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Thierry Breton

- Wikipedia, 2/01/2012

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Thierry Breton
Portrait
Fonctions
Ministre de l'Économie, des Finances
et de l'Industrie
25 février 200515 mai 2007
Président Jacques Chirac
Gouvernement Raffarin III
De Villepin
Prédécesseur Hervé Gaymard
Successeur Jean-Louis Borloo
Biographie
Date de naissance 15 janvier 1955 (1955-01-15) (57 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la France Paris, France
Nationalité Française
Parti politique Indépendant
Diplômé de Supélec
Profession Dirigeant d'entreprises
Enseignant

Thierry Breton, né le 15 janvier 1955 (1955-01-15) (57 ans) à Paris (14e arrondissement), est un dirigeant d'entreprise, administrateur de sociétés et homme politique français. Président directeur général de Thomson (1997-2002) puis de France Telecom (2002-2005), il a été ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie entre le 25 février 2005 et le 15 mai 2007. Il est président-directeur général du groupe Atos depuis le 17 novembre 2008.

Sommaire

Formation

Thierry Breton est ingénieur diplômé de Supélec (promotion 1979) et auditeur de la 46e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).

Suite à sa rencontre avec René Monory, qui le considérera toujours comme étant son véritable héritier politique, il devient en 1986 chef du projet du Futuroscope de Poitiers, et à ce titre son véritable artisan, puis en dirige le téléport, et intègre son cabinet au ministère de l'Éducation nationale en tant que conseiller pour l'informatique et les technologies nouvelles. Il siège également au conseil régional de Poitou-Charentes de 1986 à 1992 (en tant que vice-président à partir de 1988), que préside Jean-Pierre Raffarin. Il noue à cette période des relations avec Jacques Chirac et ses proches, mais reste toujours très proche de René Monory qu'il considèrera toujours comme étant son « mentor ».

Métiers et responsabilités

Patron de grandes entreprises

Il entre ensuite chez Bull, en 1993, en proie à de grandes difficultés de repositionnement stratégique, en tant que directeur de la stratégie et du développement, puis directeur général adjoint. Administrateur du groupe en février 1996, il accède à la vice-présidence du conseil d'administration en septembre à l'âge de 40 ans et devient administrateur délégué (directeur général) du Groupe.

Deux ans plus tard, il est nommé par le gouvernement à la tête de Thomson et opérera pour le groupe un repositionnement autour des nouvelles technologies et d'Internet avec notamment le lancement de TAK TV tout en s'appuyant sur le développement du portefeuille de brevets du groupe (RCA), hérité de General Electric en 1998. Véritable pépite pour le groupe, générant plus de 2 milliards de francs de cash flow par an. Après une recapitalisation de 11 milliards par l'État français, la valeur du titre en bourse au sommet de la bulle spéculative Internet, valorisera Thomson jusqu'à 100 milliards de francs, tandis que 30 % des actions du groupe étaient alors en circulation et le reste contrôlé par l'État. Ce dernier, encore principal actionnaire, cèdera par la suite le principal de sa participation en réalisant un profit de 6,5 milliards de francs par rapport au montant de sa recapitalisation initiale.

Appelé en 2002 à la tête de France Télécom, il rejoint le groupe de télécommunications et est nommé président d'honneur de Thomson. L'opérateur, alors dans une situation critique et sur-endettée à plus de 70 milliards d'euros à la suite de l'éclatement de la nouvelle économie, lance son plan « Ambition FT 2005 ». Sous sa direction, France Telecom sera le premier opérateur historique à avoir élaboré et mis en œuvre le concept de « l'opérateur intégré ». En moins de trois ans, il aura ramené la dette sous la barre des 40 milliards. Il est le seul Français, âgé de moins de 50 ans, à avoir été patron de deux entreprises du CAC 40, cotées à Paris et à New York.

En janvier 2010, la Harvard Business Review publie pour la première fois le classement des 100 meilleurs patrons mondiaux s'appuyant sur une étude exhaustive reprenant les performances relatives de 2000 chefs d'entreprise au cours de leurs mandats, sur une période allant de 1995 à 2009. Quatre Français figurent dans ce Top 100 mondial (où Steve Jobs, patron d'Apple occupe la première place), dont Thierry Breton, au titre de son mandat de Président Directeur Général de France Télécom (source : Harvard Business Review, janvier 2010).

Il est membre du club Le Siècle[1].

Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2005-2007)

En 2004, Le Canard enchaîné et Le Monde, le voient à Bercy, en remplacement de Nicolas Sarkozy. À la suite de la démission d'Hervé Gaymard, l'année suivante, il devient ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de Jean-Pierre Raffarin.

