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Siège d'Alésia

- Wikipedia, 3/02/2012

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Alésia.
Siège d'Alésia
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César, 1899, par Lionel-Noël Royer
Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César (tableau de Lionel Royer, 1899)
Informations générales
Date 52 av. J.-C.
Lieu Alésia
Issue Victoire romaine
Belligérants
Coalition gauloise Rome
Commandants
Vercingétorix
Commios
Vercassivellaunos
Eporédorix
Viridomaros
Jules César
Forces en présence
80 000 guerriers
8 000 cavaliers (armée de secours)
240 000 hommes (armée de secours)
10 à 12 légions
(soit 72 000 fantassins)
+ la cavalerie romaine/germaine
(environ 10 000)
Pertes
150 000 morts ?
50 000 déportés, ainsi que la population civile
entre 8 000 et 13 000 morts ?
Guerre des Gaules
Batailles
Bibracte (58) • Ochsenfeld (58) • L'Aisne (57) • Le Sabis (57) • Octodure (57) • Morbihan (navale) (56) • Aduatuca (54) • Avaricum (52) • Gergovie (52) • Lutèce (52) • Alésia (52) • Uxellodunum (51)

Alésia est un oppidum gaulois, dont le nom semble dériver d'une racine celtique *ales ou alisia, la signification pouvant être « rocher », de même racine indo-européenne que le mot falaise issu du germanique[1],[2], mais d'autres étymologies sont possibles. Il était habité par un peuple gaulois, les Mandubiens.

Le consensus scientifique actuel quant à la situation géographique du site d'Alésia, source de polémiques récurrentes, est le territoire de la commune d'Alise-Sainte-Reine, en Côte-d'Or.

Le site d'Alésia a été le théâtre de la bataille décisive de la guerre des Gaules qui opposa Jules César à la coalition gauloise menée par l'Arverne Vercingétorix en 52 av. J.-C.

Sommaire

Localisation

Selon le consensus scientifique et à la suite des fouilles initiées par Napoléon III, c’est à Alise-Sainte-Reine (en Côte-d'Or) qu'est situé le site d'Alésia. Toutefois, cette localisation d'Alésia en Bourgogne a été longtemps contestée, en raison des divergences réelles ou alléguées entre le site d'Alise-Sainte-Reine et les informations données par les textes anciens : en premier lieu le récit de César, mais aussi un passage tardif de Dion Cassius qui situe clairement Alésia chez les Séquanes, peuple habitant à l'est de la Saône.

Un débat ancien

Les controverses sur la localisation d'Alésia se sont véritablement développées au XIXe siècle, époque qui vit les progrès de l'archéologie scientifique, mais aussi de son instrumentalisation. De nombreuses raisons expliquent la persistance et la durée du débat : le patriotisme local et la volonté de rattacher sa région à un épisode majeur de l'Histoire, des raisons politiques dont l'opposition au pouvoir central, le nom de Napoléon III restant attaché aux fouilles d'Alise-Sainte-Reine, la difficulté méthodologique qu'il y a à concilier la lecture d'une source écrite (principalement César) qui peut être partielle et subjective, avec des vestiges archéologiques qui doivent être révélés et interprétés. Si plusieurs centaines de sites ont été proposés comme emplacement d'Alésia, au cours du dernier quart du XXe siècle la querelle a principalement porté, au niveau universitaire, scientifique et médiatique, sur deux sites : le site d'Alise-Sainte-Reine en Côte d'Or et de Chaux-des-Crotenay/Syam dans le Jura, la localisation à Alise étant la localisation la plus largement acceptée[Note 1].

Depuis le début des années 2000, un consensus clair et solide s'est formé en faveur d'Alise dans la communauté des archéologues et historiens, et plus aucune publication scientifique ne mentionne un autre site qu'Alise depuis les fouilles qui y ont été menées dans les années 1990[Note 2],[Note 3],[Note 4],[Note 5]. La publication en 2006 par une équipe internationale de chercheurs et d'archéologues d'un corpus des fortifications militaires romaine en Gaule et en Germanie[3] a consacré l'abandon de toute hypothèse alternative à Alise et de tout doute quant à la localisation de la bataille et la datation des trouvailles d'Alise. Celles-ci prennent désormais place dans une typologie de mieux en mieux connue des travaux de l'armée romaine.

Il n'en reste pas moins que localement, et en dehors des cadres académiques et scientifiques, un certain nombre d'autres sites (outre Chaux/Syam) sont proposés par des particuliers : Salins-les-Bains dans le Jura, Alaise-Eternoz, Bart et Pont-de-Roide, dans le Doubs, Izernore dans l'Ain et Guillon dans l'Yonne.

Aucun toutefois ne peut justifier de publications scientifiques et reconnues tant au niveau historique qu'archéologique, ni ne peut avancer un ensemble de découvertes archéologiques aussi pertinentes que celles d'Alise. La persistance d'un tel débat si loin de l'état actuel des publications et connaissances scientifiques peut surprendre, et justifie le constat de Michel Reddé : « à Alésia l'archéologie rencontre l'imaginaire »[4].

Alise-Sainte-Reine

La localisation d'Alésia à Alise-Sainte-Reine est une des plus anciennes qui ait été proposée. Vers 840/870, le moine Héric, chroniqueur au monastère de Saint-Germain d'Auxerre témoigne d'un rapprochement entre Alésia et Alise-Sainte-Reine[5]. L'idée fut diffusée par les moines dominicains de Flavigny-sur-Ozerain.

