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Pierre Joxe

- Wikipedia, 31/01/2012

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Pierre Joxe
Pierre joxe.jpg
Pierre Joxe, en 2010.

Fonctions
Membre du Conseil constitutionnel de la France
12 mars 200112 mars 2010
Premier président de la Cour des comptes
33e premier président de la Cour des comptes
mars 1993mars 2001
Prédécesseur Pierre Arpaillange
Successeur François Logerot
Ministre français de la Défense
13e ministre de la Défense de la Ve République
29 janvier 19919 mars 1993
Président François Mitterrand
Gouvernement Michel Rocard II
Édith Cresson
Pierre Bérégovoy
Prédécesseur Jean-Pierre Chevènement
Successeur Pierre Bérégovoy
Ministre de l'Intérieur
10 mai 198829 janvier 1991
Président François Mitterrand
Gouvernement Michel Rocard I
Michel Rocard II
Prédécesseur Charles Pasqua
Successeur Philippe Marchand
17 juillet 198420 mars 1986
Président François Mitterrand
Gouvernement Laurent Fabius
Prédécesseur Gaston Defferre
Successeur Charles Pasqua
Président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale
19811984
19861988
Président du conseil régional de Bourgogne
19791982
Prédécesseur Marcel Lucotte
Successeur André Billardon
Biographie
Date de naissance 28 novembre 1934
Lieu de naissance Drapeau de la France Paris (Île-de-France)
Nationalité Française
Parti politique PS
Diplômé de ENA
Ministres de l'Intérieur
Ministres de la Défense

Pierre Joxe, né le 28 novembre 1934 à Paris, est un homme politique français. Ancien ministre socialiste, notamment à l'Intérieur et à la Défense, et ancien Premier président de la Cour des comptes, Pierre Joxe est membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010. Il est avocat au barreau de Paris depuis 2010 où il défend les droits des mineurs.

Sommaire

Famille

Pierre Joxe, frère d'Alain Joxe, est le fils de Louis Joxe, ancien ministre du général de Gaulle, le petit-fils de l'essayiste Daniel Halévy et l'arrière-petit-fils de l'académicien Ludovic Halévy.

Article détaillé : Famille Halévy.

Passions

Mélomane et musicien (pianiste), il a appris le violoncelle à 60 ans pour pouvoir jouer les suites de Bach. Sa grand-mère (cousine de Bizet) était une pianiste[1] et lui a appris le piano.

Carrière

Titulaire d'une licence de droit, il intègre en juin 1960 l’ENA (promotion Albert Camus, 1962). Il entre en juin 1962 à la Cour des comptes en tant qu'auditeur de 2e classe, puis de 1re classe en 1963, jusqu'à sa mise en disponibilité en 1967. Entre temps, il est rapporteur de la commission nationale d'aménagement du territoire au Commissariat général au Plan en 1963, près la commission de vérification des comptes des entreprises publiques en janvier 1965, et du comité des entreprises publiques en mars 1966. Il est également maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris de 1963 à 1973. Entre 1967 et 1970, il est chargé de mission à la direction de la coopération scientifique et technique au ministère des Affaires étrangères[2].

Engagé auprès de François Mitterrand au sein de la Convention des institutions républicaines, il le suit au Parti socialiste du congrès d'Épinay, et intègre le comité directeur en 1971. Dès lors, il fait partie pour un quart de siècle de la garde rapprochée du numéro un socialiste. Il a d'ailleurs consacré un ouvrage, Pourquoi Mitterrand ?, paru en 2006, au rôle de celui-ci dans l'évolution de la gauche vers le pouvoir[3].

Passé conseiller référendaire de 2e classe en mai 1968, il réintègre la Cour des comptes en 1970, jusqu'à son élection comme député de la 5e circonscription de Saône-et-Loire en mars 1973, suivi de son entrée au conseil général de Saône-et-Loire pour le canton de Chalon-sur-Saône en septembre suivant. Il est ensuite élu troisième adjoint au maire de Chalon-sur-Saône suite aux élections municipales de 1977, parlementaire européen en novembre 1977, et réélu à l'Assemblée nationale en mars 1978, où il devient vice-président du groupe socialiste. Entre 1979 et 1982, il préside le Conseil régional de Bourgogne[2].

L'élection de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, lui permet d'occuper les plus hautes fonctions de la République. Ministre de l’Industrie de mai à juin 1981, il préside le groupe socialiste à l’Assemblée nationale entre 1981 et 1984, date où il est rappelé au gouvernement comme ministre de l'Intérieur et de la décentralisation. Entre 1983 et 1984, il est aussi auditeur à l'Institut des hautes études de la défense nationale (36e session)[2].

