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Dominique Clément de Ris

- Wikipedia, 1/12/2011

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Dominique Clément de Ris
Suvée - Dominique Clément de Ris (1750-1827).jpg
Comte Clément de Ris, sénateur de l'Empire (1750-1827), Joseph-Benoît Suvée (1743–1807), 1795, Musée de l'Histoire de France (Versailles)

Fonctions
Drapeau français Royaume de France
Drapeau français République française
Administrateur (1791) puis membre du Conseil général d'Indre-et-Loire (1792)
Membre du Sénat conservateur
4 nivôse an VIIIavril 1814
Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Membre de la Chambre des pairs
4 juin 181424 juillet 1815
Élection 4 juin 1814
Réélection 2 juin 1815 (Cent-Jours)
(Révoqué par l'ordonnance du 24 juillet)
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Membre de la Chambre des pairs
21 novembre 181921 octobre 1827
Successeur Athanase Clément de Ris
(À titre héréditaire)
Biographie
Date de naissance 1er février 1750
Lieu de naissance Paris
Date de décès 21 octobre 1827
Lieu de décès Château de Beauvais,
Thilouze
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Avocat

Médaille en vermeil en l'honneur du Sénat conservateur (Constitution de l'an VIII).
Liste des conseillers généraux d'Indre-et-Loire
Liste des membres du sénat conservateur

Dominique, comte Clément de Ris, baron de Mauny (1er février 1750 - Paris21 octobre 1827 - château de Beauvais, commune de Thilouze (Indre-et-Loire)), est un homme politique français.

Sommaire

Biographie

Clément de Ris était fils d'un procureur au Parlement. Il devint avocat, et venait d'acheter une charge de maître d'hôtel de la reine (1787[1]), quand éclata la Révolution française, dont il adopta avec enthousiasme les idées.

Révolution française

Administrateur (1791) puis membre du Conseil général d'Indre-et-Loire (1792), il fut, comme suspect de modérantisme, enfermé à la Conciergerie de Paris, en 1798, et n'en sortit que par l'intervention de Sieyès qu'il avait connu « grand-vicaire à Tréguier[2] » (Sieyès était, à Tréguier, chanoine).

Nommé, en l'an III, chef de division dans les bureaux de l'instruction publique, il fit partie, avec Garat et Ginguené de la commission de réorganisation qui provoqua la création de l'École normale Page d'aide sur l'homonymie.

Consulat et Empire

Démissionnaire en 1795, il se retira dans ses prorietés de Touraine et fut appelé par Bonaparte (4 nivôse an VIII) à faire partie du Sénat conservateur.

Ce fut quelques mois après, en vendémiaire an IX, que Clément de Ris, étant dans une de ses terres de Touraine, fut enlevé en plein jour par, un parti de chouans pour certains[2], qui l'enfermèrent pendant dix-neuf-jours dans un souterrain. Cette disparition, qui parut avoir le vol pour mobile, fit alors beaucoup de bruit, mais ne fut jamais expliquée) trois des auteurs furent condamnés à mort, et Mme Lacroix, dans le château de laquelle la détention avait eu lieu, subit plusieurs années de prison.

Nommé questeur[réf. à confirmer][2] du Sénat (on le trouve plus souvent qualifié de « préteur »), Clément de Ris dirigea les embellissements du palais du Luxembourg, et la reconstruction de l'Odéon, qui appartenait au Sénat, et qui avait été détruit par un incendie.

Il devint membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire an XII), commandant du même ordre (25 prairial), comte de Mauny et de l'Empire (26 avril 1808), grand officier de la Légion d'honneur (30 juin 1811), et grand-croix de l'ordre de la Réunion (3 avril 1813).

Une ténébreuse affaire

Ce fut le 23 septembre 1800 que lui arriva l'aventure singulière qui donna lieu à tant de conjectures et de fables. Enlevé en plein jour par des agents de Fouché, il fut enfermé dans un souterrain, et ne fut rendu à la liberté qu'après une captivité de dix-neuf jours (sur ordre du Ministre de la Police).

En effet, il n'était pas dans l'intention de Fouché de faire enlever le sénateur, ses agents auraient commis un excès de zèle, mais de faire cambrioler son château pour récupérer des documents compromettants naguère confiés à Clément de Ris.

Le drame de cette affaire réside dans la mesure où Bonaparte informé de l'enlèvement, demande à son Ministre d'arrêter et de condamner sévèrement les coupables de cette indélicatesse. Fouché n'hésite pas à orienter ses services du côté des royalistes, et très vite, deux royalistes (et un borgne parce qu'il y avait un borgne parmi ceux qui avaient enlevé le sénateur) sont arrêtés malgré des alibis incontestables.