Cette proposition trouve, entre autres, son origine dans la quasi homonymie Alise-Alésia. Les fouilles faites durant le règne de Napoléon III y ont dégagé un vaste ensemble de fortifications (fossés, palissades) autour de l'oppidum gaulois et un important matériel dont la datation n'a pas toujours été bien reconnue, l'état des recherches dans les années 1860 amalgamant des époques différentes.

La découverte d'une stèle d'époque gallo-romaine portant l'inscription "ALISIIA" a aussi été retenue comme argument par les partisans du site. La stèle étant abîmée juste avant le premier A et l'espace précédant l'inscription étant plus large que dans le reste de la présentation générale de la stèle, on pourrait penser qu'une lettre aurait pu précéder le A. Mais d'une part, cette variation d'espacement n'est pas inhabituelle en épigraphie latine et d'autre part la découverte après 1970 de tessères - jetons de plomb - d'époque romaine a confirmé que le nom de la ville commençait par ALI. Depuis les fouilles de Napoléon III, le site d'Alise est reconnu officiellement comme celui d'Alésia.

La découverte archéologique d'importants ateliers pratiquant la métallurgie du bronze à Alise confirme très précisément le témoignage de Pline l'Ancien sur Alésia[6], [7] ,[8]. Les fouilles archéologiques ont aussi révélé l'importance des sanctuaires de l'oppidum d'Alise, dès l'époque gauloise, ainsi que leur rayonnement, le site d'Alise convient donc bien au témoignage de Diodore de Sicile sur l'importance religieuse d'Alésia[9].

La conduite de fouilles restreintes et le réexamen des fouilles du XIXe siècle par Joël Le Gall[10] ont entrainé dès la fin des années 1960 la conviction de la majorité des historiens. Ainsi André Chastagnol disait en 1969 : « l'identification ne saurait plus désormais être remise en question »[11].

La querelle ne s'éteignant pas, de nouvelles fouilles ont été effectuées dans les années 1990 par une équipe franco-allemande dirigée par M. Reddé et publiées récemment. Ces fouilles (menées de 1991 à 1997 avec le concours du professeur Siegmar Von Schnurbein) ont confirmé les trouvailles et la topographie dégagées sous le Second-Empire. Elles ont par ailleurs mis au jour du matériel bien daté par typologie, à la fois de l'époque gauloise (la Tène finale) et de l'époque romaine (fin de la République). La découverte d'une balle de fronde au nom d'un légat de César, Labienus, a été soulignée. Les partisans de la localisation à Alise ont souligné ces découvertes et argué de leur prise en compte par la plus grande partie de la communauté scientifique internationale.

Le passage du texte de Dion Cassius situant Alésia chez les Séquanes ne s'oppose pas nécessairement à l'hypothèse d'Alise : c'est une notation rapide faite par un auteur grec très postérieur aux événements. Dion Cassius n'était pas forcément capable, au début du IIIe siècle, de situer à nouveau précisément l'oppidum des Mandubiens. Il a pu par ailleurs être trompé par l'ambiguïté de certaines de ses sources (ambiguïté sur la situation d'Alésia que l'on retrouve dans le texte grec de Plutarque).

Le corpus de monnaies trouvées lors des fouilles du XIXe siècle et depuis, en particulier lors des fouilles des années 1990, constitue un argument de poids pour le site d'Alise. Si les trouvailles numismatiques du XIXe siècle furent critiquées par les adversaires d'Alise, qui y dénoncèrent même des falsifications, elles plaident aujourd'hui pour l'authenticité du site :

  • d'une part, la répartition des monnaies romaines, ce que l'on appelle le facies numismatique du corpus, correspond à ce que l'on connaît maintenant des frappes républicaines, mais que l'on ignorait à l'époque de leur trouvaille : il est difficile de plaider le faux.
  • d'autre part, la même observation peut être faite pour le groupe des monnaies gauloises, dont la grande diversité de provenance reflète la diversité de composition de l'armée coalisée gauloise. Les ensembles de monnaies gauloises trouvés au XIXe siècle présentent une composition très proche des trouvailles des fouilles récentes : cette diversité n'est donc pas le résultat d'une imposture attribuable aux fouilleurs du Second-Empire. Les progrès récents de la numismatique celtique, à la suite des travaux de Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, n'ont par ailleurs apporté aucune contradiction aux trouvailles faites à Alise, mais au contraire ont appuyé l'identification.

Les monnaies au nom de Vercingétorix n'ont été retrouvées, en dehors du territoire arverne, qu'à Alise-Sainte-Reine. Dans ce dernier cas les monnaies de Vercingétorix présentent une composition métallique particulière qui est expliquée par les besoins du siège[12].

Les fouilles ont aussi dégagé des umbo de boucliers germaniques très rares en Gaule[13], leur présence aussi loin du sillon rhénan ne peut s'expliquer que par la présence de mercenaires germains, comme ceux qui servaient dans l'armée de César[14].

L'analyse ostéologique des restes de chevaux retrouvés sur le lieu de la bataille a montré la coexistence de plusieurs espèces de chevaux correspondant aux chevaux trouvés à cette époque en Italie, en Gaule et en Germanie. Les restes de chevaux témoignent donc de la présence de cavalerie romaine, gauloise et germanique à Alise au milieu du Ier siècle avant notre ère : cette présence simultanée ne pouvant s'expliquer que par le siège d'Alésia[15].

