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Robert Schuman

- Wikipedia, 4/02/2012

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Robert Schuman
Bundesarchiv Bild 183-19000-2453, Robert Schuman.jpg
Robert Schuman en 1949

Fonctions
124 et 126e président du Conseil des ministres français
24 novembre 194719 juillet 1948
(&&&&&&&&&&&&02387 mois et 25 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Schuman I
Législature Ie législature
Prédécesseur Paul Ramadier
Successeur André Marie
5 septembre 194811 septembre 1948
(&&&&&&&&&&&&&&066 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Schuman II
Législature Ie législature
Prédécesseur André Marie
Successeur Henri Queuille
Biographie
Nom de naissance Jean-Baptiste Nicolas Robert Schuman
Date de naissance 29 juin 1886
Lieu de naissance Luxembourg Luxembourg (Luxembourg)
Date de décès 4 septembre 1963 (à 77 ans)
Lieu de décès France Scy-Chazelles (Moselle), (France)
Nationalité française
Parti politique MRP
Profession Avocat
Religion Église catholique romaine
Présidents du Conseil des ministres français

Jean-Baptiste Nicolas Robert Schuman, né le 29 juin 1886 à Luxembourg et mort le 4 septembre 1963 à Scy-Chazelles (Moselle), fut un homme d'État français.

Plusieurs fois ministre, y compris des Affaires étrangères, puis président du Conseil des ministres à deux reprises, Schuman exerça par ailleurs les fonctions de président du Parlement européen.

Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la construction européenne.

Sommaire

Biographie

Enfance

Le père de Robert Schuman, Jean-Pierre Schuman (1837-1900), est né français de langue luxembourgeoise[1] à Évrange, village lorrain à la frontière franco-luxembourgeoise. En 1871, après l'annexion d'une partie de la Lorraine par l'Allemagne, il devint allemand. La mère de Robert Schuman, Eugénie Duren (1864-1911), une luxembourgeoise née à Bettembourg, acquit la nationalité allemande lors de son mariage avec Jean-Pierre Schuman. Bien qu'il fût né à Clausen, un faubourg de la ville de Luxembourg (où sa maison natale existe toujours, étrangement à moins de 300 mètres du bâtiment du Parlement européen qui porte son nom), Robert Schuman fut allemand de naissance[2].

Le jeune Robert Schuman fréquenta l'école primaire et secondaire (l'Athénée) dans la capitale du Grand-Duché, où il apprit notamment le français (sa première langue étant le luxembourgeois, sa deuxième l'allemand standard). Puisque le diplôme luxembourgeois n'était pas reconnu en Allemagne, il passa, en 1904, son Abitur (baccalauréat) au Lycée Impérial de Metz, alors ville allemande. Ayant fait ses études supérieures de droit en Allemagne à Bonn, Berlin, Munich et Strasbourg, il ouvre un cabinet d'avocat à Metz en juin 1912. Parallèlement à ses études il s'investit à la Conférence Olivaint dont il demeura un fidèle compagnon de route.

Durant la Première Guerre mondiale

En 1913, il préside le grand rassemblement laïc catholique, le Katholikentag, tenu à Metz.

Portrait de Robert Schuman, député de la Moselle (1929)

Un an plus tard, la Première Guerre mondiale éclate. Pendant la guerre il exerce dans l'administration territoriale (Kreis) à Boulay (Moselle). En 1918, il devient membre du conseil municipal de Metz.

En novembre 1918, l'Alsace-Lorraine réintègre la nation française et Robert Schuman, devenu Français, candidat de l'Union républicaine lorraine, entre en 1919 au Parlement comme député de la Moselle jusqu'en 1940. Il est membre de la Commission de législation civile et criminelle de 1919 à 1929 et de 1939 à 1940, de la Commission d’Alsace-Lorraine de 1919 à 1940, secrétaire de cette commission de 1920 à 1927, vice-président de 1927 à 1929, président de 1929 à 1936. Lors des débats à l'Assemblée sur l'abolition du droit local en 1923, il milite pour le maintien du Concordat. À partir de 1936, il siège au Conseil général de la Moselle pour le canton de Cattenom.

