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Félicien Challaye

- Wikipedia, 7/01/2012

Félicien Robert Challaye, né à Lyon (VIe) le 1er novembre 1875, décédé à Paris (XVIIIe) le 26 avril 1967, philosophe et journaliste anticolonialiste. Dreyfusard et rédacteur des Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy, il se ralliera au régime de Vichy persuadé de la volonté pacifiste des dirigeants allemands.

Sommaire

Biographie

Félicien Challaye, agrégé de l'Université, membre du Comité central de la Ligue des droits de l'Homme

Fils d'un comptable lyonnais, Félicien Challaye a été le condisciple de l'historien Albert Mathiez et de Charles Péguy à l'École normale supérieure. Il consacre sa bourse universitaire à des enquêtes outre-mer : Inde, Java, Annam, Égypte, etc. Très proche de Péguy, Challaye devient un ardent dreyfusard. En 1906, il publie un dossier explosif dans les Cahiers de la Quinzaine, "Le Congo français". Il s’éloigne ensuite de son maître quand ce dernier rompt avec Jaurès.

Félicien Challaye accompagne Pierre Savorgnan de Brazza au Congo en 1905. Il dénonce en 1911 les agissements de la compagnie de la N'goko Sangha, société concessionnaire opérant au Congo et en Oubangui-Chari, actuelle République centrafricaine, dans un article ("Le Congo français") décrivant la situation dans la revue de Charles Péguy, "La Quinzaine", encore socialiste à l'époque (on peut le trouver en appendice de "Le Crime du Congo belge " d'A. C. Doyle, Les Nuits rouges, 2005, Paris).

Mobilisé pendant la première Guerre mondiale, il est favorable à l'Union sacrée et il est décoré de la Croix de guerre. Après le conflit, Challaye participe activement au combat anticolonialiste au sein de la Ligue de défense des indigènes et du PCF. Il s'éloigne du Parti en 1935, tout en publiant la même année ses Souvenirs sur la colonisation.

Membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, il condamne l’antisémitisme et le nazisme mais refuse toute idée de conflit avec l’Allemagne. Challaye rejoint alors la minorité ultra-pacifiste de la Ligue des droits de l'homme. Il écrit en 1933: « Si douloureuse qu'elle puisse être, l'occupation étrangère serait un moindre mal que la guerre »[1]. Il préside également la Ligue internationale des combattants de la paix. Il se rend en Allemagne à l’automne 1938 et en revient persuadé de la volonté pacifiste des dirigeants allemands. En décembre 1939, il est un moment incarcéré pour avoir signé le tract pacifiste de Louis Lecoin : Paix immédiate[2]. Il se rallie ensuite au régime de Vichy. Il écrivit dans une revue de la gauche vichyssoise L'Atelier animé par d'anciens militants, venus à la collaboration par pacifisme intégral. Il collabora également à Aujourd'hui, journal collaborationniste dirigé par Georges Suarez. Cependant, il ne dénonça personne et ne fut pas longtemps inquiété à la Libération.

Publications

  • Au Japon et en Extrême-Orient. Japon moderne, Lafcadio Hearn, Conte japonais, Vladivostok, Journal d'un expulsé, Excursion au pays des Moÿs, de Batavia à Tosari, L'Inde, Quelques hommes et quelques villes. Paris, Armand Colin, 1905.
  • Les deux Congo. Devant la Belgique et devant la France. Paris : Cahiers de la Quinzaine, 1906 (avec la coll. de Pierre Mille). Comme Roger Casement, Mille et Challaye dénonce le traitement des autochtones au Congo français (Brazzaville) et belge (Léopoldville, plus tard Kinshasa).
  • Le Congo français. La question internationale du Congo. Alcan. 1909.
  • Le Japon illustré. Paris, Larousse, 1915.
  • Les principes généraux de la science et de la morale. Nathan, 1919.
  • Le Cœur japonais. Paris, Payot, 1927.
  • Les principes généraux de la Science et de la Morale. Nathan, 1928, 1934.
  • L'Art et la beauté. Nathan, 1929.
  • Cours de droit privé et d'économie politique à l'usage des écoles primaires supérieures. Avec Marguerite Reynier. Éditions Félix Alcan. 1929.
  • Contes et légendes du Japon, coll. « Contes et légendes de tous les pays », Nathan. 1931.
  • "Nietzsche". Les Philosophes. Paris, Éditions Mellottée, 1933, 1950.
  • Esthétique. Nathan. 1934.
  • Le citoyen Jaurès. Les Philosophes. Paris, Mellottée, s.d. (vers 1936).
  • La Crise de la ligue des droits de l’homme. Imprimerie du Palais, Paris, 1937.
  • La Logique des sentiments - Les passions - Les tendances (évolution, spiritualisation, socialisation). Avec L. Dugan. Éditions Félix Alcan. 1938.
  • Psychologie et Métaphysique. Paris, Nathan, 1940.
  • L'Enfant et la morale. Presses universitaires de France, 1941.
  • La Psychologie de l'Enfant. Paris, 1943.
  • Histoire de la propriété. Que sais-je ? Presses universitaires de France, 1944.
  • Contes de l'Inde. Durel, 1946.
  • Petite Histoire des Grandes Religions. Paris, Presses universitaires de France, 1947.
  • Le merveilleux amour de Sima et de Rama. 1947.
  • Bergson. 1948.
  • Freud. 1948.
  • Contes et légendes de l'Inde, coll. « Contes et légendes de tous les pays », Nathan. 1949 (sous le pseudonyme de Robert Fougère).
  • Péguy socialiste. Amiot-Dumont, 1954.
  • Philosophie scientifique et philosophie morale (classes de philosophie et de mathématiques élémentaires)
  • Psychologie et métaphysique. Classe de philosophie
  • Les philosophes de l'Inde. Paris, Presses universitaires de France, 1956.

Notes et références

  1. Les cahiers des Droits de l'Homme du 20 novembre 1933
  2. Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, Éditions du Seuil 1976, p.34

Sources

  • Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, éd. Albin Michel, 2001.
  • Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, éd. du Seuil, 1976.

Liens externes


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