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Maurice Garçon

- Wikipedia, 2/02/2012

Maurice Garçon

Maurice Garçon (25 novembre 1889 à Lille29 décembre 1967 à Paris) est un avocat, essayiste, romancier et historien français.

Sommaire

Biographie

Fils d'Emile Garçon, célèbre juriste professeur à la Faculté de Droit de Lille, puis Paris, Poitevin comme sa mère, il devient avocat au barreau de Paris en 1911.

Il défend un grand nombre de causes, tant littéraires que criminelles, notamment celles de Georges Arnaud et de Violette Nozière.

En janvier 1927, il plaide pour l'abbé Desnoyer contre ses agresseurs Marie Mesmin et ses acolytes. Pendant cette affaire il établira des contacts avec le milieu métapsychiste parisien. Il donnera trois conférences à l’Institut métapsychique international (IMI) qui les imprimera dans la Revue métapsychique : « Les guérisseurs et leurs pratiques » (juillet-août 1928), « La magie noire de nos jours » (juillet-août 1929), « Thomas Martin de Gallardon » (juillet-août 1935).

En janvier 1929, il défend Louise Landy accusée du meurtre de son mari Paul Grappe, ancien déserteur travesti pendant dix années en femme pour échapper aux poursuites. Elle est acquittée[1].

En 1939, il représente avec Maître Maurice Loncle la partie civile allemande dans l’Affaire Grynszpan. Il plaide pour Francis Carco dans le procès Camoin.

Il devient l'avocat de l’Académie Goncourt. En 1943, il sauve de l'échafaud de jeunes résistants qui avaient assassiné un médecin « collaborationniste » de Poitiers dans un procès devant le tribunal d’État[2] (Affaire des Cinq Étudiants de Poitiers).

À la Libération, il défend victorieusement deux fois de suite René Hardy soupçonné d'avoir livré Jean Moulin aux Allemands lors de la réunion de Caluire. En 1954, dans un procès en appel devenu célèbre, citant comme témoins Georges Bataille, Jean Cocteau et Jean Paulhan, il assure la défense du jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert qui, bravant la censure, a publié l’Histoire de Juliette du marquis de Sade.

Passionné de littérature ésotérique, il écrit plusieurs livres sur la sorcellerie et rassemble dans son appartement parisien de la rue de l’Éperon une bibliothèque spécialisée (dont 400 ouvrages sur le Diable). Il reçoit de nombreuses personnalités des arts et des lettres dans son domaine de campagne, au Château de Montplaisir, près de Ligugé. Il contribue, avec son ami Roland Dorgelès à la célèbre farce du tableau Coucher de soleil sur l’Adriatique par Boronali (anagramme d'Aliboron).

Avec Paul Claudel, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le 16 janvier 1947 par André Siegfried au fauteuil de Paul Hazard qui, à cause de la guerre, n'avait jamais été reçu.

Grande figure du barreau, jouissant d'une certaine notoriété, il est même cité avec René Floriot dans la dernière phrase du film de Jean-Pierre Melville Bob le flambeur.

On lui doit quelques frasques d'anthologie comme jouer de la pétanque place de la Concorde, écrire au Président pour lui assurer que tout allait bien, faire servir à table des carafes d'eau dans lesquelles tournoyaient des poissons rouges. Il fut par ailleurs membre du conservatoire de l'Humour, président du Club du Cirque et avocat du syndicat français de la prestidigitation (art qu'il pratiquait)[3].

