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Eddie Palmieri, Lugano 2013

Actualités du droit - Gilles Devers, 2/05/2015

Lugano, je suis fan. Essayez-vous verrez… C’est reparti pour un tour avec...

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Lugano, je suis fan. Essayez-vous verrez… C’est reparti pour un tour avec Eddie Palmieri est un p’tit gars de Spanish Harlem, né en 1936, au sein d’une famille d’immigrés portoricains. A huit ans, Eddie parlait dans l’oreille des pianos, et en 2013, il illumine Lugano après cinquante ans de carrière au meilleur niveau. Je vous ai trouvé un concert d’une heure, vingt-trois minutes et cinq secondes, alors vous allez avoir tout le temps d’apprécier la force et la joie de cette musique. Mais attention, ce qui fait la puissance d’Eddie Palmieri c’est tout un travail d’authentification, de conciliation entre les Caraïbes et la musique afro-américaine. Jouer la salsa pour danser, ça fait du bien, mais il y a mieux : la musique pour la musique.

Voici ce qu’explique Eddie Palmieri : Comme disait Tito Puente, « la salsa [sauce en espagnol], c’est ce que je mets sur mes spaghettis ! ». Cette appellation marketing a eu des conséquences  dramatiques pour notre musique. La radio de nos jours ne diffuse plus que de la pop latine soporifique, il n’y a plus d’orchestres, plus de solos, plus de percussions… S’agissant de mon travail, je préfère parler de musique afro-cubaine ou afro-caribéenne. Pour être exact, il faudrait entrer dans le détail de ce que sont la rumba, la guaracha, le mambo, et toute cette variété de patrons rythmiques d’origine africaine qui ont survécu dans les Caraïbes en dépit de l’esclavage. Pour la diaspora noire, le tambour était une arme de résistance. Dans la santería, les tambours batás racontent l’histoire de dieux yorubas dont les noms sont par ailleurs camouflés sous ceux de saints catholiques - c’est un langage secret. Ces rythmes se sont cristallisés et développés de façon privilégiée à Cuba, jusqu’à alimenter le répertoire des orchestres de danse. A partir des années 1920, cette musique a influencé tout ce qui s’est produit dans les Caraïbes, à Porto Rico, à New York et dans le reste de l’Amérique latine. Je trouve extraordinaire que des expressions forgées dans la douleur et l’oppression soient finalement parvenues à rayonner et faire danser le monde entier ! »

Avec Eddie Palmieri, on est dans le vrai, et franchement, ça fait du bien… Je vous souhaite un excellent concert.

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