En deux ans et demi à la tête de Bercy, Thierry Breton axera sa politique économique sur la nécessité d'assainir les comptes publics. En déclarant dès juin 2005 que « la France vivait au-dessus de ses moyens » et en affirmant aux Français que la totalité de leur impôt sur les revenus servait uniquement à financer les seuls intérêts de la dette de la France, il contribue à faire de la lutte contre l'endettement du pays l'un des enjeux des élections présidentielles de 2007. En effet dès 2003 et pour la première fois, la dette de la France avait franchi la barre symbolique des 60 % du PIB. Sous son mandat, la France est le premier des grands pays européens à être sorti de la procédure de déficit excessif, avant l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou l'Italie.

Pour la première fois depuis plus de trente ans, l'endettement de la France a diminué significativement en 2006 par rapport à l'année précédente, exactement de 2,5 % par rapport au PIB, dépassant ainsi les performances de Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius qui étaient parvenus à le réduire tous les deux, en ce qui les concerne, de 0,5 %, entre 1998 et 1999 pour le premier, et entre le 27 mars 2000 (date de sa prise de fonction à Bercy) et le 31 décembre 2000 pour le second. En octobre 2006, Thierry Breton fit appliquer par l'ensemble des ministres des finances de la Zone euro un plan de désendettement global et de stabilité budgétaire pour 2010, indispensable selon lui pour faire de la zone euro la première zone économique mondiale devant la zone dollar. Ce plan sera remis en cause, au grand dam des européens, par Nicolas Sarkozy.

Il fit adopter une loi sur « la modernisation de l'économie » votée en 2005 formulant le vœu de ne pas affaiblir les grands groupes français dans la compétition économique mondiale. En particulier, il s'est opposé à une loi sur les recours collectifs (class action, en anglais) voulue par Jacques Chirac. À l'inverse, il a mené une réforme fiscale de l'impôt sur le revenu en ramenant le nombre de tranches de sept à quatre et en plafonnant le taux marginal à 40 %.

« Il a (…) été en revanche plus rarement entendu sur certains dossiers sur lesquels il a planché, comme la taxation des super-bénéfices des groupes pétroliers ; la réforme de la retenue à la source pour l'impôt sur le revenu qu'il avait pourtant entièrement fait préparer par les services de Bercy, mais qui a été bloquée au dernier moment par Nicolas Sarkozy ; la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qu'il a dû remplacer par la mise en œuvre du bouclier fiscal.[2] ».

Le 27 juin 2005, une perquisition est menée dans les bureaux de Bercy dans le cadre de l'affaire Rhodia sans succès.

En juillet 2005, il met en œuvre la privatisation des autoroutes françaises. L'ensemble de la participation résiduelle de l'état est cédé pour 14 milliards d'euros après avis conforme de la commission des participations et transferts (ex-commission de la privatisation)[3]. S'en suit alors de vives critiques de la part de l'opposition et de François Bayrou en particulier. Ce dernier reproche entre autres « que ce soit au moment où les autoroutes vont devenir rentables pour l'État, car tous les investissements seront amortis, qu'on les vend au privé[4] ». Les bénéfices sont en effet estimés à 40 milliards d'euros jusqu'en 2032, fin des concessions. En outre, l'opposition reproche au ministre d'avoir fait passer cette mesure sans vote parlementaire, ce qui n'était en fait nullement nécessaire d'un point de vue légal puisqu'après la décision de Laurent Fabius de coter les entreprises autoroutières, il était de la seule responsabilité du ministre de prendre le décret de privatisation après avis de la commission des participations et transferts.

Il a imaginé, conçu, défendu auprès de Dominique de Villepin puis mis en place en 2006 le bouclier fiscal repris depuis par Nicolas Sarkozy. À l'automne 2006, revenant sur une promesse de Nicolas Sarkozy, l'un de ses prédécesseurs à Bercy, il poursuivit l'ouverture du capital de GDF afin de permettre le mariage de l'entreprise avec Suez et de faire ainsi barrage à une OPA hostile du groupe italien Enel sur Suez. Ceci amena à une bataille parlementaire homérique[réf. nécessaire] avec le dépôt de plus de 154 000 amendements pour tenter de bloquer le texte, un record absolu dans l'histoire parlementaire. Après plus de deux mois de débats, et malgré une opposition larvée menée en sous main par les sarkozystes[réf. nécessaire], Thierry Breton réussit à faire voter le texte. Une fois adoptée par l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel valida la loi en en différant l'application au premier juillet 2007, date de l'ouverture des marchés de l'énergie à la concurrence conformément aux directives européennes, 2003/54/CE et 2003/55/CE.

