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Tour de France cycliste 2007 : Rabobank licencie son maillot jaune

- wikinews:fr, 11/08/2009

Sommaire

Michel Rasmussen

26 juillet 2007. – C'est encore un nouveau coup de tonnerre qui vient secouer le Tour de France 2007. Le maillot jaune, Michael Rasmussen a été licencié par son équipe Rabobank pour n'avoir pas dit la vérité en ce qui concerne ses lieux d'entraînement. Après avoir informé son équipe qu'il s'entraînait au Mexique, il s'est avéré qu'il était, en fait, en Italie.

Selon Rabobank, « il a violé les règles de l'équipe ». Déjà, il avait été exclu de l'équipe nationale et reçu deux avertissements de l'UCI pour ne pas avoir fourni son emploi du temps. De tels renseignements permettent d'effectuer des contrôles anti-dopage inopinés. Selon le directeur de l'équipe en question, Theo de Rooy, « À plusieurs reprises, il a dit où il s'entraînait et cela s'est révélé faux. La direction de l'équipe a reçu ces informations plusieurs fois et aujourd'hui nous avons reçu de nouvelles informations. »

Déjà les contrôles positifs d'Alexandre Vinokourov et de Cristian Morenis, avaient déjà provoqué la colère du directeur du Tour de France. Cela avait donc eu pour conséquence d'amener les équipes dont ils dépendaient, à quitter la compétition.

Aussi, les organisateurs, ont aussi poussé le Danois vers la sortie. Au moment où sont écrites ces lignes, nous ignorons si l'équipe Rabobank prendra ou non le départ aujourd'hui.

Les réactions

Le directeur sportif de Bouygues Télécom, Jean-René Bernaudeau, a stigmatisé l'équipe Rabobank en déclarant qu'elle a manqué « de respect à tout le monde en décidant d'aligner Rasmussen au départ, alors que son coureur n'était pas à 100 % transparent ». Il a exclu l'arrêt de la compétition car ce serait dire que les tricheurs auraient gagné. Il a ajouté « On est pas encore au fond du trou, mais on s'en rapproche. Je ne suis pas pourtant déprimé, mais hyper optimiste ! Car ce qui arrive est un mal pour un grand bien ». Enfin, il a lancé plusieurs critiques acerbes : « Le tour est la plus grande banque de monde et certains font des hold-up quotidiens (…) Notre sport est en danger, avec des dirigeants qui ne sont plus capables de le diriger. »

Certains coureurs du peloton ne partagent pas cet avis. Tel est le cas de Ludovic Turpin (AG2R), qui serait partisan pour stopper le Tour. Il a notamment affirmé que « Il n'y a peut-être que 20 % des coureurs qui trichent, mais ce sont ceux qui sont devant. »

L'ancien ministre des Sports, Jean-François Lamour, est lui-aussi défavorable à l'arrêt du Tour. « Il y a des coureurs qui font bien leur job, il faut leur faire confiance »

Deux interviews prémonitoires

Christian Prudhomme

La veille de ce nouveau scandale, Eurosport avait interviewé deux organisateurs du Tour 2007. Patrice Clerc estime qu'il est hors de question d'arrêter la compétition. Il a notamment déclaré : « J'ai souvent dit que nous avions entrepris une guerre sans merci contre le dopage. Dans une guerre, il y a des dégâts. Le Tour de France vit une période noire. Mais il n'est pas question de baisser les bras, d'abandonner, de laisser la place à ceux qui veulent tricher. »

De son côté, Christian Prudhomme a ajouté : « J'avais dit aux coureurs lors du briefing d'avant-Tour que ce départ de Londres était une formidable occasion de reconquête. C'est raté ! Il faut que les tricheurs comprennent qu'ils jouent à la roulette russe. Si certains continuent à jeter l'opprobre sur tout un sport de façon scandaleuse, il faut qu'ils comprennent qu'ils jouent à la roulette russe. » Il a notamment lancé : « Le public veut être confronté à une course crédible. Je ne suis en rien abattu. Je suis au contraire plus que jamais déterminé à aller au bout de ce combat. Je suis convaincu, aussi paradoxal que cela puisse paraître que nous nous rapprochons de la victoire. »

Les racines du mal

C'est dans l'édition d'aujourd'hui de Ouest-France que Jean-François Bouthors, auteur et écrivain, donne son point de vue. Il résume en quelques lignes le mal dont souffre le cyclisme : « Reconnaissons qu'il est aussi difficile à un sport de s'affranchir du dopage qu'à un toxicomane de se sevrer de la drogue. Ici, l'addiction frappe, non pas un individu seul, mais tout un groupe, une petite société et ses usages. Il ne s'agit pas de dire que tous sont dopés, que tous trichent, mais de reconnaître que la perversité du dopage a si profondément imprégné le fonctionnement interne du cyclisme, c'est-à-dire les modes de relations entre les différents acteurs, les habitudes, la parole elle-même, qu'un retour à la normale exige des efforts « hors normes » et des mesures drastiques. C'est d'autant plus ardu que l'argent a pris une place considérable, poussant certains à tricher au risque de se faire prendre et d'autres à tolérer des comportements douteux, puisque « le spectacle doit continuer ». La menace de voir disparaître la poule aux œufs d'or, pour cause de mauvaise image, conduit une partie du milieu cycliste à remettre en cause les fonctionnements du passé. Mais cela suffira-t-il ? »

Sources


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