Les Plaidoyers

  • Plaidoyer pour René Hardy (1950)
  • Plaidoyer contre Naundorff (1955). Un procès contre la famille Naundorff, dont l'ancêtre prétendait être Louis XVII, fils de Louis XVI.
  • En marge de l'Immortel : un procès d'archéologie (1932) : affaire de Glozel
  • En marge de l'anneau d'améthyste: un procès épiscopal (1924). Ou l'évêché du Mans se révèle propriétaire de maisons closes...
  • En marge des "Fleurs du mal": un procès littéraire (1926)
  • En marge de l'Enéide: un procès artistique (1927). Le peintre Camoin contre Francis Carco sur la propriété artistique.
  • En marge de Lui et Elle: Elle et Eux (1928). Défense de la vérité historique au sujet de George Sand.
  • En marge de la Henriade: le procès de la critique (1937)
  • En marge de La Cognomologie : un procès onomastique 18 juillet 1941 (Montherlant)
  • En marge du dépit amoureux: un procès d'impuissance (1923)
  • En marge de Nostradamus: le procès de l'astrologue (entre deux-guerres)
  • L'affaire des "Piqueuses d'Orsay": un procès lié au problème de l'euthanasie (1942)
  • Procès contre le journal "Samedi Soir" (années 50). Le conflit de la presse et de la vie privée.
  • Le procès de la succession Bonnard et le droit des artistes (1952).
  • Plaidoyer contre la censure (1963). Défense de l'éditeur Jean-jacques Pauvert à l'occasion de la publication d'oeuvres du marquis de sade

Œuvres

  • Le Diable, étude historique, critique et médicale (en collaboration avec Jean Vinchon) (1926)
  • La vie exécrable de Guillemette Babin, sorcière (1926)
  • Vintras, hérésiarque et prophète (1928)
  • Le magnétisme devant la loi pénale, Durville (1928), 33pp.
  • Rosette Tamisier ou La miraculeuse aventure (1929)
  • Trois histoires diaboliques (1930)
  • Essai sur l’éloquence judiciaire (1931)
  • La justice contemporaine, 1870-1932 (1933)
  • La justice au Parnasse (1935)
  • Comment Huysmans vint à Ligugé. La Revue des Deux-Mondes (15/12/1938) p. 901-911
  • Magdeleine de la Croix, abbesse diabolique (1939)
  • Huysmans inconnu, du bal du Château-rouge au monastère de Ligugé (1941)
  • Le douanier Rousseau, accusé naïf (1941)
  • Tableau de l’éloquence judiciaire (1943)
  • L’Affaire Girard (1945)
  • Sur les faits divers (1945)
  • 13 drames du poison (1948)
  • Plaidoyer pour René Hardy (1950)
  • Procès sombres (1950)
  • Louis XVII ou La Fausse énigme (1952)
  • Sous le masque de Molière (1953)
  • Plaidoyers chimériques (1954)
  • La tumultueuse existence de Maubreuil, marquis d’Orvault (1954)
  • Plaidoyer contre Naundorff (1955)
  • Choses et autres (1956)
  • Histoire de la Justice sous la IIIe République (1957)
  • Défense de la liberté individuelle (1957)
  • Le journal d’un juge (1958)
  • Le costume des avocats (1958)
  • Histoires curieuses (1959)
  • Plaidoyer contre la censure, Jean-Jacques Pauvert (1963) à l'occasion du procès Sade
  • L’Avocat et la morale (1963)
  • Nouvelles histoires curieuses (1964)
  • Lettre ouverte à la Justice (1966)
  • Le Palais et l’Académie (1966)

Notes et références

  1. Fabrice Virgili et Danièle Voldman, La Garçonne et l'Assassin. Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles, Paris, Payot, 2011 (ISBN 9782228906500)
  2. Jean-Henri Calmon, Occupation, Résistance et Libération dans la Vienne en 30 questions, Geste éditions, coll. « 30 questions », Jean-Clément Martin (dir.), La Crèche, 2000, 63 p. (ISBN 2-910919-98-6), p. 45-46.
  3. Cf. la préface Protée aux enfers par François Angelier dans la réédition de Vintras hérésiaque et prophète chez Jérôme Millon (2007).

Voir aussi

Lien externe

Précédé par
Paul Hazard
Fauteuil 11 de l’Académie française
1946-1967
Suivi par
Paul Morand

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