Actions sur le document

Fernand Legros

- Wikipedia, 3/01/2012

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Legros.

Fernand Legros, né le 26 janvier 1931 à Ismaïlia en Égypte[1] et décédé le 6 avril 1983[2] à Chasseneuil-sur-Bonnieure, est un marchand d'art français, qui fut condamné pour vente de faux tableaux dans les années 1970. Il est considéré comme un des plus grands fraudeurs du marché de l'art de la seconde moitié du XXe siècle.

Sommaire

Biographie

Après une jeunesse passée en Égypte, Fernand Legros s'installe en France et acquiert par mariage la nationalité américaine, bien que ne cachant pas par ailleurs son homosexualité.

D'abord danseur de ballet, il fréquente ensuite l'École du Louvre. Il fait, dans les années 1950, la connaissance du peintre hongrois Elmyr de Hory, dont il devient l'agent malgré son peu de connaissances en matière de peinture. De Hory, copiste de grand talent, s'était déjà fait une spécialité d'imiter les œuvres de peintres célèbres et avait vendu, entre autres, des reproductions de Picasso. En compagnie de son amant Réal Lessard, Legros vendit des tableaux d'Elmyr de Hory dans le monde entier en les faisant passer pour des œuvres authentiques de grands maîtres. Les collectionneurs floués par Legros se trouvaient notamment aux États-Unis et en Amérique du Sud. Elmyr de Hory avoua par la suite avoir réalisé 80 faux.

À partir de 1963, Fernand Legros fait irruption sur la scène de l'actualité judiciaire et attire l'attention des médias suite à la vente d'un faux Toulouse-Lautrec[3]. Original et flamboyant, d'une amoralité revendiquée, Legros devient un personnage médiatique, sa célébrité étant entretenue par la longueur de la procédure dont il fait l'objet, mais aussi grâce à la biographie romancée écrite par Roger Peyrefitte.

Legros est finalement condamné, en 1979, à deux ans de prison ferme et ressort libre du tribunal, ayant déjà passé un temps équivalent sous les verrous en détention préventive. Après son élargissement, il vécut dans un dénuement quasi total dans une maison à Montmorency (Val d'Oise) où il se consacra, tel un gourou, à de jeunes voyous récupérés en prison. Il mourut, selon certaines sources divergentes, d'un cancer de la gorge ou d'une leucémie.

Dans les arts

Fernand Legros apparaît dans trois films de Philippe Clair, jouant notamment son propre rôle.

Il figure aussi dans l'avant-dernier dernier film d'Orson Welles, Vérités et mensonges (1973), à travers les extraits filmés par François Reichenbach et inséré dans le film de Welles.

Il devait tourner un film intitulé La Mort fictive de Fernand Legros pour Les films du Saphir, avec Alain Payet et Richard Allan. Ce film ne vit jamais le jour, Legros n'ayant pas mis sa signature en bas du contrat[réf. nécessaire].

Legros fut une source d'inspiration pour Endaddine Akass (« qu'est-ce qu'on encaisse » en dialecte bruxellois), le méchant de l'album inachevé d'Hergé, Tintin et l'Alph-Art[4].

Notes et références

  1. La Suisse du 16 novembre 1970.
  2. Le Monde du 09.04.1983.
  3. Dans un essai polémique et contesté, un certain Alin Marthouret affirme avoir exécuté, dans les années 1960, pour Legros, des copies confondantes de grands maîtres : A. Marthouret, L’Art en feu, Carnot, 2003.
  4. Van Nieuborgh, « Hergé », L'Express Hors Série, 2009/2010.

Annexes

Bibliographie

  • Roger Peyrefitte, Tableaux de chasse ou la vie extraordinaire de Fernand Legros, Albin Michel, 1976
  • Réal Leyssard, L'Amour du faux, Hachette, 1987

Articles connexes

Lien externe


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...