Le caractère probant de ces exhumations reste contesté par les tenants de la localisation jurassienne[16] qui datent bien le matériel découvert de l'époque gallo-romaine, et émettent des doutes sur l'authenticité de certaines pièces.

Le déclassement comme site archéologique d'intérêt national d'Alise en 1998 fut parfois interprété par les tenants de l'hypothèse jurassienne comme un désaveu officiel du site. Au contraire, les autorités ministérielles l'expliquèrent à l'époque par la décentralisation et la fin des grandes campagnes de fouilles menées durant les années précédentes : la région Bourgogne pouvait alors diriger l'aménagement du site sans en référer à Paris.

Chaux-des-Crotenay/Syam

À partir du début des années 1960, le site de Chaux-des-Crotenay/Syam a été le principal concurrent d'Alise soutenu par des chercheurs, essentiellement l'archéologue André Berthier associé à l'abbé André Wartelle[17] .

En se fondant principalement sur le texte de Jules César dans la Guerre des Gaules, André Berthier dresse un portrait-robot du site d'Alésia. Selon lui ce portrait mettrait en évidence qu'Alise-Sainte-Reine n'y correspond pas sur de nombreux points essentiels : topologie du site, dimensions, cohérence avec l'itinéraire de César, etc.

Après comparaison avec de nombreux autres sites candidats, André Berthier retient le site de Chaux-des-Crotenay/Syam dans le Jura. Le passage de Dion Cassius situant Alésia chez les Séquanes prend alors selon lui tout son sens et renforce cette hypothèse, fondée à l'origine sur le portrait-robot.

Des recherches archéologiques préliminaires permirent notamment, selon Berthier et ses partisans, d'y identifier un système complet de fortifications correspondant à la description de César et notamment des lilia, du mobilier contemporain de la bataille, ainsi que les vestiges du mur d'enceinte d'une ville importante au sommet de l'oppidum. Les découvertes n'ont pas cependant fait l'objet de publications scientifiques. Selon les partisans de cette localisation, des fouilles approfondies et de plus grande importance devront être autorisées et effectuées pour vérifier cette localisation d'Alésia.

Plusieurs réfutations de l'hypothèse Chaux-des-Crotenay/Syam ont été publiées par des archéologues et historiens[18],[19]. Ainsi Michel Reddé insiste sur le caractère abstrait de la méthode du « portrait-robot », et sur son caractère arbitraire[20], forcé[21] et erroné[22] du portrait tracé par Berthier et Wartelle. Les critiques de l'hypothèse insistent aussi sur l'absence de découverte archéologique probante (matériel daté par stratigraphie et typologie) et sur le caractère exceptionnel qu'occuperait ce site dans la typologie des oppida celtiques de la fin de l'époque de la Tène (surface, organisation). Selon le bilan archéologique de Marie-Pierre Rothé, la présence de murs en pierres sèches à l'ouest de Chaux-des-Crotenay est « mal interprétée »[23], et c'est « sans preuve » que Berthier et Wartelle interprètent des structures de pierres sèches comme un ensemble cultuel gaulois[23]. Toujours selon Marie-Pierre Rothé, à Syam, à la Grange d'Aufferin, « il n'y a aucune preuve de camp romain »[24]. Elle rappelle que l'hypothèse d'un camp romain aux lieux-dits « Les Étangs » et « Sur la Grange fontaine » a été invalidée par les travaux archéologique de Christian Meloche[25] et que ce même chercheur a démontré que, en bordure de la Combe de Crans, ce que Berthier lisait comme « un fanum commémoratif de la bataille » était en fait « une construction médiévale »[26].

En 1996, les 31 sondages préventifs effectués par l'A.F.A.N. (devenu Inrap depuis) dans la zone du Pont de la Chaux se sont révélés négatifs. Cependant, l'emplacement des sondages en question a été déterminé par un projet d'aménagement à l'origine de l'opération d'archéologie préventive et non par une recherche programmée.

L'hypothèse de Berthier a d'ardents défenseurs. Elle a trouvé en Danielle Porte, Maître de Conférences de latin à la Sorbonne, un soutien dans la communauté universitaire. Elle n'est plus prise en compte par les scientifiques, tant en France qu'à l'étranger[27]. Des associations se sont constituées pour défendre cette hypothèse et encourager plus largement la recherche archéologique vers Chaux-des-Crotenay[28]. Le cinéaste Jean-Pierre Picot qui a accompagné André Berthier dans ses recherches pendant vingt ans a créé un site internet pour défendre cette hypothèse[29]. Fin 2008, le journaliste et historien Franck Ferrand a pris parti pour cette hypothèse en appelant de ses vœux que « des fouilles ambitieuses et méthodiques soient, le plus tôt possible, ouvertes à Syam et à Chaux-des-Crotenay ! »[30], l'hypothèse a été présentée aussi favorablement par un reportage télévisé de la chaîne Canal plus diffusé en décembre 2008[31]. En réaction, le 19 décembre 2008, le muséoparc d'Alésia (Alise-sainte-Reine) a publié un communiqué cossigné par douze scientifiques dénonçant le reportage comme relevant de la « désinformation »[32]. Selon un article du journal Le Point du 19 février 2009, Christine Albanel, ministre de la culture, aurait annoncé qu'il y aurait des fouilles à Chaux-des-Crotenay[33]. Cette information a toutefois été démentie par le ministère de la culture dans un communiqué précisant que « rien ne permet d'étayer la thèse selon laquelle Alise-Sainte-Reine, en Bourgogne, ne serait pas le lieu de la bataille d'Alésia »[34].

