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Polynésie française

- Wikipedia, 3/02/2012

Polynésie française
Pōrīnetia Farāni (ty)
Flag of French Polynesia.svg Coat of arms of French Polynesia.svg
Drapeau Armoiries
Carte de localisation de la Polynésie française
Administration
Statut politique Collectivité d'outre-mer française
Chef-lieu Papeete
17°32′S 149°34′W / -17.533, -149.567
Gouvernement
- Président de la République
 - Haut-commissaire de la Rép.
 - Président

Nicolas Sarkozy

Richard Didier[1]

Oscar Temaru
Géographie
Superficie 4 167 km² [2]
Démographie
Population  (2007) 259 706 hab.
Densité 65 hab./km2
Langue(s) officielle : Français,
régionale : Reo mā’ohi (tahitien, marquisien, paumotu, mangarévien...)
Économie
PIB (2003)
 · PIB/hab.
3,8 milliards de $US
17 500 $US (PPA)
Monnaie Franc CFP (XPF)
Autres
Fuseau horaire UTC -10 et -9:30
Domaine internet .pf
Indicatif téléphonique +689
Hymne La Marseillaise et Ia Ora ’O Tahiti Nui[3]
Devise Liberté, Égalité, Fraternité

La Polynésie française est un pays d'outre-mer de la République française, composé de cinq archipels, soit un total de 118 îles dont 67 habitées[4], situé dans le sud de l'océan Pacifique, à environ 6 000 km à l’est de l’Australie : l'archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et les îles Marquises. Elle inclut aussi les immenses espaces maritimes adjacents[5].

Sommaire

Histoire

Peuplement des cinq archipels par les Polynésiens

Article détaillé : Peuplement de l'Océanie.

L'hypothèse généralement retenue à l'heure actuelle est celle d'un peuplement de la Polynésie à partir du Sud-Est asiatique.

Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers IIe millénaire av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Sulawesi et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien important avec eux leur langue. Vers XVe siècle av. J.‑C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont vraisemblalement les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité. Les premières îles atteintes sont probablement les iles de la société vers 300 de notre ère. Les polynésiens auraient alors depuis cette base essaimé vers l'île de Pâques (500), Hawaï (900) et la Nouvelle-Zélande (1100).

Histoire moderne et contemporaine

À partir de 1521, date de la découverte de Puka Puka par Magellan, les Européens explorent progressivement la Polynésie orientale aux XVIIe et XVIIIe siècle. Tahiti n’est découverte qu’en 1767 par le Britannique Samuel Wallis, suivi en 1768 par Bougainville et par Cook en 1769. La fin du XVIIIe siècle est marquée par la promotion d’un chef de Tahiti, qui, allié aux Anglais, fonde la lignée des Pomare, et par l’implantation à Moorea de missionnaires britanniques.

Au début du XIXe siècle, les îles de la Société sont converties au christianisme (protestant) sous l’égide de la dynastie des Pomare, tandis que des missions catholiques françaises s’implantent aux Gambier et aux Marquises dans les années 1830.

Les années 1840 sont marquées par le début de l’implantation coloniale française, d’abord aux Marquises puis à Tahiti, où la reine Pomare IV doit accepter le protectorat français (1843). En 1880, Pomare V accepte de céder son royaume à la France ; il devient l’élément principal d’une colonie, les Établissements français d’Océanie (EFO). Les îles encore indépendantes sont intégrées aux EFO de 1887 à 1901, notamment : les Tuamotou, Rapa et les îles Gambier en 1882, puis les îles Sous-le-Vent en 1898.

Des habitants des EFO participent aux combats de la Première Guerre mondiale avec le bataillon du Pacifique ; parmi eux le futur leader du mouvement anticolonialiste, Pouvanaa Oopa. Mais il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour qu’une évolution sensible ait lieu.

En 1940, les EFO rallient la France libre et un nouveau bataillon du Pacifique est formé. En 1946, la constitution de la IVe République établit l’Union française : les EFO passent du statut de colonie à celui de territoire d'outre-mer et le droit de vote est accordé aux habitants. Le mouvement anticolonialiste se structure dans les années 1945-1949 : en 1949, Pouvanaa Oopa est élu député et fonde le RDPT, parti autonomiste, qui domine la vie politique dans les années 1950, malgré la formation de l’Union tahitienne de Rudy Bambridge, parti attaché au maintien de la souveraineté française.

En 1957, les EFO prennent le nom de Polynésie française et bénéficient d’un statut plus autonome grâce à la loi-cadre Defferre. Mais l’installation de la Ve République en mai 1958 entraîne une forme de mise au pas, avec notamment l’arrestation de Pouvanaa Oopa, condamné à 8 ans de prison.

À partir de 1962, la Polynésie française entre dans une ère nouvelle : celle de l’installation du Centre d’expérimentations du Pacifique qui amène plusieurs milliers de militaires et de techniciens dans le territoire, à Moruroa, Fangataufa, Hao, mais aussi à Papeete qui connaît de surcroît un afflux de populations polynésiennes.

Dans les années 1960 et 1970, deux questions d’ailleurs liées sont essentielles : celle du statut du territoire et celle des effets d'essais nucléaires qui commencent en 1966. La France a mené 46 essais nucléaires atmosphériques en Polynésie entre 1966 et 1974, suivis de plus de 150 essais souterrains [6]. L’Union tahitienne (Rudy Bambridge, puis Gaston Flosse), ralliée au parti gaulliste (UNR, UDR puis RPR) défend les positions gouvernementales tandis que le RDPT est plus contestataire : il est d’ailleurs dissous en 1963, ce qui amène la création du Pupu Here Aia en 1965 (John Teariki). Une nouvelle personnalité politique apparaît en 1965 : Francis Sanford, avec le parti Te Ea Api, qui adopte une orientation autonomiste. Pouvanaa Oopa est libéré de son exil en métropole en 1968 et devient sénateur en 1971 pour le Pupu Here Aia.

Au cours des années 1970, apparaissent des formations plus nettement indépendantistes, notamment le parti créé par Oscar Temaru (FLP/Tavini Huiraatira). Un premier changement de statut a lieu en 1977 (autonomie de gestion), complété en 1984 (autonomie interne). En ce qui concerne les essais nucléaires, devenus souterrains en 1975, ils sont suspendus en 1992, mais une reprise a lieu en 1995-1996, puis le démantèlement du CEP est décidé.

