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La psychiatre Danièle Canarelli condamnée à un an avec sursis

Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 18/12/2012

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné, mardi 18 décembre, la psychiatre Danièle Canarelli à une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis pour homicide involontaire à la suite de l'assassinat commis par l'un de ses patients, Joël Gaillard. Le tribunal … Continuer la lecture

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Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné, mardi 18 décembre, la psychiatre Danièle Canarelli à une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis pour homicide involontaire à la suite de l'assassinat commis par l'un de ses patients, Joël Gaillard. Le tribunal considère que les "défaillances relevées" dans le suivi du malade "sont à l'origine de l'errance du patient, de la fuite de l'établissement, puis du passage à l'acte qui conduit à l'assassinat de Germain Trabuc". Elles constituent donc une faute caractérisée susceptible d'entraîner la responsabilité pénale de la psychiatre.
Face à une affaire qui a suscité une vive émotion chez les collègues du docteur Canarelli, le président du tribunal Fabrice Castoldi a insisté à l'audience sur le fait qu'il ne s'agissait pas là de juger la psychiatrie, mais bien un cas singulier. "La juridiction ne méconnaît pas la difficulté de la tâche et la complexité de la personnalité (de Joël Gaillard). La loi n'impose pas au médecin une obligation de résultat. Les magistrats savent au surplus que la prédectivité et le risque zéro n'existent pas", souligne le jugement.
Mais la décision, très motivée, porte une appréciation sévère sur le suivi psychiatrique de Joël Gaillard tel qu'il a été décidé par le docteur Canarelli. Rappelant les multiples incidents qui ont jalonné son parcours thérapeutique et qui auraient dû alerter le médecin sur sa dangerosité grandissante, le tribunal considère que l'attitude du docteur Canarelli "confine à l'aveuglement. ". Elle a "sous-estimé les antécédents du patient", "négligé les diagnostics de ses confrères", "banalisé les incidents", "méconnu les alertes." Face à "une succession d'échecs", le docteur Canarelli "est restée dans l'incapacité de poser un diagnostic" et n'a pas envisagé de "passer la main" à des confrères alors qu'elle en avait la possibilité.
Surtout, indique le jugement, elle a eu le temps de voir évoluer son patient.
"Contrairement à d'autres médecins ou catégories de médecins qui doivent agir et réagir dans l'urgence, elle a pu inscrire ses observations cliniques dans la durée", précise le tribunal dans le souci d'éviter toute interprétation excessive de sa jurisprudence.
"Il apparaît en définitive que le docteur Canarelli s'est arcboutée sur ses convictions et a décidé, quels qu'aient été les événements et les alertes, de ne rien modifier à sa pratique", conclut le tribunal.


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