Le déroulement du siège

Articles détaillés : Vercingétorix et Guerre des Gaules.

Prélude au siège : la bataille

Après son échec au siège de Gergovie, fin avril 52 av. J.-C. César remonte au nord avec ses six légions rejoindre les quatre de son lieutenant Labiénus. Il stationne ensuite sur le territoire des Lingons, peuple resté fidèle à Rome. Il y renforce une cavalerie de mercenaires germains propre à garantir une retraite plus sûre vers la Province romaine.

Voyant les légions romaines battre en retraite, Vercingétorix abandonne sa stratégie de terre brûlée et décide d'anéantir l'armée de César avant qu'elle n'ait pu rejoindre la province. Mi-août[réf. nécessaire], l'attaque surprise de la cavalerie gauloise est mise en échec par les cavaliers germains et Vercingétorix décide de se replier sur la hauteur d'Alésia avec son armée. Elle est composée lors du siège, d’après César, de 80 000 hommes[35] auxquels ils faut rajouter de nombreux cavaliers[36] renvoyés par Vercingétorix au début du siège[37]. On ne peut toutefois pas vérifier ces chiffres[38]. Munis d'un mois de ravitaillement ces soldats s'ajoutent dans l'oppidum à la population locale des Mandubiens. Ils y attendent l'armée gauloise de secours, qui doit venir prendre l’armée romaine à revers. César et ses dix à douze légions[39], soit seulement 60 à 72 000 hommes, décident de mettre le siège autour de l'oppidum d'Alésia, qui contrôle la route vers la Province.

Les travaux de siège

Archéodrome de Beaune, reconstitution du siège d'Alésia
Les fortifications de César lors du siège d'Alésia

César décrit Alésia comme un oppidum établi sur une hauteur entre deux cours d'eau [40]. Étant en infériorité numérique, César doit renoncer à un assaut. Il met alors en œuvre le génie romain pour les travaux de siège, afin d'affamer les Gaulois et de réduire la ville à la reddition. Il établit une double ligne de fortification.

Autour de la ville, une ligne de travaux défensifs de plus de 16 km, la contrevallation, est édifiée pour empêcher les sorties des assiégés. Dans les parties planes de la ligne de défense, le système de fortification est constitué d'un fossé de 4,50 m de largeur et de même profondeur qui se remplit d'eau dans l'heure suivant son terrassement, du fait de la nature semi marécageuse du site (vallum), dont la terre sert à construire un remblai (agger) de 3,50 m de haut, surmonté d'une palissade avec pieux (pluteus). Ce système était ponctué de tours (tous les 24 mètres). En avant du fossé sont enterrés des petits pieux équipés de pointes de fer (stimuli). En avant des stimuli sont disposés sur 8 rangs et en quinconce, des trous coniques de 90 cm de profondeur au fond desquels ont été calés des pieux acérés dissimulés par des broussailles : ce sont les lilia, dénommés ainsi en raison de leur ressemblance avec la fleur de lys. Ensuite vient un second fossé de 4,50 m de profondeur et autant de largeur, suivi d'un autre fossé de 1,50 m de profondeur et 6 m de largeur, comblé de troncs dont les branches ont été taillées de manière à former des pointes acérées (cippi). Vingt-trois fortins (castella) renforcent cette ligne de défense. Une reconstitution de cette fortification était visible à l'Archéodrome de Beaune et sur le site du muséoparc qui ouvrira en 2012 au pied de l'oppidum d'Alésia.

«  César fit creuser le premier fossé de 20 pieds de large du côté de l'oppidum pour enfermer les Gaulois et pour mettre à l'abri les terrassiers qui réalisèrent la suite des travaux. Toutes les autres fortifications seront comprises dans un intervalle de quatre cents pieds : il fit creuser deux fossés de 15 pieds et de profondeur égale : il fit remplir le fossé intérieur qui se trouvait dans les parties basses de la plaine d'eau qu'il dériva d'une rivière. Derrière ces fossés, il fit construire un parapet[41]. »

Les mêmes travaux sont effectués pour une deuxième ligne de défense de 21 km, la circonvallation, tournée vers l'extérieur et destinée à protéger les assaillants d'une éventuelle armée de secours.

Lors de l'établissement de ces lignes de défense, les Romains tirent partie du relief accidenté du site d'Alésia, afin de limiter les travaux au strict nécessaire. Les lignes ne sont donc pas continues sur tout le périmètre défensif (il eût fallu 35 000 hommes travaillant jour et nuit pour réaliser les travaux de fortifications sur 37 km en plaine, comme à Alise-sainte-Reine).

L'armée de secours arrive devant Alésia six semaines plus tard, à la fin septembre. Elle est forte, selon César, "d'environ 240 000"[42] fantassins et de 8 000 cavaliers. La concentration d’hommes réunis dans cet affrontement décisif est extraordinaire : environ 400 000 combattants sont en présence, auxquels s’ajoutent la masse des civils emmenés avec les armées, les serviteurs et esclaves de l’armée romaine.

L'infanterie romaine a pris position sur les lignes de contrevallation et circonvallation. César ordonne à sa cavalerie d'engager le combat contre la cavalerie gauloise renforcée par des archers et de l'infanterie légère. Les combats durent de la mi-journée jusqu'à la tombée de la nuit. La cavalerie germaine finit par mettre les cavaliers gaulois en fuite et massacre les archers. La cavalerie romaine finit de poursuivre les fuyards jusqu'à leur camp.