Dans les années 1990 et 2000, la vie politique est structurée autour de deux partis : Tavini Huiraatira (Oscar Temaru) et Tahoeraa Huiraatira (Gaston Flosse).

De 1991 à 2004, Gaston Flosse règne sans partage. Il met en place un vaste réseau de propagande au service de son parti, le Tahoeraa Huiraatira. La justice lui a également reproché d'avoir fait signer des "contrats cabinets" à des militants du parti, mis à la disposition de communes, de fédérations sportives, d'une radio, de syndicats ou de services sociaux. Il est condamné le 4 octobre 2011 à ce titre par le tribunal correctionnel à 4 ans de prison ferme[7]. Il développe un service de sécurité (Groupement d'Intervention de la Polynésie) de plusieurs centaines d'hommes, et un service de renseignement[8] (Service d'études et de documentation SED). Il a été condamné en appel le 28/10/10 pour avoir entrepris “une entreprise de destruction systématique” des documents du SED.

En 2004, plusieurs formations se regroupent autour du Tavini et forment l'UPLD. De 2004 à nos jours une période d'instabilité chronique s'ouvre : 13 gouvernements se succèdent entre 2004 et 2011, mais seulement 3 hommes occupent la place de président : Gaston Flosse, Oscar Temaru et Gaston Tong Sang[9].

La loi du 5 janvier 2010 dite "Loi Morin" sur la reconnaissance des victimes des essais nucléaires français en Polynésie française et au Sahara algérien reconnait de façon historique et officielle les dommages sanitaires causés par les expérimentations nucléaires.

Personnalités de Polynésie française

Géographie

Carte topographique de la Polynésie française.

Ce territoire comprend environ la moitié des eaux marines françaises (5 millions de km2) et plusieurs groupes d’îles et d’atolls dont la plus importante et la plus peuplée est Tahiti[10].

Les îles de Polynésie sont issues de l’activité volcanique, soit d'un âge proche de la plaque sur laquelle ils reposent (50 à 60 millions d'années, c'est le cas des soubassements des Tuamotu), soit de points chauds. Du fait du mouvement de la plaque océanienne (qui se déplace vers le nord-ouest), le point chaud restant, lui, fixe, des chapelets d'iles peuvent ainsi se former. Ainsi le point chaud qui a donné naissance aux deux volcans de Tahiti n'est qu'à cinquante kilomètres à l'est. Ces massifs volcaniques s'érodent, s’enfoncent progressivement (du fait de leur poids et du phénomène de subsidence), jusqu’à disparaître de la surface (la seule trace visible en est alors le récif corallien s'il a pu se développer, dont la croissance continue compense l’affaissement du support : les îles sont alors appelées atolls, par opposition aux îles hautes qui, elles, sont montagneuses). Le passage du stade de volcan île haute à atoll ne prendrait que quelques millions d'années.

Nombre d'atolls, à la surface émergée très réduite, sont inhabités, ou seulement utilisés pour la pêche et la culture perlière.

Les très nombreux atolls des Tuamotu rendent la navigation dangereuse dans la région, et sont célèbres pour leurs échouages. Leur lagon est alimenté en eau océanique par quelques passes (des ruptures de la barrière corallienne), et les profonds cratères offrent des eaux très froides et limpides contrastant avec les eaux chaudes des faibles fonds des plateaux lagunaires, qui abritent une faune et une flore marines riches. Par contre, sur les parties émergées, le manque ou parfois l’absence totale d’eau douce ne permet qu'une flore terrestre très pauvre, et ces atolls souvent très désolés ne sont peuplés que de crustacés et servent de refuges aux oiseaux.

À Tahiti, la plus grande île, les vestiges des deux volcans continuent à culminer à des hauteurs respectables (2 241 m pour l’Orohena, le plus haut mont de Polynésie française) autour de larges vallées et plaines alluvionnaires fertiles et sur les flancs desquelles se sont formés par endroits des massifs coralliens. Les côtes, protégées par les massifs coralliens sont faiblement érodées par la mer en raison d’un très faible marnage, et offrent de longues plages basaltiques. Tahiti et les autres îles du Vent voisines sont situées, de façon unique au monde, sur un point océanique où l’effet de marée causé par la Lune est quasiment nul sauf en début d'été austral (pleine lune de la Toussaint).


Il permet la culture des perles en eaux peu profondes sur les atolls polynésiens. Il permet aussi l’installation de bungalows hôteliers dans les lagons aux eaux limpides. Le très court plateau confère à la houle océanique une puissance qui engendre de remarquables rouleaux près des plages, ce qui en fait un paradis pour les surfeurs.

En revanche, aux îles Marquises, dont la formation géologique est ancienne (50 millions d'années), les structures volcaniques sont fortement érodées et offrent un paysage montagneux abrupt, constellé de vallées étroites aboutissant à des plages courtes aux eaux profondes. Les Marquises ne possèdent presque pas de barrière de corail.

Patrimoine naturel

La Fleur de Tiaré est l'emblème national de la Polynésie française.

Du fait de l'isolement de la Polynésie, la flore terrestre et la faune est relativement limitée, mais souvent spécifique. Les îles hautes de la Société accueillent la plus grande diversité en faune et flore marine du fait de la conjugaison du lagon, du milieu récifal, et milieux saumâtres.

La Polynésie française est la collectivité d’outre-mer comportant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales déjà éteintes ou menacées. Face à cette situation, le droit polynésien s’est enrichi, depuis la délibération de 1995 sur la protection de la nature, d’un véritable statut pour les espèces protégées. Il figure aujourd’hui aux articles L.P. 100-1 et suivants du Code de l’environnement de la Polynésie française et établit des listes d’espèces animales ou végétales protégées en fonction de divers intérêts. Pour bénéficier d’une protection, une espèce doit être en danger, vulnérable, rare ou d’intérêt particulier.

La Polynésie française s’est engagée, à travers le plan d’action relatif à la Stratégie nationale pour la biodiversité, à « mettre en place une brigade verte », à « assermenter des agents pour réprimer les infractions » et à « responsabiliser la sphère publique ». Pour ce qui concerne plus spécifiquement les espèces protégées, le plan prévoit d’« assurer le financement de la protection », « la protection des espèces les plus menacées (faire une liste des espèces les plus menacées et réaliser une cartographie) » et d’établir des plans de conservation.

