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Société française des urbanistes

- Wikipedia, 13/01/2012

Société française des urbanistes
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Contexte général
Champs d’action Urbanisme
Zone d’influence France
Fiche d’identité
Forme juridique Association loi de 1901
Fondation 1911
Siège central Paris
Secrétaire
général(e)
Anne Michèle Donnet
Trésorier/ière Régis Dumay
Site web www.urbanistes.com

La Société françaises des urbanistes est une association nationale d'urbanistes fondée en 1911. Acteur historique de la profession d'urbaniste, elle regroupe aujourd'hui des urbanistes de toutes formations et de tous modes d'exercice professionnel.

Sommaire

Histoire de la Société française des urbanistes

Naissance de la Société française des urbanistes

La Société Française des Architectes Ubanistes a été créée en 1911. Elle est, pour une large part, une émanation du Musée Social fondé en 1894 par le Comte de Chambrun et Émile Cheysson, le secrétaire et ami de Frédéric Le Play, ingénieur, sociologue et théoricien de la Paix Sociale[1]. Le Musée Social poursuit l'œuvre de F. Le Play qui fut le commissaire de la section d'économie sociale des Expositions universelles en France à partir de 1856. Le Musée Social va regrouper notamment quatre mouvements impliqués dans le "patronage" dans la réflexion pour améliorer le sort des ouvriers : les protestants libéraux avec notamment Dollfus (création de la Cité de Mulhouse), son gendre Jules Siegfried..., les catholiques sociaux avec Albert de Mun, l'abbé Jules Lemire, De Voguë…, les radicaux avec Henri Sellier et les francs-maçons (Léon Bourgeois, Dollfus, Paul Doumer...). Il regroupe des industriels qui ont innové en matière d'économie sociale : Dollfus, Mame..., des médecins hygiénistes comme Portevin, Landouzy..., des hommes politiques dont Jules Simon, Raymond Poincaré, Paul Marchandeau, Léon Bourgeois, Henri Sellier, Alexandre Ribot..., des ingénieurs, des juristes, des architectes, des économistes dont Léon Say… et un militaire, Hubert Lyautey, disciple d'Albert de Mun, tous décidés à mettre en œuvre la réforme sociale pour faire barrage à la révolution.

Le 10 mars 1914 la Société Française des Architectes Urbanistes est enregistrée au Bureau des Associations de la Préfecture de Police (Président Eugène Hénard, Secrétaire Général Donat Alfred Agache). L'association a pour objet de « réunir une documentation technique, de nouer et d'entretenir des relations avec les groupements similaires à l'étranger, de centraliser les vœux émis dans les derniers congrès urbains et d'en étudier la réalisation pratique, de participer aux expositions qui auront lieu tant en France qu'à l'étranger, de se tenir à disposition des intéressés pour toute consultation. »

L'influence d'Ebenezer Howard

Suite à une mission en Afrique du Nord, Forestier s'entretient avec Georges Risler de l'action de Lyautey, alors gouverneur général du Maroc, qui crée de nouvelles villes, et aussi du besoin de techniciens spécialisés pour cet art nouveau. Georges Risler contacte alors Henri Prost, ancien condisciple de Tony Garnier à la villa Médicis, et fonde la Société Française des Architectes Urbanistes qui deviendra en 1919 la Société Française des Urbanistes. Parmi les fondateurs de la SFAU, nous trouvons Agache, Forestier, Hébrard, Jaussely[2]... On y trouve aussi Marcel Auburtin, Henri Prost, Jules Siegfried, Gaston Bardet, Marcel Poëte… Le premier secrétaire de la SFAU est Georges Benoît-Lévy qui a déjà créé en 1903 l'Association des Cités-Jardins. Il a importé en France et traduit les réflexions de l'Anglais Ebenezer Howard qui cherchait une alternative à l'extension des faubourgs miséreux de Londres dans une perspective de Paix Sociale tout comme Frédéric Le Play. Howard a créé en juin 1899, l'Association des Cités-Jardins, connue aujourd'hui sous le nom de Town and Country Planning Association, qui donnera naissance à l'Association Internationale des Cités-Jardins et de la planification urbaine. Howard mène une réflexion pour la mise en place d'une véritable planification urbaine[3] à laquelle il entendra donner une dimension large voire universelle. Très lié au mouvement Espéranto, il faisait souvent ses conférences en cette langue[4]. Georges Charbonneaux, industriel rémois, fondateur de la première cité-jardin en France, la QCité du Chemin Vert, emmènera une délégation visiter en 1912 la toute nouvelle ville de Letchworth qu'Howard a fait édifier selon ses principes. Il y aura manifestement un lien entre d'une part un « modèle » - celui de la cité-jardin - et l'établissement d'une "règle" - la planification urbaine, pour reprendre la relation établie par Françoise Choay entre la règle et le modèle en urbanisme[5].

La SFU, une émanation du Musée Social

Le siège social d'origine de la SFU est le même que celui du Musée Social, 5, rue Las Cases à Paris. C'est au sein même du Musée Social que naîtront les premières lois d'urbanisme après la première guerre mondiale et dites lois Cornudet de 1919 et 1924. Marcel Auburtin, président de la SFU en 1923, va créer à Reims, la première cité-jardin, la cité du Chemin Vert, à l'initiative de l'industriel verrier rémois Georges Charbonneaux inspirée directement de la réalisation d'Howard. En 1932, la SFU crée avec Henri Prost la première revue d'urbanisme en France et qui a pour titre Urbanisme et dans laquelle Gaston Montsarrat, directeur honoraire du Ministère de l'Intérieur, dresse le portrait idéal de l'urbaniste.

