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Jean-Louis Fargette

- Wikipedia, 24/12/2011

Cet article n’est pas rédigé dans un style encyclopédique.

Jean-Louis Fargette, JLF, Savonette ou Le Grand (né le 20 mai 1948 à Toulon (Var) et mort assassiné le 17 mars 1993 à Vallecrosia (Italie) est un parrain varois des années 1970 à 1993.

Sommaire

Jeunesse

Il naît le 20 mai 1948 à la Valette-du-Var, une commune limitrophe de Toulon. Il passe une partie de son enfance en Nouvelle-Calédonie, où son père est militaire. En 1959, la famille se réinstalle à Toulon. Son père décède la même année, lors des inondations du Var. Devenu orphelin, c'est à cette époque que sa vie bascule dans la délinquance. Ses premiers revenus proviennent de prostituées de Bandol travaillant pour un proxénète incarcéré. Il va ensuite s'écarter de cette activité après avoir eu maille à partir avec des proxénètes d'origine arabe.

Début du parcours criminel

Fargette a 18 ans à peine lorsqu'il se fait remarquer par Louis Régnier le "Seigneur des Sablettes", seul véritable caïd du milieu varois, qui l'intègre à la Bande des Trois Canards à Paris. Au sein de cette bande, il côtoie Tany Zampa, Auguste Ricord, Eugéne Matrone ou les frères Guidicelli. Loulou Régnier surnommera JLF Le Grand et sera un deuxième père pour Fargette. En 1971, il est inscrit au fichier du grand banditisme avec la note suivante : "Capable de toutes les actions pour s'imposer au Milieu toulonnais". Ses revenus proviendraient principalement du racket. Il achète un bar à Toulon "le Tonneau". Lui-même victime de rackets, il se défend contre deux truands en leur tirant dessus. Il est innocenté, car étant considéré comme en état de légitime défense. Il sera tout de même condamné à 15 mois de prison avec sursis pour port d'arme illégal. Par la suite il achète un deuxième bar dans le "Petit Chicago", le quartier chaud de Toulon. Son nom apparaît dans l'affaire du Prix de Bride Abattue en 1973. Peu de temps après, il est désigné pour être médiateur dans le conflit qui oppose Francis Le Belge à Tany Zampa. En 1976, il se marie avec Argelia, danseuse et strip-teaseuse. Fargette, malgré sa qualité de voyou, est considéré comme un père exemplaire. Le couple aura deux enfants, Linda et Romain. Ils ont aussi une lionne à demeure.

Mais les choses vont démarrer en 1975. Épaulé par Loulou Régnier et son équipe (ses deux frères Guy et Robert Fargette, son homme de terrain Jacky Champoulier, Paul Grimaldi, Tutu Iannetti, José Ordioni, Henry Diana, Tony Donati et son relais sur Marseille Daniel Savastano), il va se constituer un véritable petit empire. Il prend possession de plusieurs bars et discothèques, dont quatre directement. JLF multiplie les sources de revenus. En 1977, il est condamné pour vol de fourrures et détournement de chèques. Il passera trois mois en détention provisoire. Il est soupçonné un temps d'avoir participé à l'assassinat d'un juge toulonais[1].

Lien politique

Il fut un intime de Maurice Arreckx, homme politique de droite et longtemps maire de Toulon. Les deux hommes vont mettre leurs ambitions respectives au service de l'autre. En 1980, Arreckx confie à JLF la CAM (le comité d'action pour la majorité). Il est un temps membre du SAC. Il entretient une relation d'amitié. Fargette lui payant des vacances. Maurice Arreckx a beaucoup souffert de cette relation qui lui a été beaucoup reproché et qui lui a coûté une carrière nationale. En 1982, Arreckx devient Président du Conseil Général. Arreckx redistribue l'argent public auprès de ses amis-associés. Fargette commence à réclamer sa part (environ 5% par marché public).

Show-business

Son ambition est démesurée. La politique ne lui suffit pas. Il se met à organiser des concerts monstres au stade Mayol. Il a aussi le projet démesuré d'acheter le paquebot France[2] pour en faire un casino flottant au large de Toulon. Avec son associé Simon Wajntrob, dernier producteur de Mike Brant, il arrive à amasser 130 millions de francs, mais l'affaire tombe à l'eau pour des raisons administratives. Cela ne freine en rien Fargette qui crée, en 1980, une société de distribution de boissons "Les Caves Varoises"[2]. En imposant ses produits aux établissements varois, il effectue une sorte de double racket légal et illégal. Il crée aussi un regroupement d'intérêt économique, la CODIPRA.

Exil italien

En 1982, il s'enfuit en Italie pour échapper à une condamnation d'un an de prison ferme pour le recel d'un malfaiteur Pascal Damiano, braqueur en fuite italien. C'est à cette occasion qu'il gagne le surnom de « Savonette ». Il s'installe tout d'abord à Rome sur les conseils de Tany Zampa. Puis il s'installe près de la frontière franco-italienne à Vallecrosia, où il acquiert un appartement de luxe. À seulement 200 kilomètres de Toulon, il reçoit deux fois par semaine ses lieutenants dans le salon d'un hôtel de San Remo. Il reçoit la visite de sa famille et de ses alliés politiques. Quand il ne reçoit pas, il passe ses journées au téléphone à gérer ses affaires, notamment dans le placement de machines à sous et le trafic de fausse monnaie.

En mai 1983, la police l'arrête et le relâche contre la caution d'un million de francs, tout comme en 1984 et 1987. Vers la mi-1980, il prend des parts dans "Hyéres-FM" par l'intermédiaire de son lieutenant Henri Diana. En 1988, il tente de faire assassiner Bernard Frank qui tentait de le concurrencer. En retour, on tente de l'assassiner à Rome. En Italie, il monte une affaire de jean's "JLF", qui fera faillite, et une pizzeria.

En 1991, Fargette arrive à réunir 15 millions de francs pour monter la plus grande discothèque de France "Le Cosmos" à La Valette, mais elle fera faillite. Il tente alors de se diversifier dans des affaires légales dans les pays de l'Est, en Afrique mais surtout dans le Var avec le projet Sophia-Estérel à Fréjus, l'extension de l'aéroport d'Hyères et la création d'une société d'importation de ciment "les Ciments varois".

La prescription de sa condamnation pour recel de malfaiteur en 1982 arrivant à son terme, il souhaite retourner en France. Mais en 1992, le fisc français lui réclame quatre millions de francs. Il décide donc de rester en Italie.

Assassinat

Le 17 mars 1993, JLF est assassiné de cinq balles[3], dont deux dans la nuque, par un tueur embusqué. Yann Piat fut un temps soupçonnée du meurtre, mais la piste du milieu semble être plus privilégiée. Ses lieutenants pourraient s'être débarrassés d'un patron trop gourmand, Jacky Champoullier en tête. La « succession » durera jusqu'en 1995 et fera plus de 10 morts.

À son enterrement à la Valette-du-var, plus de 2 000 personnes sont présentes et ses hommes laissent une épitaphe sur la couronne mortuaire : « Tu es le boss et tu le resteras toujours ».

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


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