En outre, alors que les contrevenants s’exposaient, pour la destruction d’espèces protégées, à de simples amendes (de 1 500 euros maximum), ils risquent depuis la « loi du pays » du 6 février 2008, une peine d’emprisonnement de trois mois et une amende de plus de 8 000 euros, ou l’une de ces deux peines[11].

Une fleur nommé «Fleur de Tiaré» est l'emblème national de la Polynésie française. Observée pour la première fois par Johann Georg Adam Forster, le naturaliste de la seconde circumnavigation de James Cook, il décrivit à tort cette fleur comme un gardenia florida. Un premier échantillon fut recueilli et ramené en Europe par [[Dumont d'Urville]] en 1824. La macération de fleurs fraîches de Tiaré Tahiti dans de l’huile raffinée de Coprah[12] donne le monoï, une huile de soin pour les cheveux et la peau.

Politique et institutions

Institutions

La Polynésie française est une collectivité d'outre-mer, actuellement régie par la loi organique n° 2004-192 modifiée. Elle bénéficie d'une large autonomie politique.

Le pouvoir réside essentiellement entre les mains d’une Assemblée territoriale élue au suffrage universel et possédant le pouvoir délibérant.
L’organe exécutif est constitué par le Gouvernement (anciennement conseil de gouvernement) placé sous le contrôle de l'Assemblée et présidé par le Président de la Polynésie française qui est élu par cette dernière.

Néanmoins, il ne s’agit pas d’une libre association d’États comme peuvent l’être les anciennes dépendances néo-zélandaises. En tant que collectivité d’outre-mer française (C.O.M.), l'administration des fonctions régaliennes y est assurée par l'État, représenté localement par un haut-commissaire de la République.
Le haut-commissariat se rapproche du fonctionnement d'une préfecture métropolitaine[13].
Le nouveau statut donne au territoire l'exercice de toutes les compétences nécessaires à son développement économique et social, à l'exclusion de celles qui attribuées explicitement à l’État et aux communes. Ainsi l'État est compétent dans les matières suivantes : nationalité (droits civiques, droit électoral, actes de l'état civil), garanties des libertés publiques (justice, service public pénitentiaire), politique étrangère, le contrôle de l'immigration, la monnaie, l'enseignement universitaire, sécurité et ordre public[14]. Les communes, quant à elles, sont compétentes dans les matières suivantes : police municipale ; voirie communale ; cimetières ; transports communaux ; constructions, entretien et fonctionnement des écoles de l'enseignement du premier degré ; eau potable ; Collecte et traitement des ordures ménagères ; Collecte et traitement des déchets végétaux ; Collecte et traitement des eaux usées[15]. Elles peuvent également intervenir sous réserve d'une habilitation par une loi de pays la Polynésie française dans les matières suivantes : Aides et interventions économiques ; Aide sociale ; Urbanisme ; Culture et patrimoine local.

En ce qui concerne l'éducation, un vice-rectorat assume certaines tâches de gestion du personnel, mais de nombreuses compétences ont été transférées au ministère polynésien de l'Éducation, qui comporte deux grands services : la Direction des Enseignements Primaires (DEP) et la direction des enseignements secondaires (DES).

La troisième institution est le http://www.cesc.pf/ : il donne son avis, notamment sur des projets de plan à caractère économique et social et de « lois du pays »


Recherche de l'indépendance

Le référendum du 28 septembre 1958, proposé par le gouvernement dirigé par Charles de Gaulle, demandait aux Français de ratifier le projet de Constitution. Ce texte posait les fondements de la Cinquième République.

Dans les colonies françaises (et en Polynésie française) le référendum vise également à la création de la Communauté française. La Guinée est la seule à rejeter le référendum et à accéder à l'indépendance.

En Polynésie française, si globalement les habitants votent 'OUI', par 16 279 voix contre 8 988 'NON'[16]. Ce score est relativement modéré par rapport aux résultats écrasants obtenus dans la plupart des autres colonies, et le 'NON' l'emporte aux îles sous le vent et notamment à Huahine, fief de Pouvanaa Oopa qui mena campagne pour le Non. De façon opposée, les Marquises se distinguèrent alors par un vote massif (près de 90%) pour le 'OUI'

Les partis E'A Api de Francis Sanford et Here Ai'a prennent le relais de la lutte pour l'autonomie menée jusqu'alors par le Rassemblement des populations tahitiennes de Pouvanaa Oopa après sa dissolution en 1963.

Oscar Temaru fonde le Front de libération de la Polynésie (FLP) en 1977. Le FLP prend le nom de Tavini huiraatira no te ao Ma’ohi (Serviteur du peuple polynésien) en 1983.

Il remporte les élections du 23 mai 2004 où il est à la tête d'une liste d'alliance, l'Union pour la démocratie (UPLD), qui rassemble plusieurs partis unis contre Gaston Flosse. Mais sa coalition ne résiste pas plus de quelques mois. La période d'instabilité qui suit lui permet d'accéder plusieurs fois à la présidence.

En 2011, le Président indépendantiste Oscar Temaru a annoncé vouloir mettre fin à « 170 ans de colonisation » en Polynésie française en sollicitant l'inscription de la collectivité sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser de l'ONU lors du forum du Pacifique tenu à Auckland.

Le sénateur indépendantiste Richard Tuheiava a assuré avoir obtenu le soutien "d'au moins une dizaine" des seize membres du Forum, « Nous avons des problèmes de santé, des problèmes économiques, qui sont tous les conséquences des décisions du gouvernement français de nous utiliser pour réaliser ses essais nucléaires » a t-il déclaré[17].

L'État français s'est opposée de façon très vigoureuse à cette démarche, le président de la république la qualifiant de "démagogie"[18].

