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L'Aurore (journal)

- Wikipedia, 27/01/2012

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Page d'aide sur les redirections Cet article concerne le journal L'Aurore fondé en 1897 par Vaughan. Pour son homonyme fondé en 1944, voir L'Aurore (journal, 1944).
L'Aurore
L'Aurore-Eugène Carrière.jpg

Pays Drapeau de France France
Langue Français
Périodicité quotidien
Genre politique et culturel
Date de fondation 1er octobre 1897
Date du dernier numéro 2 août 1914
Éditeur Paris

ISSN 1255-9792[1]

L’Aurore est un ancien quotidien français créé par Ernest Vaughan, ancien rédacteur de L'Intransigeant, qui parut de 1897 à 1914. Il est célèbre pour avoir publié en janvier 1898 J'accuse…! de Zola, véritable début de l'Affaire Dreyfus. L'équipe de rédaction comportait notamment Arthur Ranc, Bernard Lazare et Georges Clemenceau.

Sommaire

Création et différents administrateurs

Ernest Vaughan, ancien rédacteur chassé de L'Intransigeant de Rochefort, devenu boulangiste et antisémite, en 1896, fonde un journal républicain socialiste nommé L’Aurore le 19 octobre 1897.

Dans un premier temps, la rédaction est effectuée essentiellement par Arthur Ranc, Bernard Lazare, Georges Clemenceau, Urbain Gohier et Francis de Pressensé (socialiste).

En 1898 le peintre Eugène Carrière réalise une affiche pour L'Aurore.

L'Affaire Dreyfus

Article détaillé : Affaire Dreyfus.
Une de L'Aurore du 13 janvier 1898 contenant la lettre « J'accuse…! » rédigée par Émile Zola.


Dès sa création en octobre 1897, L'Aurore prit le parti de Dreyfus et devint le principal porte-parole du camp dreyfusard. Ainsi, un article de Clemenceau du 8 novembre 1897 exige qu'Auguste Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat, fasse savoir les accusations du lieutenant-colonel Esterhazy au sujet du faux dont il avait pris connaissance grâce à un intermédiaire.

Outre le directeur, Vaughan, Arthur Ranc, Georges Clemenceau et Émile Zola jouèrent un rôle clef dans cette prise de position, appuyée par la Ligue des droits de l’homme créée pendant l'Affaire.

L'Aurore publie notamment, le 13 janvier 1898 (n°87), J'accuse…! de Zola, dont le titre a été trouvé par Clemenceau, et qui marque le début de l'Affaire. Ceci vaut un procès à Zola et à L'Aurore en février 1898, perdu.

« J'accuse…! » porta les tirages à plus de 300 000 exemplaires, alors que jusque là, ils n’étaient que de l'ordre de 20 000 à 30 000[2]. Néanmoins les outrances antimilitaristes de Gohier le discrédita quelque peu et détourna certains dreyfusards du journal.

La lettre de Zola visait à entraîner des poursuites pour diffamation, c’est-à-dire devant la cour d’assise. Ainsi on pourra expliquer l’affaire devant une juridiction civile. C’est d’ailleurs ce qui se produisit, mais avec un succès relatif puisque cette dernière, sans doute sous la pression des arguments de l’armée, réitéra le même verdict.

Après la grâce présidentielle accordée à Dreyfus en septembre 1899, Gohier provoque la démission de Clemenceau de L'Aurore, suite à son article du 15 décembre 1899 dans lequel Gohier se vantait d'avoir à lui seul compris l'Affaire Dreyfus « sous les outrages de l'ennemi, sous la réprobation et les reproches des défenseurs de la personne de Dreyfus[3]. »

Années 1900

Devenu célèbre pendant l'Affaire, le journal connaît une période propice grâce à la qualité de sa rédaction (auteurs comme Émile Bré, François Albert, Alphonse Aulard, Georges Mandel, Gérard Bauer, Paul Lévy…). Ont aussi été publiés dans L'Aurore à cette période des textes littéraires, notamment certains de Octave Mirbeau ou Anatole France.

En 1903, Gohier quitte le journal et Clemenceau y revient, devenant rédacteur en chef en juin 1903, y restant jusqu’à son accession au pouvoir en 1906. Celui-ci fait de L’Aurore, non plus une page littéraire mais un journal au service de ses idées politiques[réf. nécessaire]. Clemenceau y publie des articles anti-colonialistes, en particulier au sujet de la question marocaine qui allait déboucher, en 1905, sur la crise de Tanger (article du 13 juin 1904, du 2 avril 1905, du 18 juin 1905, etc.). Il critique l'antimilitarisme et l'internationalisme de Gustave Hervé (« Pour la patrie », 12 mai 1905).

En 1904, la société qui le finançait fait faillite, il est néanmoins sauvé par Victor Simond.

De 1906 à 1908, Arthur Ranc devient le rédacteur politique du journal.

Disparition

Mais ensuite L’Aurore subit une vraie descente : il ne tire plus que 7 000 exemplaires en 1912 (présidence de Gohier).

L'Aurore disparut en 1914, de même que de nombreux journaux en provinces ou en ville (La Gazette de France, etc.). En effet, en ce début de Première Guerre mondiale, on ne pensait pas que celle-ci serait longue et aucune solution n'avait été préparée au cas où elle se prolongerait. Ainsi, la mobilisation des hommes rendit déserts les ateliers d’imprimerie et les salles de rédaction, de même que la censure empêcha la parution de nombreux titres.

Autres événements parus dans L’Aurore

  • Le nouveau gouvernement commença une politique de concentration républicaine, et notamment une sévère lutte contre l’Église. Dans ce cadre de tensions religieuses fut publié un article sur le « banquet de Yom Kippour » (protestation israélite).
  • La politique extérieure de la France était aussi un sujet important pour l’opinion. Dans le cadre de l’expansion coloniale, L’Aurore publia un article sur « l’expédition française en Chine ».
  • Les manifestations sportives occupaient également une grande place dans la presse. À l’occasion du tour de France cycliste en 1903 parut une publicité sur les vélos par exemple.
  • Cette fin du XIXe siècle fut encore une période d’innovation scientifique. Et l’article sur « le téléphone sans fil » a permis à la population de connaître les progrès de la télégraphie.

Références

  1. Notice bibliographique no FRBNF32706846, catalogue Bn-Opale Plus, BnF.
  2. Alain Pagès, « J’accuse... Un cri pour la rue », dans Zola, Paris, BnF & [[Fayard (maison d'édition)|]], 2002, 254 p. (ISBN 2-7177-2215-7), p. 184–187.
    À l'occasion de l'exposition organisée à la Bibliothèque François-Mitterrand du 18 octobre 2002 au 19 janvier 2003
     
  3. Cité par Michel Winock, Clemenceau, éd. Perrin, 2007, p. 295 (chap. XVIII)

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