Le jour suivant, les Gaulois de l'armée de secours fabriquent passerelles, échelles et harpons puis, au milieu de la nuit lancent l'assaut. Ils se servent de flèches et pierres pour bousculer les défenseurs romains. Ceux-ci avec des frondes, des casse-têtes, des épieux repoussent les attaquants. L’obscurité entraîne des pertes lourdes des deux côtés. L’artillerie lance une grêle de projectiles. Les Romains renforcent systématiquement les points faibles à l'aide de troupes empruntées aux fortins situés en arrière. Les pièges ralentissent l'avancée des Gaulois au pied des palissades et, n'ayant pu percer nulle part, ils finissent par se replier au petit matin craignant d'être pris sur leur flanc droit si l'infanterie romaine du camp supérieur tentait une sortie. Vercingétorix, bien qu'alerté dès les premiers combats par les clameurs, perd trop de temps à manœuvrer ses engins d'assaut et à combler les premiers fossés. Il apprend la retraite des siens avant même d'arriver aux retranchements et regagne la ville.

Les fouilles archéologiques d'Alise, et notamment les fouilles franco-allemandes des années 1990, ont permis de mieux comprendre les conditions de la bataille et les travaux de fortifications romains. Ces derniers doivent être replacés dans le cadre de la poliorcétique, science du siège militaire développée dans le monde grec à l'époque hellénistique : au regard de ce contexte historique, les fortifications d'Alésia ne présentent pas un dispositif exceptionnel[Note 6].

La bataille décisive et la reddition

Suite à ces deux échecs, une troupe d'élite de 60 000 hommes est constituée et mise sous le commandement de Vercassivellaunos, un cousin de Vercingétorix. Après une longue marche de nuit et une matinée de repos, Vercassivellaunos attaque le camp supérieur depuis la montagne nord. En même temps, la cavalerie gauloise s’approche des fortifications de la plaine et le reste des troupes se déploie en avant du camp gaulois. Vercingétorix sort de la ville avec tout son matériel d'assaut.

Les Romains attaqués de toute part commencent à céder, d'autant que les Gaulois réussissent à combler les obstacles. César envoie Labiénus en renfort pour le camp supérieur. Les assiégés, désespérant de venir à bout des fortifications de la plaine, tentent l’escalade des abrupts ; ils y portent toutes les machines qu’ils avaient préparées. Ils chassent les défenseurs des tours sous une grêle de traits, comblent les fossés, réussissent à faire une brèche dans la palissade et le parapet.

César envoie d’abord des renforts puis il amène lui-même des troupes fraîches. Ayant refoulé l’ennemi, il rejoint Labiénus avec quatre cohortes et une partie de la cavalerie tandis que l’autre partie de cette dernière contourne les retranchements extérieurs et attaque l’ennemi à revers. Voyant la cavalerie derrière eux et de nouvelles cohortes approchant, les Gaulois prennent la fuite. Les cavaliers romains leur coupent la retraite et les massacrent. Vercassivellaunos est capturé. Voyant ce désastre, Vercingétorix ordonne le repli de ses troupes. Au signal de la retraite, les troupes de secours quittent leur camp et s’enfuient. Les fuyards sont en partie rattrapés par la cavalerie romaine ; beaucoup sont pris ou massacrés ; les autres, ayant réussi à s’échapper, se dispersent dans leurs cités. Cette grande bataille a mis face à face d'un côté les 60 000 hommes de Vercassivellaunos et de l'autre les deux légions de Réginus et Rébilus, les six cohortes de Labiénus, plus les trente-neuf qu'il a tirées des postes voisins. Aux soldats amenés par Labiénus, il faut ajouter les escadrons et les cohortes amenés par César. Soit, en tout, au moins six légions. Ce combat a donc rassemblé environ 120 000 soldats. Pour se faire une idée de la superficie requise, on peut comparer avec la bataille d'Austerlitz qui a vu s'affronter les 73 100 soldats de Napoléon Ier aux 85 700 hommes de la coalition austro-russe, sur un terrain de 8 km sur 12.

Le lendemain, Vercingétorix décide de se rendre. Après la reddition des Gaulois, la plupart des guerriers gaulois -sauf les Eduens et les Arvernes- sont réduits en esclavage et distribués aux légionnaires, « à raison d'un par tête » (César, B.G. VII, 89).

Informations complémentaires

La Guerre des Gaules n’est pas celle de tous les Gaulois. Les divers peuples gaulois sont très inégalement impliqués dans le conflit et certains se montrent indéfectiblement liés à Rome, comme les Rèmes. Le conflit recoupe en fait aussi des divisions propres aux sociétés gauloises. Selon Serge Lewuillon la classe dirigeante gauloise, de grands propriétaires terriens, se serait divisée en deux parties opposées, d'une part une « ancienne aristocratie » et d'autre part une « aristocratie sénatoriale » plus réceptive aux modèles politiques méditerranéens. On a pu aussi penser que commerçants et artisans qui s’enrichissent de plus en plus au contact de Rome, se montraient plus favorables à César[43]. Ces interprétations ne font pas toutefois l'unanimité, et si Serge Lewuillon a privilégié une description des sociétés gauloises pendant la guerre en termes de division sociologique, on a pu aussi décrire leurs divisions en suivant des modèles ethnologiques et voir en elles un exemple de société segmentaire[44].