Subdivisions ou Circonscriptions

Communes et subdivisions administratives de la Polynésie française

La Polynésie française est composée de 5 subdivisions administratives (l'administration territoriale les nomment circonscriptions administratives) listées ici du nord-est au sud-ouest :

  • La subdivision des îles Marquises au nord-est de la Polynésie française (les plus proches au sud d’Hawaii et à l’est de Kiribati), comprend deux groupes d’îles distincts :
    • le groupe Nord, autour de l’île de Nuku Hiva (la plus grande et la plus peuplée des Marquises, et la troisième plus grande île de la Polynésie française, qui est le siège de la commune de Taiohae, le village chef-lieu des Marquises) et de l’île de Ua Pou ;
    • le groupe Sud, autour de l’île de Hiva Oa.
  • La subdivision des Tuamotu-Gambier, la plus étendue des cinq, composée en fait de deux archipels :
  • L’archipel de la Société, à l’ouest de la Polynésie française, est le plus peuplé et divisé administrativement en deux :
    • La subdivision des îles Sous-le-Vent, la partie ouest-nord-ouest de l’archipel, dont les îles les plus connues sont :
    • La subdivision des îles du Vent, la partie est-sud-est de l’archipel, dont les îles les plus connues sont :
      • Tahiti, la plus grande île et la plus peuplée de toute la Polynésie française, formée par deux volcans reliés par l'isthme de Taravao. Le mont Orohena culmine sur la partie nord-ouest Tahiti Nui, « la grande Tahiti », qui est le siège de la commune de Papeete, chef-lieu des îles du Vent et capitale de la Polynésie française (la partie sud-est de l’île est Tahiti Iti, « la petite Tahiti ») ;
      • l’île proche de Moorea, aussi appelée « l’île sœur », formée par le volcan du mont Tohiea qui culmine à 1207 mètres et cernée d’une barrière de corail ;
      • mais aussi les îlots de Maiao et Mehetia et l'atoll de Tetiaroa.
  • La subdivision des îles Australes, dans le tiers sud de la Polynésie française, composées en fait de deux archipels :
    • les îles Tubuaï se formant au sud-ouest (du nom de sa plus grande île Tubuaï et de sa commune chef-lieu est Tubuai comprenant aussi les communes Mataura associée à celles de Taahueia et Mahu, et formant un chapelet s’étendant de l’île Maria à l’île Raivavae via les îles de Rimatara et Rurutu), à l’est de la partie principale (australe) des îles Cook ;
    • les îles de Bass, dont fait partie l’île de Rapa ou Rapa Iti « petite Rapa » (à ne pas confondre avec l’île de Pâques aussi appelée Rapa Nui « grande Rapa » très isolée et située bien plus loin à l’est vers le Chili) et les îles Marotiri (les plus méridionales de toutes les îles de la Polynésie française, et les plus isolées).

Population et société

Démographie

La Polynésie Française comptait 259 706 habitants au 20 août 2007[20], ce qui représente moins de 0,5 % de la population de la France, mais 10 % de la France d'outre-mer et un tiers de la population des collectivités d'outre-mer. 36% des polynésiens ont moins de 20 ans, 52% moins de 30 ans. L'espérance de vie est réduite d'environ 5 ans par rapport à la métropole (73,2 ans pour les hommes, 78,3 pour les femmes). L'institut de la statistique estime à 270 000 habitants la population au 1er Janvier 2011, et à 320 000 à l'horizon 2027.

Trois communautés ethniques principales [21] peuvent être distinguées :

  • les Polynésiens : 78 %;
  • les Européens : 12 %;
  • les Asiatiques (pour la plupart Chinois): 10 %.

Langues

Le français est la seule langue officielle[22].

La loi statutaire consacre son article 57 à la problématique de la langue. “Le français est la langue officielle de la Polynésie française. Son usage s'impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l'exercice d'une mission de service public ainsi qu'aux usagers dans leurs relations avec les administrations et services publics. La langue tahitienne est un élément fondamental de l'identité culturelle : ciment de cohésion sociale, moyen de communication quotidien, elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République, afin de garantir la diversité culturelle qui fait la richesse de la Polynésie française.

Le français, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont les langues de la Polynésie française. Les personnes physiques et morales de droit privé en usent librement dans leurs actes et conventions ; ceux-ci n'encourent aucune nullité au motif qu'ils ne sont pas rédigés dans la langue officielle.

La langue tahitienne est une matière enseignée dans le cadre de l'horaire normal des écoles maternelles et primaires, dans les établissements du second degré et dans les établissements d'enseignement supérieur. Sur décision de l'assemblée de la Polynésie française, la langue tahitienne peut être remplacée dans certaines écoles ou établissements par l'une des autres langues polynésiennes. L'étude et la pédagogie de la langue et de la culture tahitiennes sont enseignées dans les établissements de formation du personnel enseignant.”

L'Institut statistique de Polynésie française (ISPF) dénombrait en 2007 94,7 % de personnes de plus de 15 ans sachant parler, lire et écrire le français, alors que 74,6 % de ces mêmes personnes savaient parler, lire et écrire une des langues polynésiennes. Parmi cette population âgée de plus de 15 ans, la langue la plus parlée à la maison était le français pour 68,5 %, une des langues polynésiennes pour 29,9 % (essentiellement le tahitien), et le chinois pour 1,0 % (surtout le hakka)[23].

L'université Laval (Québec) estime que 81,8 % des habitants sont francophones[24]. Le dénombrement des francophones dans les pays membres de l'OIF en 2005 indique 90 % de francophones en Polynésie française.

Religions

Le christianisme occupe une place centrale dans la société polynésienne contemporaine. En 1951, le recensement mentionnait cinq Églises et indiquait qu’un quart de la population était catholique, un peu plus de la moitié protestante (54,81 %), les Églises restantes – adventistes, Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et Communauté du Christ, appelée localement « sanito », ne rassemblant à elles trois que 6,41 % des habitants de Polynésie française. En 1971, date du dernier recensement mentionnant l’appartenance religieuse, l’Église catholique romaine avait nettement progressé (34,5 %), l’Église évangélique de Polynésie française (EEPF, protestante historique - 50,5 %) un peu décliné.

Au cours des années 1980 de nouvelles Églises se sont développées – notamment les pentecôtistes – tandis que les Églises adventistes et, surtout, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, progressent de manière très significative, aux dépens le plus souvent de l’EEPF. Les dernières indications disponibles, publiées en 2006, montrent que désormais près d’un Polynésien sur cinq n’appartient ni à l’Église catholique ni à l’EEPF (rebaptisée Église protestante ma’ohi en 2004).

L'Église protestante ma’ohi (EPM): L’EPM rassemble environ 38 % de la population polynésienne. Elle est l’héritière des premières missions protestantes en Océanie, qui ont introduit le christianisme à Tahiti. Le 5 mars 1797, date à laquelle les missionnaires du navire le Duff affrété par la London Missionary Society ont débarqué dans la baie de Matavai, est inscrite depuis 1978 sur le calendrier des fêtes officielles polynésiennes et commémorée chaque année par l’EPM.