Après un jugement rapide, et le manque de courage du sénateur qui n'a pas voulu témoigner au procès des royalistes, et qui aurait pu les disculper, ceux-ci sont condamnés à mort. Le seul membre de la cour spéciale qui eut le courage de protester, le capitaine Viriot, fut mis d'office à la retraite[1]. L'éloquence habituelle de Me Chauveau-Lagarde lui permit d'obtenir des acquittements pour certains des ravisseurs de Clément de Ris.

Honoré de Balzac s'est inspiré de cet épisode pour son roman Une ténébreuse affaire[3], ce qui lui a été reproché, d'autant plus que Clément de Ris avait été le protecteur de son père : Bernard-Francois Balssa.

D'autre part, ce fait divers fut le sujet d'un feuilleton de la série La caméra explore le temps.

Restauration française

Il fut des premiers (avril 1814) à adhérer a la déchéance de Napoléon Ier, et reçut de la Restauration le titre de pair de France (4 juin 1814), et une pension viagère de 36 000 francs.

Au retour de l'île d'Elbe, l'Empereur le comprit pourtant dans la promotion des pairs des Cent-Jours (2 juin 1815).

Atteint, à la seconde Restauration, par l'ordonnance d'exclusion du 24 juillet 1815, il rentra de nouveau à la Chambre haute, le 21 novembre 1819, lors de la fournée de pairs nommés par le ministère Decazes : il siégea jusqu'à sa mort parmi les défenseurs des libertés constitutionnelles.

En 1815, la chute de l’Empire, auquel elle était très liée, ouvre une période difficile pour la franc-maçonnerie. Soucieux de resserrer les rangs dans un contexte devenu hostile, une majorité des membres du Suprême Conseil encore présents (Hacquet, Massena, d'Alès d'Anduze, Régnier, Dominique Clément de Ris, Beurnonville, Rampon, Roettiers de Montaleau, de Joly)[4] décide alors d’intégrer celui-ci dans la structure du Grand Orient.

Il était le cousin du général Clément de la Roncière, autre figure de l'Empire et de la Restauration.

Union et postérité

La Comtesse Clément de Ris, Joseph-Benoît Suvée (1743–1807), 1795, Musée de l'Histoire de France (Versailles).

Fils de Louis Clément (1714-1786), sieur de Ris et de Marie-Jeanne Auvray de La Tour (1712-1773), Clément de Ris épousa, le 9 février 1777 à Tréguier, Catherine Chevreux du Miny ( ✝ 1829), dont il eut :

Titres

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
Orn ext comte sénateur de l'Empire GCOR.svg
Blason Dominique Clément de Ris (1750-1827).svg
Armes du comte Clément de Ris et de l'Empire

D'azur au chevron versé d'argent accompagné d'une colombe d'argent en cœur, portant au bec une branche d'olivier de sinople et surmontée de deux étoiles d'or posées en fasce ; franc-quartier des Comtes sénateurs.[6]

Orn ext Comte (baron-pair) GOLH.svg
Blason fam fr Clément de Ris.svg
Armes de Clément de Ris, « comte de Mony[7] », Baron-pair héréditaire

D'azur, au chevron d'argent, acc. en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une colombe d'argent, tenant en son bec une branche d'olivier de sinople.[7],[9]

Annexes

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article« Clément de Ris (Dominique), comte de Mauny » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]  ;
  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia. ;
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articlePhilippe Le Bas, Dictionnaire encyclopédique, Firmin Didot frères, 1841   :
    • On y lit de façon erronée 1837 comme date de décès au lieu de 1827. ;
  • L'enlèvement du sénateur Clément de Ris : se référer à l'ouvrage de G. Lenotre, Vieilles maisons, vieux papiers, éditions Perrin, 2e série, le colonel Viriot ;

Notes et références

  1. a et b Dominique Clément de Ris sur roglo.eu. Consulté le 30 juin 2011
  2. a, b et c « Dominique Clément de Ris » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]
  3. Une ténébreuse affaire, Dictionnaire des œuvres Laffont-Bompiani, t. VI, p.366.
  4. Pierre Mollier et Jacques Léchelle, Les débuts du Rite Écossais Ancien Accepté en France I.-Un document exceptionnel : le premier livre d’Architecture du Suprême Conseil (1804-1812), dans Renaissance Traditionnelle n°122, pp. 136-141  
  5. Ange Louis Clément de Ris sur roglo.eu. Consulté le 30 juin 2011
  6. a, b, c et d Centre historique des Archives nationales (France) sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr. Consulté le 4 juin 2011
  7. a, b et c François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers sur www.heraldica.org, 27 septembre 2005. Consulté le 18 juin 2011
  8. Notice no LH/550/67, sur la base Léonore, ministère de la Culture
  9. (en) Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 2 : (tome 1 et 2), Gouda, 1884-1887  

Articles connexes

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