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Marcel Barbeault

- Wikipedia, 26/11/2011

Marcel Barbeault
Information
Nom de naissance : Marcel Henri Barbeault
Surnom(s) : Le Tueur de L'Ombre
Naissance : 10 août 1941 (1941-08-10) (70 ans)
Oise (France)
Condamnation : 10 juin 1981
Sentence : Prison à perpétuité
Meurtres
Nombre de victimes : 8
Pays : France
État(s) : Nogent-sur-Oise
Arrestation : 14 décembre 1976

Marcel Henri Barbeault (10 août 1941 à Liancourt, Oise, France - ) est un tueur en série qui a sévi dans les alentours de Nogent-sur-Oise dans les années 1970. Il est probablement l'auteur de sept meurtres de femmes et d'un homme. Ses crimes avaient toujours lieu le soir ou tôt le matin d'où son surnom de « Tueur de l'ombre ».

Sommaire

Récit de l'enquête

Il abattait ses victimes, toutes des femmes brunes, à la nuit tombante (entre 19 et 21h), à l'aide d'une arme à feu, une carabine 22 long rifle, après les avoir longtemps épiées afin de surveiller leurs faits et gestes. Il les déshabillait, sans toutefois les violer, et les dépouillait de leur sac à main, fait rare chez les tueurs en série. Pourtant Marcel Barbeault était un mari et un père exemplaire de deux enfants, individu renfermé et « banal ». C'est ce comportement qui lui a permis pendant des années de passer à travers les filets de la police.
Fils de cheminot, ayant quitté l'école très jeune sans aucun diplôme, Barbeault entre à l'usine à l'âge de 16 ans en tant qu'outilleur. À sa majorité il s'engage dans l'armée et est mobilisé durant la Guerre d'Algérie où il est brancardier. À son retour, il retourne à l'usine et occupe un emploi d'ouvrier spécialisé à Saint-Gobain. Le décès de sa mère, Micheline, en 1968 causé par un cancer, puis ceux de ses deux frères, semblent être les évènements clés de sa plongée dans le crime et la violence… Or, sa mère était elle-même brune comme les victimes. L'année suivante il commettra ses premières agressions.

Finalement, après plus de 7 ans de traque, il sera arrêté grâce à un témoignage anonyme et au flair de l'inspecteur de police Daniel Neveu. Celui-ci découvrit que la clé de l'énigme était le cimetière de Nogent-sur-Oise. Celui-ci se trouvait au centre du triangle où s'étaient produits tous les meurtres. De plus, le double homicide commis sur un couple avait eu lieu sur le parking du cimetière de Laigneville. Or ce meurtre, bien que différent des autres, était aussi attribuable au « tueur de l'ombre ». L'inspecteur Neveu en avait conclu que contrairement aux autres, celui-ci n'était pas prémédité, mais était plus un meurtre "d'opportunité" et que donc le tueur se trouvait sur les lieux avant l'arrivée du couple et qu'il fréquentait peut-être régulièrement ce cimetière.

Le raisonnement du policier fut corroboré par la découverte d'une balle de carabine 22LR près d'un robinet d'eau dans le cimetière. Ce robinet était situé derrière l'église, difficile à trouver et dont seuls les habitués connaissaient l'existence. Le policier décida donc de recouper les noms des lettres de dénonciation et les patronymes gravés sur les tombes du cimetière. La petite liste obtenue permettra de remonter jusqu'à Barbeault en 1976. Sa mère était enterrée dans le cimetière de Nogent depuis 1968.

Lors de la perquisition au domicile de Barbeault à Montataire le 14 décembre 1976, il sera retrouvé dans sa cave une carabine sciée avec silencieux, un imperméable et différentes casquettes. L'analyse balistique révélera que l'arme était celle utilisée pour deux des meurtres. Les armes des autres homicides ne purent être retrouvées mais le mode opératoire similaire laissait peu de doutes sur un tueur unique. Marcel Barbeault ayant déjà été condamné pour cambriolage dans le passé, la police reprit la liste de tous les méfaits commis dans la région et en découvrit un avec vol d'une carabine. Le propriétaire s'entraînait au tir avec cette arme dans son jardin, les enquêteurs purent donc retrouver des douilles dans ce dernier et démontrer que celles-ci avaient servi à d'autres meurtres. Le cambriolage fut imputé à Barbeault. Les policiers purent également démontrer que les jours où les meurtres furent commis, correspondaient à ceux où Barbeault était de repos alors qu'il travaillait dans une usine de la région.

Son procès s'ouvrit au Palais de justice de Beauvais le 25 mai 1981 devant la cour d'assises de l'Oise. Il dut répondre de cinq meurtres dont il était accusé. Les 3 autres crimes attribués à Barbeault n'ont pu être retenus contre lui faute de preuves. Il niera toujours être le « tueur de l'ombre », malgré de lourds éléments à charge et il restera très froid pendant la durée de son procès. L'avocat général requit la peine de mort (même si celle-ci avait peu de chance d'être appliquée puisque François Mitterrand venait d'être élu Président de la République et avait annoncé son abolition prochaine). Marcel Barbeault fut condamné le 10 juin 1981 à la prison à perpétuité. S'étant pourvu en cassation, il fut rejugé en novembre 1983 par les Assises de l'Oise et de nouveau condamné à la prison à vie.

Marcel Barbeault est toujours incarcéré à la prison centrale de Saint-Maur, dans l’Indre.

Bibliographie

  • François Lapraz, Alain Morel, Terreur en banlieue, l'affaire du tueur de l'Oise, Guy Authier Éditeur, 1977.
  • Alain Hamon, Un tueur dans l'ombre. L'Affaire Marcel Barbeault, J'ai lu, 1994.

Voir aussi

Liens internes

Source

  • Faites entrer l'accusé, épisode Marcel Barbeault, octobre 2007.

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