L'Église catholique romaine : L’Église catholique représente elle aussi environ 38 % de la population. Les missions catholiques se sont implantées à partir de 1834 dans les archipels qui forment aujourd’hui la Polynésie française : aux îles Gambier (frères de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, dite de Picpus) avec la conversion du roi Maputeoa en 1836, aux îles Marquises (la première mission est fondée en 1839 sur l’île de Nuku Hiva), puis à Tahiti. Depuis la fin des années 1970, le Renouveau charismatique occupe une place importante dans la vie de l’Église catholique en Polynésie française : au moins un quart des fidèles.

L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours : 6,5 % de la population. Premières missions mormones à partir de 1844, dans les îles Tuamotu et aux îles Australes (Tubuai). Elle a connu une forte croissance au cours des années 1980.

La Communauté du Christ, appelée localement « sanito » : 3,6 % de la population.

L’Église adventiste (5,8 %) : en Polynésie française, les adventistes sont surnommés « petania » (« Pitcairn » en tahitien), en référence aux habitants de l’île de Pitcairn qui ont été les premiers adventistes en Océanie, dès 1886, et au voilier Pitcairn dont l’escale à Tahiti en décembre 1890 marqua le début de la mission adventiste dans les îles de la Société.

Autres Églises : Les pentecôtistes depuis 1962 (d’abord dans la communauté chinoise de Tahiti, puis dans l’ensemble de la population à partir des années 1980 – 1,5 %).

Autres religions : Bahaïsme, bouddhisme (chinois traditionnel et zen) et judaïsme (une synagogue à Tahiti).

Les témoins de Jéhovah (2 %) sont présents depuis le début des années 1960.

Source : Y. Fer et G. Malogne-Fer, chapitre « French Polynesia » in Manfred Ernst (dir.), Globalization and the Re-Shaping of Christianity in Oceania, Suva (Fidji), PTC, 2006.


Économie

La monnaie utilisée est le franc Pacifique, ou franc CFP, qui n'est pas coté sur le marché des changes, son cours étant fixe par rapport à l'euro : 1 euro vaut 119,3317422 francs pacifique (mais comme il n'existe pas de pièces en centimes en Polynésie, il est souvent arrondit. à 120)

La Polynésie française a une économie moyennement développée. La valeur ajoutée du secteur marchand comptait en 2006 pour les 2/3 du PIB comme dans les départements d'outre mer français[25]. C'est essentiellement une économie de services, avec un secteur industriel restreint et un secteur agricole en difficulté depuis le début du XXe siècle. La majeure partie des biens consommés sont importés.

D'après une étude de l'AFD réalisée en 2009 [26], les inégalités sont extrêmement importantes (coefficient de gini de 0,4)et environ un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Tourisme

Article détaillé : Tourisme en Polynésie française.

Le développement du tourisme en Polynésie française, soutenu notamment par les lois Pons (1986), Paul (2001) et Girardin sur la défiscalisations des investissements immobiliers, est en difficulté depuis le début des années 2000. Les services touristiques représentaient 9% du PIB marchand en 2006. La première baisse significative de la fréquentation touristique est enregistrée suite aux attentats du 11 septembre 2001 qui rendent la conjoncture internationale défavorable. La fréquentation touristique continue ensuite de baisser, passant de 212 700 visiteurs en 2003 à 147 500 en 2009.

Perliculture

La culture perlière de la perle noire de Tahiti pour la bijouterie est très développée, mais ce secteur est également en grande difficulté, le prix à l'exportation ayant considérablement chuté. La production de la vanille de Tahiti, dont la qualité est réputée, est passée de 200 tonnes dans les années 60 à des niveaux très bas. Un plan de relance initié en 2003 a permis de relever le niveau de production à 49 tonnes en 2008. Mais seulement 9 tonnes ont été exportées cette même année.


Pêche

Le développement de flottilles de pêche au thon, initié au cours des années 1990, ne permet toujours pas d'atteindre les quotas autorisés (6300 tonnes pechées contre 10000 autorisées).


Industrie

Elle repose essentiellement sur quatre pôles : agroalimentaire, construction navale et biens intermédiaires pour le bâtiment et des activités de transformation (meubles, textile, imprimerie...). Le secteur industriel représente 9% du PIB marchand en 2006[27] Divers secteurs sont protégés par une taxe de développement local à l'importation (TDIL) qui frappe les produits importés concurrents (entre 2% et 82% de taxe). Environ 3000 entreprises (dont 1000 dans l'agro-alimentaire) sont présentes et génèrent un chiffre d'affaire de l'ordre de 100 milliards de francs pacifique. L'artisanat représenterait environ 13.000 personnes[28], environ 8.000 artisans étant recensés par la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM).

Infrastructures

Transports

Les infrastructures routières sont en général limitées à une route côtière du fait de la morphologie des îles. Le trafic routier est particulièrement dense à Tahiti, du fait du caractère linéaire de l'agglomération, et de l'absence de réseau de transports en commun organisé.

Le transport aérien domestique est assuré par la compagnie aérienne de Polynésie française, Air Tahiti. La compagnie dessert environ 60 destinations et transporte environ 700 000 passagers par an. Le transport international est effectué principalement par : Air Tahiti Nui, Air France, Air New-Zealand, Lan Airlines, Hawaiian Airlines et Air Calin. Le principal aéroport de Polynésie française est l’aéroport international de Tahiti (ADT).

Le port de Papeete est le plus important des ports de Polynésie française. Il serait le premier port par le nombre de voyageurs de France, du fait des échanges avec Moorea (1,7 millions de passagers annuel). Il reçoit chaque année environ un million de tonnes métrique de fret. En retour, seulement 30 000 tonnes environ sont expédiées[29]. La desserte maritime inter-insulaire joue un rôle essentiel pour nombre d'îles. Elle est assurée très largement par des entreprises privées. Environ 400 000 tonnes de marchandises sont ainsi acheminées de Papeete vers une des autres îles de Polynésie française chaque année.

Télécommunications

Le secteur est en mutation depuis quelques années. L'internet connait un essor rapide renforcé par la mise en service d'un cable sous-marin en 2010 ('Honotua' relie Tahit, Moorea, Bora Bora, Raiatea, Huahine à Hawaii), en substitution aux liaisons satellites utilisées jusqu'alors. Mana, filiale de l'Office des postes et télécommunications, opérateur historique détient l'essentiel du marché. D'autres fournisseurs d'accès tentent de s'implanter sur des secteurs particuliers : internet mobile sur zone urbaine, fournisseur d'accès dédié aux marinas... Environ 30 000 foyers sont abonnés à internet.