Retrouvant après les législatives de 1986, son mandat de député et la présidence du groupe socialiste, mais quittant son ministère à cause de la cohabitation, il se réinstalle place Beauvau en 1988, où il mène une modernisation de la police, par sa professionnalisation et sa départementalisation[4], ainsi que la généralisation de l'outil informatique et le développement de la police scientifique[5]. Soutenant l'idée d'une spécificité de la Corse dans la République, il met également en place le « statut Joxe » pour la Corse, voté en 1991, instituant la collectivité territoriale de Corse qui acquiert plus d'autonomie vis-à-vis de Paris[6]. Après la démission de Jean-Pierre Chevènement en janvier 1991, il est nommé ministre de la Défense, par la volonté présidentielle, alors que la France est engagée dans la deuxième guerre du Golfe. Candidat à la mairie de Paris aux municipales de 1989 dans le 12e arrondissement de Paris, il est élu conseiller de Paris, et siège au conseil régional d'Île-de-France à partir de mars 1992[2]. Artisan de la contribution "Mermaz" préparatoire au congrès de Rennes du PS (1990) visant à éviter le "schisme" mittérandien entre Josipiniens et Fabiusiens, avec notamment Charles Hernu et Jacques Delors, il réussit à fédérer autour de lui les socialistes du XII° arrondissement, notamment Philippe Farine (1917-2006) ancien député MRP et catholique et Dominique Losay ancien trotskyste réputé franc-maçon, mais aussi la majorité du PS parisien, notamment autour du courant fabiusien, mais aussi de la génération militante issue des mouvements étudiants des années 70, tout particulièrement jean-Marie Le Guen (1er secrétaire fédéral, ancien dirigeant du Cosef), Jean Christophe Cambadélis (député de Paris en 1988 ancien dirigeant étudiant de l'OCI) et Dominique Losay (ancien dirigeant étudiant de la LCR).

Le 10 mars 1993, à l'approche des législatives, il retrouve son corps d'origine, en étant nommé Premier président de la Cour des comptes par le conseil des ministres sur proposition de Michel Sapin, ministre de l'économie et des finances, et quitte ses mandats politiques. Un temps pressenti pour être le candidat socialiste à l’élection présidentielle de 1995, il milite pour Jacques Delors qui y renonce[4]. En février 2001, il quitte la tête de la Cour des comptes pour siéger comme son père, entre 1977 à 1989, au Conseil constitutionnel, nommé pour neuf ans le 26 février 2001 par le président de l'Assemblée nationale Raymond Forni, et prête serment le 12 mars suivant devant le président de la République[2].

Il est actuellement vice-président trésorier de l'IFRI[7] et président de l'Association France-Algérie[8]. Membre depuis le 24 mai 2005 du Comité d'honneur du bicentenaire de la Cour des comptes, il est également président de la Fondation pour le Protestantisme et vice-président du bureau de l'Association des amis de l'Institut François-Mitterrand. Il préside également l'Ecomusée de la Bresse Bourguignonne (Château de Pierre de Bresse, musée de l'Imprimerie...).

Il est par ailleurs considéré comme un parrain d'Arnaud Montebourg, comme lui député de Saône-et-Loire[9]. Le 29 novembre 2008, il participe au meeting de lancement du Parti de gauche créé par Marc Dolez et Jean-Luc Mélenchon.

Quelques semaines avant la fin de son mandat au Conseil Constitutionnel, Pierre Joxe rompt avec son devoir de réserve, en publiant son ouvrage Cas de conscience, pour lequel il a reçu le prix Jean-Zay[10]. Il y explique qu'en 2004, à l'occasion de l'adoption de la Loi Perben II du 9 mars 2004, il a « failli démissionner du Conseil tant la décision sur la garde à vue des mineurs (lui) semblait choquante sur le plan juridique ». Il fait à cette occasion la démonstration de la nécessité - et de sa volonté, manifestée par les annexes de l'ouvrage- de publier des « opinions différentes », par lesquelles les membres du Conseil constitutionnel tiendraient des argumentations divergentes de celle retenue par la majorité du Conseil. Ce principe n'existe pas en France mais il est en vigueur à la Cour suprême des États-Unis, ainsi que dans les cours constitutionnelles allemande ou espagnole[11]. Inscrit comme avocat au barreau de Paris depuis mars 2010[12], il se consacre désormais au droit pénal des mineurs.

Décorations

  • Commandeur de l'Ordre national du Mérite
  • KBE (Knight Commander of the British Empire)
  • Grand Croix de l'Ordre du Mérite civil (Espagne)
  • Grand Officier de l'Ordre National du Lion (Sénégal)
  • Commandeur de l'Ordre du Phénix (Grèce) et de l'Ordre national du Mérite (Hongrie)

Œuvres

Notes et références

  1. Les enfants de la musique - Pierre Joxe, 6 mars 2010
  2. a, b, c, d et e Membre du Conseil constitutionnel : Monsieur Pierre Joxe
  3. http://www.reforme.net/archive2/article.php?num=3158&ref;=1162
  4. a et b Ariane Chemin, « Pierre Joxe », Le Monde 28 février 2001, p. 6
  5. Benoît Yvert (dir.), Dictionnaire des ministres (1789-1989), Perrin, 1990 - (ISBN 9782262007102)
  6. « Les statuts de 1982 et 1991 », La question corse, 30 ans après Aleria, La Documentation française, octobre 2005
  7. CA de l'IFRI
  8. Association France-Algérie
  9. « Le député de la Bresse dans les pas de Pierre Joxe », Le Journal de Saône-et-Loire, 4 juillet 2008
  10. http://www.ladepeche.fr/article/2010/12/09/966366-Pierre-Joxe-recoit-le-prix-Jean-Zay.html
  11. Pierre Joxe rompt avec le devoir de réserve
  12. http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Un-ex-sage-prete-serment-179170/



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