L’ensemble du mobilier archéologique découvert sur le site d'Alise-Sainte-Reine lors des fouilles de Napoléon III est déposé au musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. La présentation des collections provenant de ce site est l’une des toutes premières à avoir été mises en œuvre à Saint-Germain : ainsi, dès l’origine des collections, la « salle Alésia » a constitué, à proprement parler, le cœur du musée.

MuséoParc Alésia

À Alise-Sainte-Reine, sur le site du siège, un équipement culturel d'envergure européenne est en construction. L'opération d'aménagement du futur MuséoParc Alésia est pilotée par le Conseil général de la Côte-d'Or en partenariat avec le ministère de la Culture, le ministère de l'Ecologie et du Développement durable [8], ainsi que de nombreux acteurs publics et privés.

À l'horizon 2011-2014, un Centre d'interprétation, un Musée archéologique doté du label Musée de France et des Parcours-découverte permettront de restituer au public les résultats des recherches archéologiques et historiques des deux derniers siècles. Outre le siège de 52 av. J-C et son contexte, l'évolution de la représentation du Gaulois dans l'imaginaire collectif, l'instrumentalisation d'Alésia et de Vercingétorix, la création et la déconstruction du mythe identitaire qu'ils ont nourri, ainsi que la succession des civilisations sur le site y seront développés.

Le projet architectural est signé Bernard Tschumi, la scénographie sera l'œuvre de Scène et la conception paysagère relève de Michel Desvigne. La préfiguration et la mise en œuvre de l'action culturelle, du développement touristique et de la gestion du MuséoParc ont été confiés le 1er juillet 2007 à la SEM Alésia [9] dans le cadre d'une délégation de service public[45].

Notes et références

Notes

  1. Michael Dietler, « A Tale of Three Sites : The Monumentalization of Celtic Oppida and the Politics of Collective Memory and Identity », World Archaeology, 30,1, 1998, pp. 72-89 : « Although this identification with Alise continues to incite occasional challenges (e.g. Berthier and Wartelle, 1990 ; Potier, 1973), it has been largely accepted by the scholarly community and the public since the late nineteenth century » (p. 74)
  2. M. Feugère dans son compte-rendu de M. Reddé (dir.) et alii,, Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997), Mémoire de l'académie des inscriptions, 2 vol., Paris, 2001 (Journal of Roman Archaeology, 2004, 17, pp. 631-637) considère que l'ouvrage permet de dépasser des connaissances "encombrées par une querelle stérile sur la localisation du site"
  3. Paul Bidwell dans son compte-rendu de M. Reddé (dir.) et alii,, Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997), Mémoire de l'académie des inscriptions, 2 vol., Paris, 2001 (Britannia, 2005, 36, pp. 503-504) fait observer "There has for long seemed to have been a problem in matching Caesar topographical description with the landscape of Alesia [...] Reddé's careful comparison of the description with the landscape shows that there are no real contradiction"
  4. R. Brulet dans son compte-rendu de M. Reddé (dir.) et alii,, Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997), Mémoire de l'académie des inscriptions, 2 vol., Paris, 2001 (Latomus, 2004, 63, 268-269) parle de "référence de base" et observe que "Napoléon III avait fait les efforts adéquats pour identifier le site de la bataille"
  5. O. Buchsenschutz dans son compte-rendu de M. Reddé (dir.) et alii,, Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997), Mémoire de l'académie des inscriptions, 2 vol., Paris, 2001 (Revue Archéologique, 2003, 1, pp. 185-188) indique que les fouilles ont permis de "clore enfin presque deux siècles de vaines discussions sur la localisation", il ajoute que "le témoignage de l'archéologie rejoint celui de la tradition orale pour identifier Alise Sainte Reine à l'Alésia de César" et que "la seule présence de monnaies obsidionales imitée du statère de Vercingétorix, et celles des peuples impliqués dans le conflit de cette même année avec César, confirment de quel siège il s'agit si c'était encore nécessaire"
  6. "Tout le dispositif césarien, si souvent célébré comme la marque d'un génie militaire exceptionnel n'est en réalité que le fruit d'une pratique pluriséculaire perfectionnée peu à peu, et fréquemment mise en oeuvre non seulement chez les Grecs et les Latins, mais aussi chez les "Barbares" hellénisés" M. Reddé, "Le siège d'Alésia : récit littéraire et réalité du terrain" dans M.Reddé et S. von Schnurbein dir., Alésia I, Paris, 2001, p. 493