La téléphonie mobile est apparue en 1995. L'opérateur historique reste pour le moment en situation de monopole. L'ensemble du territoire est quasiment couvert (61 îles en 2009), et plus de 200 000 clients sont recensés.

Électricité

Mix électrique

L'électricité fait l'objet d'un quasi-monopole à un unique opérateur Électricité de Tahiti. Celle-ci repose sur un mix essentiellement thermique. Seule l'île de Tahiti dispose de capacités significatives (46 MW produisant environ 30% de l'électricité de l'ile[30]). La production d'électricité à partir d'énergie renouvelable n'a pas connu de développement important depuis les 20 dernières années[31]. Il est à noter cependant qu'environ 1500 familles, essentiellement aux Tuamotu, disposent d'un générateur solaire d'une puissance moyenne d'1,2 kWc grâce à un programme cofinancé par la Polynésie française et l'ADEME depuis 1997. 4 îles disposent de centrales hybride solaire-thermique : Makatea (2006), Ahe (2010), Fangatau (2010), Fakahina (2010), réalisées sur fonds publics (Polynésie française, ADEME, FED). Makemo est la seule île alimentée par des éoliennes. Au total, la puissance installée en solaire et en éolien représente respectivement une part inférieure à 5% et à 0,1%[32].

D'une manière générale les coûts de production sont très élevés, du fait de la petite taille des systèmes et de leur caractère insulaire[33]. Ce phénomène est amplifié dans les îles autres que Tahiti. Le système de tarification mis en place empêche jusqu'à ce jour l'installation de producteurs indépendants à partir d'énergie renouvelable. Le prix du fuel et du gazole qui sont utilisés pour la production électrique bénéficie de diverses subventions et n'intègre pas les externalités négatives liées aux impacts sur l'environnement. Les énergies alternatives sont victimes de cette concurrence déloyale de l'énergie thermique, même si le gouvernement a mis en place des mesures d'exonération des droits de douanes sur les matériels concernés. Une mesure ponctuelle de défiscalisation locale associée à un tarif de rachat a conduit en 2010 à la réalisation de près de 10 MWc d'installations solaires connectées au réseau. Cette mesure a été suspendue en 2011.

Santé

La couverture médicale est généralement bonne sur les îles les plus importantes mais limitée dans les régions plus lointaines ou moins peuplées. Néanmoins la plupart des îles comprennent au minimum un poste médical (infirmerie). La mortalité infantile reste élevée (5,5 pour 1000 naissances) comparativement à la métropole (3,8 pour 1000). Les personnes ayant besoin de soins urgents ou souffrant de maladies graves sont souvent transférées à Tahiti pour y être soignées (l’hôpital du Taone, situé sur la commune de Pirae, a ouvert ses portes début 2011) et pour les pathologies spécifiques évacuées vers la nouvelle Zélande ou la France.

Culture, patrimoine et loisirs

La culture polynésienne est riche et variée. Diverses institutions en assurent l'animation et la promotion.

  • La Maison de la culture ou Te fare Tauhiti nui, qui assure l’animation et la diffusion de la culture en Polynésie française, en favorisant les activités et les créations artistiques sous toutes ses formes, ainsi que l’organisation et la promotion des manifestations populaires dont en particulier la culture ma’ohi, sur le plan local, national et international. Elle gère des salles de spectacles situées à Papeete, et une bilibothèque.
  • Le musée de Tahiti et des îles ou Te Fare Manaha conserve et expose les collections ayant trait au patrimoine de l'Océanie, et plus particulièrement polynésien[34].
  • Le centre des métiers d'art de Papeete et le Conservatoire artistique qui assurent la transmission des savoirs artisanaux.


Patrimoine archéologique

La civilisation ancienne a laissé de nombreux vestiges malgré les destructions orchestrées par les missionnaires. Ainsi de nombreux marae (temple, ou lieu pour les cérémonies) ensemble de plateformes, de pavages, de pierres dressées ont fait l'objet de fouilles archéologiques et d'opérations de mises en valeur : marae de Taputapuatea sur l'ile de Raiatea, marae Arahurahu sur l'ile de Tahiti à Paea, Marae Upeke sur l'ile d'Hiva Oa à Taaoa... Le musée de Tahiti et des îles en présente une reproduction. Les habitations étaient plutôt dispersées, et pouvaient reposer sur un soubassement en pierre, les paepae, que l'on croise fréquemment lors des randonnées.

Patrimoine artistique

Danse

La danse est sans aucun doute l'élément, sinon essentiel, le plus partagé à travers toute la Polynésie française. Les danses pré-européennes sont mal connues. Elles étaient plutôt destinées aux chefs, et accompagnaient tous les évènements marquants la vie sociale. Les missionnaires bannirent des cérémonies officielles ces danses immorales, et des interdictions furent proclamées à plusieurs reprises à partir de 1820. Elles furent à nouveau autorisées à partir du début du 20ème siècle. Les danses s'inspirent des scènes de la vie quotidienne : la fabrication du tapa, le mouvement des pagaies... La professionnalisation s'initie à partir de 1956, date de la fondation du groupe 'Heiva' par Madeleine Moua. Lors du Heiva I Tahiti, manifestation culturelle annuelle à Papeete, chaque mois de Juillet, les groupes de danse rivalisent en interprétant quatre type de danses 'ori tahiti : 'ote'a, 'aparima, hivinau et paoa. Le festival des arts des Marquises met également à l´honneur la danse. Les groupes peuvent interpréter d'autres danses : tamure (danse de couple), danse de l'oiseau (Marquises), kapa (Tuamotu), pe'i (Gambier)... Les costumes sont remarquables car élaborés à partir de fibres végétales.

Peinture

Quelques peintures rupestres découvertes dans une grotte des îles Marquises témoignent de l'existence de la peinture avant l'arrivée des européens. Paul Gauguin séjourna en Polynésie française jusqu'à sa mort en 1903, Matisse y passa également quelques mois.

De nombreux peintres figuratifs sont représentés localement,principalement par la "galerie des Tropiques", à Papeete, tels Deloffre. Les plasticiens Paskua, Jonathan Bougard, Andréas Dettloff, représentent le territoire sur le plan international.

