Actions sur le document

Collectif Jeudi noir

- Wikipedia, 22/12/2011

Cet article est une ébauche concernant les associations et la France.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
Des banderoles Jeudi noir à Paris

Le collectif Jeudi noir est un collectif français créé en 2006 pour dénoncer la flambée des prix des loyers et contribuer à une explosion de la bulle immobilière.

Par le biais d'actions médiatiques, tels que des squats dans des lieux chics et des visites d'appartements à louer, il attire l'attention de l'opinion publique.

Sommaire

Méthode

Le collectif Jeudi noir s'invite en 2006 lors de visites collectives dans des appartements loués à des prix prohibitifs. Ils débarquent à 15 ou 20, déguisés, avec de la musique funk, des confettis, du mousseux, et des journalistes. Ayant pris une certaine ampleur, le collectif adopte la méthode de la réquisition citoyenne d'immeubles entiers laissés à l'abandon. La médiatisation de ces espaces militants a pour but de susciter un débat sur le droit au logement face au droit de propriété, lorsque celui-ci n'est pas exercé.

Actions

Hôtel Coulanges, Place des Vosges, réquisitionné en octobre 2009.

Avec les associations Macaq et Droit au Logement, ils ouvrent en janvier 2007 le Ministère de la Crise du Logement, au 24, rue de la Banque, sur la place de la Bourse, dans le très cher 2e arrondissement de Paris. Ce squat, où logent des artistes, des familles et des jeunes actifs, sera finalement racheté par l'office HLM de Paris pour en faire des logements sociaux.

Le 13 février 2008, pour dénoncer les loyers trop élevés qui poussent certains jeunes à se prostituer en échange d'un logement, le collectif Jeudi Noir défile habillé en prostituées, proxénètes et travestis, devant le Ministère du Logement.

Le 1er mai 2008, le collectif occupe temporairement un immeuble du boulevard Montmartre pour dénoncer les nombreux logements vacants[1] à Paris. Ils sont expulsés par la police quelques heures après.

De mars à mai 2008, Jeudi noir occupe un bâtiment abandonné de 2 500 mètres carrés en plein Marais, impasse Saint-Claude : c'est « l'Impasse », à laquelle de nombreux soutiens politiques ne parviennent pas à faire éviter l'expulsion. En mai 2009, un an jour pour jour après l'expulsion, la société propriétaire est condamnée à verser une indemnité aux habitants expulsés illégalement. L'immeuble reste en grande partie vide (Janvier 2011).

Le 1er novembre 2008, le collectif effectue une nouvelle réquisition spectacle en investissant un immeuble du 16e arrondissement, avenue Kleber. Ils sont expulsés dans la soirée. En janvier 2011, l'immeuble est toujours laissé vacant par son propriétaire, le groupe hôtelier Costes.

Depuis 2009, le collectif Jeudi Noir apporte son soutien aux habitants d'un squat rue de Sèvres. Bien qu'ils aient quitté les lieux en juin 2009, la propriétaire multiplie les procédures et leurs réclame maintenant plus de 450 000 €, représentant plus du quart de la valeur de l'immeuble.

Du 14 janvier au 29 juillet 2009, c'est l'occupation de "La Harpe", rue de La Harpe, au cœur du quartier latin. Le Bâtiment, un ancien centre médical vide depuis décembre 2004, appartient au CROUS. Suite à une médiation du député Etienne Pinte, les neuf habitants, condamnés à l'expulsion en mars, quittent le bâtiment pour que des travaux de transformation en logements étudiants puissent commencer. Malgré les engagements écrits de la ministre Valérie Pécresse et des responsables du CROUS, le bâtiment reste vide et muré plus d'un an, jusqu'en novembre 2010.

En février 2009, les Jeudi Noir publient avec Mediapart une carte de près de 50 immeubles vides à Paris, représentant près de 200 000 m2 et une valeur de plus d'un milliard d'euros.

D'août à novembre 2009, un ancien foyer de la Poste est réquisitionné passage de la Bonne-Graine. Plus de 45 personnes habitent le lieu jusqu'au démarrage des travaux de rénovation.

En octobre 2009 paraît le Petit Livre noir du Logement, aux éditions La Découverte, corédigé par les membres de Jeudi noir.

Octobre 2009, le collectif réquisitionne « La Marquise », hôtel particulier de la place des Vosges inhabité depuis quarante-quatre ans. les soutiens politiques sont nombreux (Jack Lang, Anne Hidalgo, Cécile Duflot, Étienne Pinte entre autres). La décision du tribunal concernant les habitants, qui risquaient de se voir demander la somme de 115 000 euros, a été rendue le 18 janvier 2010. La presse nationale et internationale suit de près cette affaire. Le jugement condamne les habitants à une indemnité de 25 000 € par mois d'occupation. Bien que le collectif ait fait appel, des saisies ont été tentées sur les comptes de plusieurs d'entre-eux[2]. Moins de 24 heures après la décision de la cour d'appel abaissant les indemnités mais confirmant l'expulsion, le 23 octobre 2010, les squatteurs sont expulsés par la police[3]. Les anciens habitants se retrouvent endettés à hauteur de 90 000 €.

À partir du 27 décembre 2010, le collectif occupe un immeuble « abandonné » depuis 2006 appartenant au groupe Axa, situé 22, avenue Matignon, à proximité de l'Élysée[4]. Condamnés à l'expulsion le 15 février, ils sont expulsés le 18 février[5].

Le 21 février 2011, Jeudi Noir apporte son soutien au collectif pour la libération du Gabon, à l'occasion d'une action devant un immeuble propriété de Ali Bongo[6]. Suite à l'interpellation de l'ensemble des militants, les policiers constatent qu'un certains nombres des activistes ne sont pas des SDF mais des fonctionnaires, des assistants parlementaires et des journalistes et transmettent leurs identités et professions à un site Internet[7].

Revendications

Le collectif Jeudi noir appelle au gel des loyers pour enrayer leur hausse continuelle.

Il demande que le caractère opposable du droit au logement (DALO) devienne effectif face au droit de propriété.

Il demande l'application de la loi de réquisition pour réaliser rapidement des cités U et des logements sociaux à des prix réellement bas.

Il demande l'inéligibilité pour les maires qui ne respectent pas la Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (loi SRU), qui impose une proportion de 20 % de logements sociaux.

Il demande également une modification du plan local d'urbanisme (PLU) afin de donner la priorité au logement sur les bureaux pour les constructions et réhabilitations.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. En 1999, l'INSEE comptabilise 136 554 logements vacants à Paris, soit 10,3 % du total des logements. www.recensement.insee.fr
  2. Delphine Chayet, « La propriétaire veut récupérer son bien squatté place des Vosges », dans Le Figaro, 16 septembre 2010 [texte intégral] 
  3. AFP, « La police fait évacuer les squatteurs de la place des Vosges », dans Le Monde, 23 octobre 2010 [texte intégral] 
  4. http://www.rue89.com/2011/01/06/jeudi-noir-ouvre-un-squat-avec-vue-sur-lelysee-184197 L'annonce du Squat commentée sur Rue89.
  5. Tu ne squatteras point, La Télé Libre, 16 mars 2011
  6. Biens mal acquis : un immeuble de l'Etat gabonais à Paris occupé par des opposants, Le Monde, 21 février 2011
  7. Squat else ? Les vrais faux mal-logés de la pause-café, Atlantico, 1er mars 2011

Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...