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Génération Kémi Séba

- Wikipedia, 15/07/2011

Génération Kémi Séba (GKS) est un mouvement politique fondé par Kémi Séba le 29 novembre 2006 à Sarcelles, qui se revendique afrocentriste et antisioniste et qui prône la suprématie noire. Il succède à la Tribu Ka dissoute le 26 juillet 2006 sur décret du président de la République française[1].

GKS prône le droit de chaque peuple à disposer de son « espace vital », tout en affirmant combattre le sionisme. Il prône notamment la séparation entre les races et est souvent considéré comme d'extrême droite, voire un mouvement raciste.

De fait, bien que majoritairement composé de Noirs, GKS trouve des sympathisants dans la mouvance nationaliste française. En effet, certains nationalistes, appartenant notamment au Renouveau français, approuvent le combat « antisioniste » de GKS[2].

GKS cherche à intervenir sur la scène proprement politique. Elle avait ainsi annoncé vouloir présenter une liste à l'occasion de l'élection municipale de Sarcelles en 2008[3].

Affaire de Chartres

Le 8 février 2007, le groupe GKS tient une conférence à Chartres, où des policiers dépêchés sur place en raison d'un « trouble à l'ordre public » auraient été traités de « policiers sionistes à la solde d'un gouvernement sioniste ». Arrêtés pour violences et menaces, Kémi Séba a été condamné en comparution immédiate le 9 février à cinq mois de prison dont trois avec sursis pour outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, en l'occurrence le directeur de la sécurité publique d'Eure-et-Loir, Erick Degas. Deux autres membres du GKS ont été également condamnés : Cyrille Kamdem, 26 ans, a été condamné à deux mois de prison dont un avec sursis pour outrage et rébellion ; Yédé Awo, 28 ans, a été condamné à 3 mois de prison dont deux avec sursis.

Ils ont été incarcérés immédiatement à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy[4]. Suite au désistement de leur avocat lors de l'audience du 22 mars, celle-ci a été repoussée au 3 mai et les prévenus libérés le 26 mars[5].

Lors de son procès du 3 mai à Chartres, Kémi Séba revendique ses propos, et précise qu'être antisioniste ne fait pas de soi un antisémite argumentant que dans ce cas tous les anticommunistes seraient de facto « anti-russes[6] ». Le verdict prononcé le 28 juin 2007 par le tribunal correctionnel de Chartres le condamne à 6 mois de prison avec sursis, 1 500 € d'amende et 1 000 € de dommages et intérêts à la Licra. Son camarade Cyrille Kamdem a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 750 € d'amende, ainsi que 1 000 € à la Licra. Il pourra donc se présenter aux élections municipales de Sarcelles[7].

Condamnation pour reconstitution de ligue dissoute

Le 1er avril 2008, la justice a estimé en première instance que Kémi Séba avait fait acte de reconstitution de ligue dissoute en fondant le groupe GKS, et l'a condamné à six mois de prison, dont deux fermes, ainsi qu'à un an de privation de droits civiques. Il a a annoncé son intention de faire appel[8].

Le nouveau groupuscule « Jeunesse Kémi Séba » est dissous par décret le 15 juillet 2009 sur proposition de Brice Hortefeux, en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées, l'accusant de « propager une idéologie raciste et antisémite » et de « se livrer à des actes intolérables de provocation et de violence »[9],[10].

Notes et références

  1. Ludovic Blecher, « La Tribu Ka dissoute », Libération, 26 juillet 2006.
  2. « Ex-tribu Ka et groupuscules d’extrême droite, le rapprochement noir-brun », Altermedia, 19 septembre 2006.
  3. « Cinq mois après sa dissolution, la Tribu Ka prépare son retour », Le Monde, 15 janvier 2007.
  4. Reuters, « Prison ferme pour le leader de l'ex-"Tribu Ka" », Capital.fr, 9 février 2007.
  5. « Grosse mobilisation permettant le report de l’audience au 3 mai », site de GKS.
  6. « Devant la justice, le fondateur de Tribu Ka revendique ses propos », La Provence, 3 mai 2007.
  7. Dépêche AFP, 28 juin 2007.
  8. « Tribu Ka, deux mois de prison ferme », Le Figaro, 1er avril 2008.
  9. « Dissolution du groupuscule “Jeunesse Kemi Seba” », 13 juillet 2009, sur le site du ministère de l'Intérieur.
  10. Décret du 15 juillet 2009 portant dissolution d'un groupement de fait, JORF no 162 du 16 juillet 2009, p. 11890, texte no 16, NOR IOCD0912870D.

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