Sculpture

Les sculpteurs utilisent le bois, le corail, la pierre, l'os et l'ivoire. Ils occupaient une position privilégiée dans la société ancienne du fait de leur savoir technique et de leur lien avec le sacré[35]. Les musées de Tahiti, du Quai Branly, d’Auckland contiennent des tiki (statues), des penu (pilon), casse-tête, percussions et autres objets montrant la dextérité acquise par les artisans polynésiens. Le centre des métiers d'art de Papeete assure un rôle majeur dans la préservation des spécificités artistiques polynésiennes et océaniennes.


Musique

Article détaillé : Musique polynésienne.

Cette musique est essentiellement vocale, ou axée sur un accompagnement percussif des danses. Il existait certainement des chants sacrés et des chants de travail avant la venue des européens, mais il n'en reste que des bribes. Au contraire, avec l'arrivée des missionnaires chrétiens, un genre nouveau de polyphonie a été massivement adopté (himene). De même, la présence des marins occidentaux a permis l'importation de la guitare hawaïenne et du ukulélé.


Littérature

La production littéraire en tahitien est limitée (Henri Hiro, D. Raapoto...). La plupart des auteurs locaux s'expriment en français : Chantal Spitz (l'ile des rêves écrasés), Titaua Peu, Célestine Vaite, Flora Devatine, Jean-Marc Pambrun... Chaque année un salon du livre organisé par les éditeurs (Au Vent des iles, Haere Po, Le Motu, ...) est l'occasion de rencontrer les auteurs.

Tatouage

Article détaillé : Tatouage en Polynésie.
Tatouage polynésien moderne

Au XVIIIe siècle, les premiers explorateurs européens rapportent leur découverte du tatouage polynésien, marque essentielle de la place du Polynésien dans la société. Progressivement les missionnaires chrétiens vont arriver à proscrire cette pratique. Mais pendant la seconde moitié du XXe siècle, le tatouage polynésien redevient populaire auprès des jeunes Polynésiens, en quête d’un retour aux valeurs culturelles et traditionnelles.

Artisanat

La Polynésie française est réputée pour ses bijoux réalisés à partir des matières premières locales : nacre, bois, os, fibres de coco et perles de Tahiti. La nacre est utilisée depuis longtemps en Polynésie pour confectionner bijoux et parures. Le développement de la perliculture a permis de développer encore cet art traditionnel. Néanmoins, l'artisanat s'exprime traditionnellement plutôt au travers des Tifaifai (tissu décoré par un système proche du patchwork), du Tapa (tissu traditionnel confectionné à partir d'écorce) qui sert à fabriquer les paréo, le tressage (paniers, matériaux de couverture ni'au (à partir de palmes de cocotiers) ou en pandanus, chapeaux...)

Sports polynésiens

L'essentiel des sports pratiqués en Polynésie française sont, pour des raisons évidentes, liés à la mer.

Gastronomie

La vanille est de plus en plus utilisée dans les plats salés

La gastronomie polynésienne est caractérisée par une grande diversité des mets, basés sur les produits de la mer et les fruits exotiques et influencés par les cuisines française et chinoise. Il existe bien sûr de nettes différences selon les archipels.

La diversité et la fraîcheur des produits de la mer contribue à la richesse de la gastronomie polynésienne. Ils sont préparés de multiples façons (grillades, brochettes, papillotes, friture, tartare, mi-cuits, etc.) Parmi les poissons de haute mer, les espèces les plus consommées sont : le thon blanc, et le thon rouge, le mahi-mahi dorade coryphène, le saumon des dieux (poisson-lune), l'espadon, le tazar (ou thazard). Le lagon produit bien entendu également une incroyable variété de poissons utilisés dans la cuisine traditionnelle : le perroquet, le chinchard, le rouget, etc. Parmi les produits de la mer, les langoustes, les cigale de mer ou Scyllaridae, les bénitiers mollusque, les Oursins et les chevrettes sont également très appréciés.

Les fruits incluent la noix de coco, les ananas, la papaye (qui peut se consommer verte, en salade, ou mûre, comme fruit), les mangues, les pamplemousse, les citrons verts, les bananes, les caramboles, les corossoles, la pastèque, les pommes étoilées, le ramboutan. Les légumes incluent le uru (fruit de l'arbre à pain), le taro (dégusté aussi bien dans les plats salés que dans les plats sucrés), la patate douce.

La cuisine tahitienne est une cuisine douce, qui utilise relativement peu d'épices, comparativement aux cuisines de l'océan Indien ou l'Asie, comme le lait de coco, le gingembre, le citron vert, la vanille et le tamarin.

  • Quelques exemples de plats typiques
  • Le poisson cru au lait de coco : élaboré le plus souvent avec du thon (rouge ou blanc), c'est le plat le plus répandu, qui peut se déguster aussi bien au petit déjeuner qu'au diner :
  • Le poulet fafa : poulet mijoté avec des jeunes pousses de taro (fafa) et du lait de coco. Le goût du fafa se rapproche de celui des épinards.
  • Le pua'a choux : un ragoût de porc au chou blanc.
  • Le fafaru : du poisson cru macéré dans de l'eau de mer.
  • Le po'e
  • Le pain coco

Les repas de fêtes sont l'occasion de préparer le four tahitien, ou Ahi ma'a, où chevrettes (crevettes d'eau douce), porc, patates douces, taro, uru, etc, sont placés dans un grand trou sur des pierres chauffées sur les braises, et recouverts de feuilles de bananier et de sable pour cuire à l'étouffé. Dans les îles de la Société, il sera désigné sous le terme maa tahiti aux Marquises, kaikai enana.


  • Alcools

La production locale de boissons alcoolisées traditionnelles n'existe pas, le procédé de distillation ayant été introduit par les européens. Il est possible de trouver des boissons à partir de racines de ti, d'inflorescence de cocotier, de divers fruits[36]. La bière locale, la Hinano, est presque devenue un symbole du territoire. C'est une bière blonde légère qui titre 5°. Le vin est peu consommé en Polynésie, et son acheminement et sa conservation sont relativement malaisé. La Polynésie a cependant son propre vin, improprement dénommé Vin de Tahiti, car produit sur l'atoll de Rangiroa, aux Tuamotu.