Le 19 avril 2007, en pleine campagne présidentielle, Thierry Breton est soupçonné par Le Canard enchaîné et par le magazine Challenges d'être impliqué dans l'affaire dite du « parachute doré » de Noël Forgeard, ex-président d'EADS. Cette accusation est immédiatement et vigoureusement démentie par les intéressés, mais le coprésident allemand d'EADS, Thomas Enders, suggère, le 15 mai 2007 dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung, que l'on aurait pu « éventuellement penser » que le gouvernement était intervenu auprès des administrateurs d'EADS afin d'obtenir le versement des 8,5 millions d'euros destinés à Noël Forgeard. Cette déclaration est à nouveau vigoureusement démentie tant par Bercy que par le groupe Lagardère mais aussi par Maurice Lévy, seul médiateur dans cette affaire qui déclare dans Le Parisien du 16 mai 2007 : « Thierry Breton n'a jamais fait pression ».

Enseignant

Il n'est pas reconduit dans ses fonctions de ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, bien qu'ayant soutenu ce dernier pendant la campagne : il était jugé trop proche du clan chiraquien par le nouveau chef de l'État.

À partir de juillet 2007, il quitte la France pour aller enseigner à l'université Harvard aux États-Unis. Son cours s'intitule : Leadership and corporate accountability. Il l'enseigne en qualité de professeur senior lecturer[5] à la Harvard Business School, l'université de management et d'économie de Harvard.

Carrière professionnelle

Autres responsabilités


Mandats politiques

Fonctions ministérielles

Écrits

  • 1984 : Softwar (La Guerre douce), Thierry Breton - Denis Beneich, éd. Robert Laffont, Paris ; thriller technologique. Adapté pour la télévision en 1992[10].
En 2002, interrogé par un journaliste du mensuel économique l'Expansion sur la genèse de Softwar, Thierry Breton a expliqué que ce roman d'anticipation, l'un des plus grands best-sellers de l'année 1984 et traduit dans plus de 25 pays, avait été imaginé et écrit par les deux co-auteurs, tout en admettant que « pour l'essentiel, c'est Beneich qui a tenu la plume[11] ». Denis Beneich, quant à lui, attribue bien « l'idée » de base du livre à Thierry Breton mais affirme s'être chargé seul de la rédaction[12].
  • 1985 : Vatican III, Thierry Breton, éd. Robert Laffont, Paris
  • 1987 : Netwar (La guerre des réseaux), Thierry Breton, éd. Robert Laffont, Paris
  • 1991 : La Dimension invisible (Le défi du temps et de l'information), éd. Odile Jacob, Paris
  • 1992 : La Fin des illusions, Plon, Paris ; essai qui dénonce l'argent fou de l'immobilier, et la virtualité de l'économie induite par l'informatique, sans gain réel de productivité.
  • 1993 : Le Télétravail en France, La Documentation française.
  • 1994 : Le Lièvre et la Tortue, essai sur les atouts inattendus de Français, cosigné avec Christian Blanc et dans lequel les auteurs définissent la notion de pôle de compétitivité à la française.
  • 1994 : Les Téléservices en France, ou une description précoce[réf. nécessaire] du monde internet, La Documentation française.
  • 2007 : Antidette, Plon ; l'auteur y expose une vision politique forte[réf. nécessaire] des grands[réf. nécessaire] enjeux économiques, une vision française[réf. nécessaire] nourrie de son action et à contre-courant[réf. nécessaire] de nombre d'idées reçues[réf. nécessaire]. Il y expose sa théorie de la « vertu budgétaire » et propose un plan pour la France de désendettement et de croissance à l'horizon 2010.

Décorations et distinctions


  • 2004 : European Business Leader of the Year, Londres, GB
  • 2003 : Financier de l’Année, Paris, France
  • 2000 : Stratège de l’Année, Paris, France
  • 1998 : Global leader of tomorrow, World Economic Forum, Davos, Suisse
  • 1988 : The outstanding young person of the world (TOYP), Jaycees, Sydney, Australie
  • 1988 : Homme de l’Année, Jeunes chambres économiques françaises, Paris, France

Notes et références

  1. Article de Stratégies.fr sur Le Siècle
  2. Claire Guélaud, « Thierry Breton a commencé à réduire la dette », Le Monde.fr, 17 mai 2007
  3. Breton sur l'autoroute de la privatisation, L'humanité.fr, 19 juillet 2005
  4. Sortie de route pour Thierry Breton,Le Nouvel Observateur, 15 décembre 2005
  5. a et b Thierry Breton Senior Lecturer of Business Administration
  6. Thierry Breton siège chez Carrefour Le Figaro du 28 juillet 2008
  7. Thierry Breton nommé patron d'Atos Origin Le Figaro du 17 novembre 2008
  8. Atos-Origin communiqué de presse
  9. Curriculum vitæ de Thierry Breton sur le site du Conseil stratégique des technologies de l'information
  10. Fiche IMDb
  11. Bernard Poulet, « Ombres et lumières de Thierry Breton », L'Expansion, 1er octobre 2002
  12. Alain Grousset, « Thierry Breton est-il un bon écrivain de science-fiction ? », Lire, Avril 2005 (sur Internet Archive)

Lien externe

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