Références

  1. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, édition errance 2003. p. 38 - 39.
  2. La chute du /p/ indo-européen initial étant caractéristique des langues celtiques : latin pater / vieil irlandais gaulois *ater, atrebo, athir, germanique commun *faðēr).
  3. L'Architecture de la Gaule romaine : Les fortifications militaires, DAF 100, Paris, 2006.
  4. Michel Reddé, Alésia - L'archéologie face à l'imaginaire, Errance - Hauts lieux de l'Histoire, Paris, 2003.
  5. J. Le Gall, E. de Saint-Denis, R. Weil, J. Marilier, Alésia. Textes littéraires antiques et textes médiévaux, Paris, 1980, pp. 139-141
  6. Site du Muséoparc d'Alise
  7. Michel Mangin et Philippe Fluzin, « L'organisation de la production métallurgique dans une ville gallo-romaine : le travail du fer à Alésia », Revue archéologique de l’Est, 55, 2006, pp. 129-150lire en ligne
  8. Germaine Depierre, Antoine Mamie, Romuald Pinguet et Arnaud Coutelas, « Alésia : un nouvel atelier de bronzier dans le quartier des Champs de l’Église », Revue archéologique de l’Est, 55, 2006, pp. 151-172lire en ligne
  9. [PDF]La présentation des sanctuaires sur le site du Muséoparc
  10. J. Le Gall, Alésia. Archéologie et histoire, Fayard, Paris, 1963
  11. A. Chastagnol, compte-rendu de J.Le Gall, op. cit., 1963 dans Annales, 1969, 24, 2, pp. 441-443 [1]
  12. Sylvia Nieto, « Monnaies arvernes (Vercingétorix, Cas) en orichalque », Revue Numismatique, 2004, 6, 160, p. 5-25[2]
  13. T. Bochnak, « L'umbo à pointe centrale d'Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or) dans son contexte d'Europe centrale et septentrionale (The spiked shield boss from Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or) in its central and northern european context) », Antiquités nationales, 38, 2006-2007, p. 67-76.
  14. Site du Muséoparc d'Alésia
  15. [PDF]Bilan sur les restes de chevaux par le site du Muséoparc
  16. notamment Danielle Porte
  17. André Wartelle, « L'Alésia de César rendue au Jura français », Le Jura Français, 151, 1976, pp. 1-6
  18. Gilbert-Charles Picard, « Alésia ou comment résoudre un problème qui n'existe pas », Actes du 109e congrès national des sociétés savantes, Dijon, t. I : la Bourgogne : Études archéologiques, CTHS, Paris, 1984, pp. 273-276.
  19. R. Adam, « À propos d'une nouvelle Alésia Comtoise », RAE, 1984, pp. 261-275.
  20. Michel Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 116 : « le dessin que livre André Wartelle à l'appui de cette démonstration est tellement fait sur mesure pour démontrer l'identité du site de Syam avec le "portrait robot", que je ne puis résister au plaisir de proposer quelques solutions alternatives, parfaitement compatibles avec le texte césarien. »
  21. Michel Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 115 en particulier sur les termes latins décrivant la géographie physique du site.
  22. Michel Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 115 : « La circonférence d'Alésia n'est, à aucun moment, précisée dans le texte latin. César indique en revanche la longueur de la ligne d'investissement [...] Prétendre confondre l'un et l'autre constitue ici une véritable supercherie intellectuelle. »
  23. a et b Marie-Pierre Rothé, Carte archéologique de la Gaule 39 : le Jura, CNRS, Paris, 2001, p. 286.
  24. Marie-Pierre Rothé, Carte archéologique de la Gaule 39 : le Jura, CNRS, Paris, 2001, p. 683.
  25. voir encore Marie-Pierre Rothé, Carte archéologique de la Gaule 39 : le Jura, CNRS, Paris, 2001, p. 335 sur la confusion faite par André Berthier entre la céramique campanienne et la céramique commune lisse noire.
  26. Marie-Pierre Rothé, Carte archéologique de la Gaule 39 : le Jura, CNRS, Paris, 2001, p. 334.
  27. Michel Reddé, « La querelle d'Alésia, hier et aujourd'hui » dans M. Reddé et S. von Schnurbein (dir), Alésia et la bataille du Teutoburg : un parallèle critique des sources, Institut historique allemand, 2008.
  28. L'association A.L.E.S.I.A. s'est ainsi transformée en association Archéojurasites (Le progrès, 27 avril 2007)
  29. [3]
  30. Chapitre « Alésia identifiée » dans Franck Ferrand, L'histoire interdite, Tallandier, 2008, p. 15-57.
  31. Émission diffusée le 12 décembre 2008 à 22h25[4][5]
  32. « Alésia quand investigation rime avec désinformation... » co-signataires : A. Daubigney (professeur, pré et protohistoire, Université de Franche-Comté) ; J.-P. Demoule (professeur d'archéologie, Université de Paris 1, ancien président de l'INRAP); A. Deyber (docteur en archéologie) ; F. Eschbach (archéologue, Archeodunum (Suisse)) ; R. Goguey (pilote archéologue, chercheur associé au CNRS, UMR 5594) ; C. Goudineau (professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales) ; C. Grapin (conservateur en chef du patrimoine chargé du Musée Alésia) ; V. Guichard (directeur général du Centre archéologique européen de Bibracte) ; J.-P. Jacob (président de l'INRAP) ; G. Kaenel, (directeur du Musée cantonal d'archéologie et d'histoire de Lausanne, président du conseil scientifique de Bibracte) ; M. Poux (professeur d'archéologie, Université Lumière, Lyon 2) ; M. Reddé, (directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes) [PDF] lire en ligne
  33. « La nouvelle bataille d'Alésia », Le point, 19 février 2009[6]
  34. Communiqué du 27 février 2009[7]
  35. BG VII, 71 et 77 indiquent 80 000 sous le commandement de Vercingétorix. M. Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 148
  36. BG VII, 64 indique que Vercingétorix concentre 15 000 cavaliers peu avant le siège
  37. BG VII, 71.
  38. M. Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 148
  39. Les estimations varient selon les spécialistes : M. Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 32. L'effectif de chaque légion n'est pas connu : en 54-53 deux légions de César totalisent moins de 7000 hommes (BG V, 49) M. Reddé, Alésia. L'archéologie face à l'imaginaire, Paris, 2003, p. 27.
  40. La Guerre des Gaules, livre 7, 69
  41. La Guerre des Gaules, livre 7, 72
  42. BG VII, LXXVI : « Coactis equitum milibus VIII et peditum circiter CCXL ». Le chapitre précédent détaille les divers contingents demandés à chacune des cités gauloises
  43. Voir par exemple J. France, « Forêts et Peuples « forestiers » de Gaule Belgique d’après le Bellum Gallicum de César. Contribution à l’étude des divisions de la Gaule », Revue archéologique de Picardie, 1-2, 1985, p. 14 lire en ligne
  44. S. Verger, « Société, politique et religion en Gaule avant la Conquête. Éléments pour une étude anthropologique », Pallas, 80, 2009, p. 61-84
  45. alesia.com