Manifestations culturelles et festivités

Des manifestations culturelles sont régulièrement organisées afin d'entretenir la vivacité de la culture maohi et parfois la faire évoluer. Les principales manifestations ont lieu lors des fêtes du 14-Juillet, le Heiva, pendant lesquelles ont lieu des concours de danse, de chant et de musique traditionnelle. Des compétitions sportives ont également lieu, comme la Hawaiki nui va'a en octobre, une importante course de pirogue polynésienne, ou des concours de porteurs d'oranges du plateau de Taravao, de lancers de javelots, de soulevé de pierres ou des concours de hana de cocos (débourrage des noix de coco à toute vitesse). Des foires sont organisées afin d'assurer la commercialisation et faire connaître l'artisanat local : tatouages, sculptures marquisiennes, confection de pareo ou de tifaifai, etc. Des reconstitutions de cérémonies religieuses « traditionnelles » sont parfois organisées.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l’an Fête civile légale française.
5 mars Fête de l'Évangile Fête religieuse et fête légale en Polynésie française, commémorant l’arrivée des premiers missionnaires protestants de la London Missionary Society en Polynésie française (le 5 mars 1797).
Variable Vendredi Saint Fête religieuse chrétienne, deux jours avant Pâques (non appliquée légalement dans une grande partie de la métropole).
Variable Lundi de Pâques Le lendemain de Pâques, et fête légale française.
1er mai Fête du Travail Fête civile légale française (et internationale) pour le respect du droit des travailleurs.
8 mai Fête de la victoire de 1945. Fête civile légale française. Le 8 mai 1945 revêt une importance particulière en Polynésie. Les établissements français de l’Océanie s’étaient en effet rangés très tôt du côté de la France libre. De nombreux Polynésiens se sont ainsi couverts de gloire durant les combats de la Seconde Guerre mondiale.
Variable Jeudi de l’Ascension Fête religieuse chrétienne, fixée selon la date de Pâques, et fête légale française.
Variable Lundi de Pentecôte Fête religieuse chrétienne, fixée selon la date de Pâques, et fête légale française.
29 juin Fête de l’autonomie Fête civile en Polynésie française. Célébration de l’autonomie.
14 juillet Fête nationale Fête civile légale française, fête nationale. Célébration de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790.
15 août Assomption Fête religieuse catholique, et fête légale française.
1er novembre Toussaint Fête religieuse chrétienne, et fête légale française.
11 novembre Armistice 1918 Fête civile légale française. Célébration de l’armistice du 11 novembre 1918 entre la France et l’Allemagne, marquant la fin de la Première Guerre mondiale.
25 décembre Jour de Noël Fête religieuse chrétienne, et fête légale française.

Forces de défense et de sécurité

Les forces armées en Polynésie française comprennent 1 500 militaires (armée de terre, armée de l'air, marine nationale) et 540 gendarmes. La grande majorité des effectifs se situe sur l'île de Tahiti.

Codes

La Polynésie française a pour codes :

Le code postal de Polynésie française commence par 987.

Galerie

Notes et références

  1. Haut-Commissariat de la république en Polynésie française
  2. Les cinq archipels de Polynésie française sont au centre d'une zone économique exclusive de plus de 2 500 000 km².
  3. Adopté comme hymne par l'Assemblée de Polynésie française.
  4. Les îles de la Polynésie - Un patrimoine naturel unique au monde, sur Tahiti Tourisme
  5. Cette énumération résulte de l'article premier de la loi organique n°2004-192 du 27 février 2004 portant statut d'autonomie de la Polynésie française.
  6. Paul Benkimoun,« Les essais nucléaires polynésiens responsables de cancers thyroïdiens » dans Le Monde du 03/08/2006, [lire en ligne]
  7. Le Monde du 4 octobre 2011
  8. rapport de la chambre territorale des comptes publié en 2006
  9. Président de la Polynésie française
  10. Grenelle de la mer ; Polynésie
  11. La protection de la nature outre-mer : un droit encore peu avancé, janv2011 Iddri
  12. http://www.monoi-institut.org/
  13. http://www.polynesie-francaise.pref.gouv.fr/
  14. article 14 de la loi 2004-192 du 27/2/04
  15. article 43 et suivants de la loi 2004-192 du 27/2/04
  16. http://histoire.assemblee.pf/articles.php?id=739
  17. http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/04/oscar-temaru-va-de-reinscription-de-la-polynesie-francaise-sur-la-liste-des-territoires-a-decoloniser-de-l-onu_1567565_823448.html
  18. Interview accordée le 14 juillet 2011 à la Dépèche de Tahiti
  19. Le terme d'îles Raevski correspond pour certains[Qui ?] aux seules trois îles inhabitées de Hiti, Tepoto et Tuanake.
  20. Recensement de la population de 2007 : Population légale au 20 août 2007 [lire en ligne]
  21. Voir page 80 in Landfalls of Paradise: Cruising Guide to the Pacific Islands, Earl R. Hinz & Jim Howard, University of Hawaii Press, 2006
  22. Le tahitien reste interdit à l'assemblée de Polynésie, RFO, 06/10/2010
  23. (fr) http://www.ispf.pf
  24. http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Langues/2vital_inter_francaisTABLO.htm
  25. Rapport annuel 2009 de l'IEOM
  26. Les approches de la pauvreté en Polynésie française
  27. ISPF
  28. Service de l'artisanat
  29. source Pot Autonome de Papeete
  30. d'après Électricité de Tahiti
  31. Plaidoyer pour une véritable politique de l’énergie en Polynésie Française, Nuihau Laurey, Edition Au Vent des Iles 2009
  32. Etat des lieux du changement climatique en Polynésie française
  33. rapport de la CTC sur le service public de l'énergie 1998-2008
  34. http://www.museetahiti.pf/
  35. Sculpture, dans la collection Arts et artisanats de Polynésie française, Au Vent des iles
  36. GéoGuide Galimard Tahiti

Annexes

Bibliographie

XIXe siècle
  • Pierre-Yves Toullelan, Tahiti colonial (1860-1914), Publications de la Sorbonne, Paris, 1984. Thèse de doctorat. (Compte-rendu dans le JSO)
XXe siècle
  • Francis Cheung, Tahiti et ses îles (1919-1945). Étude d'une société coloniale aux antipodes de sa métropole., L'Harmattan, Paris, 1998. (ISBN 2-7384-6857-8) (l'ouvrage inclut un résumé assez conséquent pour la période 1797-1914).
  • Bengt Danielsson, Moruroa, notre bombe coloniale, L'Harmattan, 1993. (ISBN 2-7384-1835-X) (le livre donne des renseignements assez détaillés (avec citations de documents) sur la vie politique à partir de 1945).

Articles connexes

Liens externes

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