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Ceslaw Bojarski

- Wikipedia, 16/09/2011

Ceslaw (Czeslaw) Bojarski, né le 15 novembre 1912, fut un faussaire français d'origine polonaise. Il devint célèbre dans les années 60 pour avoir contrefait des billets de banque de 100 nouveaux francs (100 NF type 1959 Bonaparte) avec une fidélité demeurée inégalée à ce jour.

Son histoire inspira un film intitulé Le Jardinier d'Argenteuil. Ce film n'est cependant pas, à proprement parler, une biographie relatant des faits authentiques, mais plutôt une comédie s'inspirant de ce qu'on appela l'« affaire Bojarski », et de la capacité du faussaire du même nom à reproduire, sans complicité aucune et avec des moyens de base sommaires dans le sous-sol de sa maison de Montgeron, des faux-billets de banque quasiment impossibles à différencier de la monnaie authentique.

Sommaire

Biographie succincte

Il fut élève de l'institut polytechnique de Dantzig (aujourd'hui Gdańsk), en Pologne, puis officier de l'armée polonaise. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut fait prisonnier par les hongrois, puis s’évada et se réfugia en France. Là, il fut réengagé dans la 1ère division polonaise. Après la guerre, il élut tout d’abord domicile à Vic-sur-Cère (Cantal), où il rencontra sa femme, une Française[1]. Puis, grâce aux gains réalisés avec ses premiers faux billets, il fit construire un pavillon à Montgeron, dans le département de l’Essonne. Ceslaw Bojarski était un chercheur indépendant. Il fut l'inventeur d'un bouchon verseur révolutionnaire, et d'un rasoir électrique d'un genre nouveau. Malheureusement ses inventions furent tout juste découvertes quand il chercha à les présenter.

Premières contrefaçons

C’est en 1950 que Bojarski contrefit et écoula ses premiers faux billets de 1 000 francs (type 1945 « bleu »)[2]. Quoique Bojarski s’en estimât peu satisfait, ces premiers billets étaient très bien imprimés sur du papier avec filigrane dans la pâte. Ces faux affluèrent dans les caisses de la Banque de France jusqu’à atteindre, en 1954, près de 1 500 unités par mois. Puis, en 1958, il contrefit des billets de 5 000 francs (type « terre et mer »).

Les 100 nouveaux francs type Bonaparte

En novembre 1962, Ceslaw Bojarski abandonna la contrefaçon des billets de 5 000 francs pour celle des récents billets de 100 nouveaux francs de type Bonarparte. ces faux billets bénéficièrent d'une expérience et d'un savoir-faire que Bojarski avait mis plus de dix années à atteindre. Le soin avec lequel ils étaient contrefaits était tel que même des caissiers habiles à repérer les faux étaient incapables de les différencier des vrais. Cette exceptionnelle qualité de contrefaçon fut principalement à l'origine de la notoriété de Bojarski à travers le monde, auprès des services de police spécialisés dans la lutte contre le faux-monnayage, et plus tard des numismates. Mais ce qui surprit tout autant les experts de la Banque de France, qui crurent avoir affaire à une puissante organisation criminelle disposant d'importants moyens techniques et des compétences de plusieurs spécialistes, c'est que Ceslaw Bojarski mit au point et produisit ses faux billets sans aucune aide extérieure, à l'aide de matériels qu'il inventa et construisit de ses mains pour la circonstance (par crainte de se faire repérer en les achetant). De manière tout aussi surprenante qu'inhabituelle chez les faux-monnayeurs, il mit au point et produisit son propre papier-monnaie comportant un authentique filigrane, mit au point ses propres encres, et grava lui-même ses plaques d'impression sur du cuivre. Aucun faussaire avant lui n'avait été capable de maîtriser simultanément toutes ces techniques et d'être doublé d'un artiste-graveur accompli, et cette performance n'a toujours pas été reproduite à ce jour. Les faux billets de 100 nouveaux francs type 1959 Bonaparte réalisés par Ceslaw Bojarski sont aujourd'hui très recherchés par les numismates[3] et ont (exceptionnellement dans le cas d'un billet de banque produit en série) acquis le statut d'œuvres d’art. Lors d'une vente aux enchères qui s'est déroulée à Chinon, (Cantal, France), en septembre 2008, un de ces billets fut adjugé pour la somme record de 5 543 euros[4]

Capture et emprisonnement

Il fut capturé devant son pavillon de Montgeron le 17 janvier 1964, quelques heures seulement après avoir été dénoncé par deux hommes, avec lesquels il s'était résigné à s'associer peu de temps auparavant parce qu'il ne pouvait plus simultanément produire des faux billets et les écouler. Bojarski fut condamné à 20 ans d'emprisonnement et fut incarcéré à la prison de la Santé; une lourde peine pour un délit de ce type à cette époque. Il bénéficia d’une remise de peine pour bonne conduite après 13 années d'incarcération[5]. Ce qu'il devint à sa sortie de prison demeure inconnu à ce jour, de même qu'on ignore la date de son décès ou s'il est encore en vie.

Notes et références


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