Durant la Seconde Guerre mondiale

En 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate et en mars 1940, Robert Schuman est nommé sous-secrétaire d'État pour les Réfugiés. Le 10 juillet 1940, avec 568 autres parlementaires il vote pour les « pleins pouvoirs » au maréchal Pétain. Le 16 juin 1940, il est confirmé à son poste de sous-secrétaire d'État et fait ainsi partie du premier gouvernement Pétain.

La Moselle est annexée de fait par le Reich nazi quelques jours plus tard, intégrée au « Gau » Westmark – dont le chef-lieu est Sarrebrück –, et Robert Schuman, réfugié sur ses terres lorraines, est arrêté par la Gestapo et mis au secret dans la prison de Metz, avant d'être transféré à Neustadt (actuelle Rhénanie-Palatinat) le 13 avril 1941.

Âgé de cinquante-six ans, il s'évade et réussit à rejoindre la zone libre en août 1942 en passant par l'abbaye de Ligugé dans la Vienne[3] . Il passera également par la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges, en Ardèche.

IVe République

Sous la IVe République, il retrouve son siège de député de la Moselle de 1946 à 1962.

Il est président du Conseil des ministres (1947) (MRP), puis ministre des Affaires étrangères (1947-1952), il fut un des grands négociateurs de tous les traités majeurs de la fin de la Seconde Guerre mondiale (Conseil de l'Europe, pacte de l'Atlantique Nord, CECA, etc.).

Le temps de la construction européenne

Son ami Jean Monnet lui fait part de l'urgente nécessité pour la France de se faire un allié de l'Allemagne et rédige un projet destiné à initier une fédération européenne. Robert Schuman concrétise l’initiative en proposant – non sans audace de la part d'un député lorrain – par sa Déclaration du 9 mai 1950, de placer la production franco-allemande du charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. Le "plan Schuman" entraîne la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui est à l'origine de l'actuelle Union européenne[4].

C'est en ce 9 mai, que tous les ans le « Jour de l'Europe » commémore ce qui constitue, selon Jacques Delors, le geste le plus important de ces dernières décennies.

En 1953, chargé du dossier marocain (le Maroc, comme « protectorat », dépendait des Affaires étrangères), il tente de s'opposer à la déposition de Mohammed V, ce qui lui vaut d'être évincé du gouvernement.

De 1958 à 1960, il est le 1er Président du Parlement européen, lequel lui décerne, à la fin de son mandat, le titre de « Père de l'Europe ».

Fin de vie

La maison où Robert Schuman vécut ses dernières années, à Scy-Chazelles.

Robert Schuman se retire de la politique en 1962, et retrouve sa confortable maison de Scy-Chazelles ; il passe les derniers mois de sa vie à lire, à se promener, et s'intéresse particulièrement à l'actualité politique et européenne même s'il prend la décision de ne pas intervenir publiquement.

Schuman s'éteint à soixante-dix-sept ans le 4 septembre 1963 à son domicile de Scy-Chazelles près de Metz.

Robert Schuman
(timbre allemand de 1968).

Après des obsèques solennelles en la cathédrale Saint-Étienne de Metz, son corps est inhumé au cimetière communal de Scy-Chazelles. Le gouvernement Pompidou n'invita pas Jean Monnet aux obsèques de Robert Schuman. En signe de protestation, les ministres centristes restèrent à la gare avec Monnet.

Postérité

En 1966, sa dépouille est transférée dans la petite église fortifiée Saint-Quentin, en face de sa maison devenue la Maison de Robert Schuman, qui appartient aujourd'hui au Conseil général de la Moselle.

Le Parlement européen décerne à sa mémoire un Prix Robert Schuman pour l'Europe, l'Université de Bonn, où il a été étudiant en droit, décerne à sa mémoire une médaille et un Prix Robert Schuman, la Fondation Robert Schuman à Bruxelles décerne un prix à son nom et organise des colloques européens et internationaux, la Fondation Alfred Toepfer décerne aussi chaque année un Prix Robert Schuman pour l'Unité Européenne, les villes de Luxembourg, Trèves, Metz et Sarrebruck ont instauré en 1991 le plus important prix d'art de la Grande Région, le Prix d'art Robert Schuman.

Procès en béatification

Un procès en béatification de Robert Schuman a été ouvert par l'Église catholique : Monseigneur Pierre Raffin, évêque de Metz, a autorisé l'ouverture du procès en 1991. En 2004, le procès diocésain a été clôturé. Les documents ont été envoyés au Vatican où la Commission pour la Cause des Saints est en train d'étudier le dossier.