La Première Guerre mondiale détruit une large part des villes du Nord de la France. C'est sous l'impulsion des membres du Musée Social et de la SFU que s'est constituée La Renaissance des cités financée par la fondation Rockefeller pour reconstruire les villes détruites selon les principes nouveaux qui ont émergé depuis la seconde moitié du XIXe siècle pour trouver des solutions pérennes et humaines à l'extension des faubourgs ouvriers insalubres en périphérie des agglomérations. Le premier plan issu de tout ce processus sera, symboliquement, celui de la ville de Reims après un concours international auquel participeront bon nombre des membres de la SFU et du Musée Social.

La formation des premiers urbanistes

Pour former à ce nouveau métier de l'urbanisme, des membres de la SFU et du Musée Social créent avec Marcel Poëte et Henri Sellier en 1919 l'École des hautes études urbaines (26 rue de Sévigné à Paris). Cette école deviendra en 1924 l'Institut d'urbanisme de l'Université de Paris, aujourd'hui relocalisé à Créteil (Institut d'urbanisme de Paris). Parmi les premiers professeurs, on trouve Léon Jaussely et Marcel Poëte. La création de la SFU est l'aboutissement d'une réflexion sur un nouveau modèle de ville, la cité-jardin, et aussi sur une réglementation permettant de le mettre en œuvre, mise en œuvre qui va bénéficier autant de la poursuite du développement des villes que des destructions de la guerre 14-18[1].

La profession d'urbaniste

Le profession d'urbaniste est issue de la nécessité politique, économique, sanitaire et sociale de trouver une solution aux habitats insalubres des ouvriers qui viennent travailler en ville, du fait des besoins de l'industrialisation dès le milieu du XIXe siècle. Il faut pour cela dépasser la seule question du logement et appréhender dans son ensemble les conditions de vie des ouvriers en se préoccupant aussi de leur santé, de leur culture, de leurs loisirs voire de leur moralité. La ville ou les nouveaux quartiers sont alors abordés globalement.

Pour approcher la ville dans sa complexité et non plus du point de vue esthétique (plan d'embellissement des villes) ou fonctionnel (Cf. Haussmann et le contrôle policier des faubourgs ouvriers prompts à la rébellion), il faut alors une approche pluridisciplinaire qui va regrouper dès le départ, au sein même de la SFU, des hygiénistes (médecins), des ingénieurs, des architectes, des sociologues de terrain de l'école leplaysienne, des juristes et des paysagistes. L'approche pluridisciplinaire reste l'une des caractéristiques des formations aux métiers de l'urbanisme depuis cette époque, assurée au sein des instituts d'urbanisme et formations supérieures en urbanisme.

Contrairement aux architectes ou aux médecins, le titre d'urbaniste n'est pas protégé par un Ordre. Toutefois, afin de garantir un certain niveau de formation, d'expérience et d'éthique, a été mise en place une reconnaissance professionnelle par la profession elle-même.

L’Office professionnel de qualification des urbanistes(OPQU), association de la loi 1901, a été créé le 3 mars 1998, avec le soutien de l’Association des Maires de France et de l’État pour assurer une mission de service public, dans le cadre d’un protocole signé le 22 juillet 1998 avec les associations d’urbanistes APUCT, AUDE, SFU, FNAU, FNCAUE et FNC PACT-ARIM, réunies dans la confédération du CFDU et le Ministre en charge de l’Urbanisme.

Histoire récente de la SFU

voir son site officiel, voir aussi le site des journées mondiales de l'urbanisme à l'occasion desquelles la SFU organise chaque année une manifestation. (à Lyon en 2009, à Fort de france en 2010, et à Paris en 2011 à l'occasion du centenaire de l'urbanisme 1911 - 2011)

Fondateurs

Références

  1. a et b François-Xavier Tassel, La reconstruction de Reims après 1918, illustration de la naissance d'un urbanisme d'État, thèse de doctorat, Université de Paris VIII, 1987
  2. Gaston Bardet, in Revue Urbanisme n° 28, Paris, 1934, Naissance de l'urbanisme
  3. Ebenezer Howard and the Town Planning Movement, Dugald Macfadyen, Manchester University Press, 1933
  4. ↑ "The creation of Esperanto Association of Britain" [archive]
  5. Françoise Choay, La Règle et le Modèle : Sur la théorie de l'architecture et de l'urbanisme, Seuil, Paris, 1980

Voir aussi

Bibliographie

  • François-Xavier Tassel, La reconstruction de Reims après 1918, illustration de la naissance d'un urbanisme d'État, thèse de doctorat, Université de Paris VIII, 1987
  • Jean-Pierre Gaudin, L'avenir en plan, technique et politique dans la prévision urbaine - 1900-1930, Seyssel, Ed. Champ Vallon, 1985
  • William Ashworth, The Genesis of modern British town planning, Londres, Routledge & Paul, 1954
  • A. Briggeman, « Le développement de l'urbanisme en France depuis la guerre », in Annales de la Régie directe, n° 178-180, Paris, 1924
  • Antoine Savoye, Frédéric Le Play : Parcours, audience, héritage, Paris, PressesENSMP (École des Mines), 2007

Liens externes

[1]


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Vous pouvez aussi voir...