissement d’horoscopes ; services de pompes funèbres ; services de crémation ; services d’agences de surveillance nocturne ; surveillance des alarmes anti-intrusion ; services de conseillers en matière de sécurité physique ; ouverture de serrures ; location de vêtements ; services d’agences de détectives ; recherches judiciaires ; conseils en propriété intellectuelle ; location de noms de domaine sur Internet ; services de réseautage social en ligne ; garde d’enfants à domicile.

Mais comme la pauvre Nabilla qui avait déposé sa grande phrase en oubliant les cosmétiques capillaires, la marque Benalla ne revendique ni casque ni matraque.


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