Controverse

Le 19 septembre 2000, le journal Daily Telegraph de Londres, par la voix d'Ambrose Evans-Pritchard, annonce que les archives dé-classifiées de l'administration Américaine pour les années 50 et 60 montrent que Paul-Henri Spaak, Robert Schuman et d'autres personnalités importantes dans les origines de la construction européenne étaient « employés » par les services Américains. Le journaliste explique que la communauté des services secrets a camouflé son action et a fait transiter des fonds par le biais des fondations Rockefeller et Ford, ce qui a été confirmé par la revue Historia en 2003[5].

Extrait : « The leaders of the European Movement – Retinger, the visionary Robert Schuman and the former Belgian Prime minister Paul-Henri Spaak – were all treated as hired hands by their American sponsors. The US role was handled as a covert operation. ACUE’s funding came from the Ford and Rockefeller foundations as well as business groups with close ties to the US government »[6].

Mandat politique

Robert Schuman

Parlementaire français
Date de naissance 29 juin 1886
Date de décès 4 septembre 1963
Mandat Député 1919-1940
puis 1945-1962
Circonscription Moselle
Groupe parlementaire ERD (1919-1924)
URD (1924-1928)
Indépendants (1928-1932)
DP (1932-1940)
MRP (1945-1958)
RPCD (1958-1962)
IIIe république-IVe république-Ve république

Fonctions gouvernementales

  • Ministre de la Justice, garde des Sceaux du 23 février 1955 au 24 janvier 1956 :

Civisme

L'écrivain Jacques de Bourbon Busset, qui fut son directeur de cabinet, mentionne dans son œuvre que Robert Schuman se rendait chaque matin à son ministère en autobus, en saluant ce bel exemple de civisme.

Fonctions politiques

Précédé par Robert Schuman Suivi par
Paul Ramadier
Président du Conseil des ministres français
24 novembre 1947 - 19 juillet 1948
André Marie
André Marie
Président du Conseil des minitres français
5 septembre 1948 - 7 septembre 1948
Henri Queuille
Georges Bidault
Ministre français des Affaires étrangères
26 juillet 1948 - 23 décembre 1952
Georges Bidault
André Philip
André Philip
Ministre français des Finances
24 juin 1946 - 18 décembre 1946
22 janvier 1947 - 24 novembre 1947
André Philip
Jules Moch
Hans Furler
Président du Parlement européen
1958-1960
Hans Furler
Emmanuel Temple
Ministre français de la Justice
23 février 1955 - 1er février 1956
François Mitterrand

Bibliographie

  • René Lejeune, Robert Schuman: une âme pour l'Europe. Paris: Saint-Paul 1986.
  • René Lejeune, Robert Schuman, père de l'Europe 1863-1963 : la politique, chemin de sainteté. Paris : Fayard, 2000.
  • Fimister, Alan Paul, Robert Schuman: Neo-Scholastic Humanism and the Reunification of Europe (Bruxelles etc., Peter Lang, 2008) (Philosophie & Politique - Philosophy & Politics, 15).
  • François Roth, Robert Schuman. Du Lorrain des frontières au père de l'Europe. Paris : Fayard, 2008.[7][8]

Liens externes

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Notes et références

  1. Le Luxembourg face à la construction européenne, direction Gilbert Trausch
  2. (fr)[PDF]Fanfare Grand-Ducale de Clausen, 150e anniversaire. sur le site de, consulté le 9 avril 2010.
  3. (fr) Robert Schuman à Poitiers. sur le site de VRID
  4. Dossiers d'Hérodote : 9 mai 1950
  5. (fr) La CIA finance la construction européenne (Rémy Kauffer) sur le site de la revue Historia
  6. (fr) Euro-federalists financed by US Spy Chief sur le site du Daily Telegraph
  7. Père de l’Europe ou saint en veston ? – François Roth vient de publier une grande biographie politique de Robert Schuman sur europaforum.lu, 2008. Consulté le 4/2/2012
  8. David Valence, « Le Saint de l'Europe. Retour sur le mythe Schuman, 45 ans après la mort de ce Père de l'Europe. » sur nonfiction.fr, 2009. Consulté le 4/2/2012


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