Annexes

Sources

Bibliographie

Ouvrages historiques

  • Jacques Berger, Alésia-Chaux des Crotenay. Pourquoi?, A.L.E.S.I.A, 2004
  • A. Berthier et A. Wartelle, Alesia, Nouvelles Editions Latines, 1990
  • A. Brenet, Les escargots de la Muluccha, Institut Vitruve, 1996
    Considère la face cachée et les enjeux contemporains qui seraient liés à l'hypothèse d'Alésia la jurassienne.
  • J.-B. Colbert de Beaulieu, « Epilogue numismatique de la question d'Alésia », Mélanges d'archéologie et d'histoire offerts à André Piganiol, Paris, 1966, p. 321-342 et « Les Monnaies de bronze de Vercingétorix : faits et critique », Cahiers numismatiques, 1967, n° 13-déc., p. 356-372.
  • Collectif, Vercingétorix et Alésia, catalogue de l'exposition des Antiquités nationales, Paris, 1994
  • Collectif, Alésia vu du ciel - Photographies de René Goguey, SEM Alésia, Alise-Sainte-Reine, 2008
  • C. Goudineau, César et la Gaule, Errance, Paris, 1990 et Points-Seuil, Paris, 2000
    Synthèse sur la Guerre des Gaules.
  • V. Kruta, articles Alésia et Alise-Sainte-Reine in V. Kruta, Les Celtes, Histoire et dictionnaire, Bouquins, Paris, 2000, p. 400-401.
  • J. Le Gall, Les fouilles d'Alise-Sainte-Reine 1861-1865, Institut de France, Paris, 1989
    Les fouilles du Second-Empire.
  • Joël Le Gall, Alésia, Archéologie et Histoire, Coll. Résurrection du Passé, Paris, Fayard, 1976, 223p.
  • S. Lewuillon, Vercingétorix ou le mirage d'Alésia, Paris, Complexe, 1999
    Mise en perspective et analyse sociale, anthropologique et politique de la guerre des Gaules.
  • Jean-Pierre Picot, Alésia retrouvée (film)1989; Le procès des Dieux, film 1995; Alésia le procès, film 1999; La dernière bataille d'Alésia, film, 2008
    Défense du site jurassien.
  • D. Porte, L’Imposture Alésia, éd. Carnot, Paris, 2004
    Défense du site jurassien.
  • René Potier, Le Génie militaire de Vercingétorix ou le mythe Alise-Alésia, éd. Volcans, Clermont-Fd, 1973 (épuisé) disponible sous forme de CD au format pdf (compte rendu par Duncan Fishwick, The American Historical Review, Vol. 79, 4, p. 1160, oct. 1974).
  • Jules Quicherat, L'Alésia de César rendue à la Franche-Comté, 1857
    La thèse jurassienne au XIXe siècle.
  • M. Reddé (dir.) et alii,, Fouilles et recherches franco-allemandes sur les travaux militaires romains autour du mont Auxois (1991-1997), Mémoire de l'académie des inscriptions, 2 vol., Paris, 2001 [10]
    Publication scientifique des fouilles d'Alise.
  • M. Reddé, Alésia - L'archéologie face à l'imaginaire, Errance - Hauts lieux de l'Histoire, Paris, 2003
    Discussion de la localisation, présentation des fouilles d'Alise.
  • M. Reddé et S. von Schnurbein dir., Alésia et la bataille du Teutoburg : un parallèle critique des sources, Institut historique allemand, 2008.
  • J.-L. Voisin, article « Alésia », dans J. Tulard éd., Dictionnaire du Second Empire, Paris, 1995, p. 24-27.
  • M. Provost et alii, La Côte-d'Or. Carte archéologique de la Gaule 21/1 d'Agencourt à Alise-Sainte-Reine, Paris, 2009, p. 349-539.

Œuvres de fictions concernant ou évoquant la bataille

  • René Goscinny et Albert Uderzo, Le Bouclier arverne, Paris, 1968 (bande dessinée, l'album contient une allusion à la querelle sur la localisation).
  • Simon Rocca Jean-Yves Mitton, Vae Victis, tome 15 : Ambre à Alésia : « Cursum perficio », Édition Soleil, 2006 (Bande dessinée).
  • Yann Krékilien, "La louve et le sanglier (Les chemins d'Alésia)" , Editions du Rocher, 1985 [ISBN : 2-7242-2941-X ] (Roman historique situant la bataille sur le site de Chaux-des-Crotenay)
  • Paul René Machin, "Le dernier été d'ALESIA", Editions ERTI
  • Paul René Machin, "A la recherche d'Alesia: suivons César", Editeur: Mae Erti, 1997

Liens externes

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47°32′13.2″N 4°30′0″E / 47.537, 4.5


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