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Feu de circulation

- Wikipedia, 30/01/2012

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Feu (homonymie), Feu rouge et Feu rouge clignotant.
Les trois états d'un feu tricolore

Un feu de circulation est un dispositif permettant la régulation entre les usagers de la rue ou de la route.

Les feux destinés aux véhicules sont généralement tricolores, auxquels peuvent s'ajouter des flèches directionnelles. Ceux destinés aux cyclistes se distinguent par la reproduction d'une bicyclette. Les feux pour piétons sont bicolores et se distinguent souvent par la reproduction d'une silhouette de piéton.

En Europe, la convention européenne sur la signalisation routière (convention de Vienne sur la signalisation routière) de 1968, à laquelle se sont depuis ralliés de nombreux États, contient des dispositions qui fixent les catégories, formes et couleurs des signaux routiers, dont les signaux lumineux, notamment dans son article 23 du Chapitre III : Signaux lumineux de circulation.


Un carrefour à feux est commandé par un contrôleur de feux, appareil électronique de contrôle/commande.

Les feux sont généralement déclinés à partir de deux couleurs de base : le rouge pour fermer, le vert (ou plus rarement le bleu) pour ouvrir. Le feu jaune, en fait de couleur orange, est également utilisé et sert à signaler le passage du vert au rouge. Ces couleurs ont l'avantage d'être très différentes, sauf pour la plupart des daltoniens.

Sommaire

Histoire

Bien qu’il existe très peu de sources historiques sur les signaux routiers, il semblerait que ce soit à Londres, à l'intersection entre Bridge Street et Palace Yard, qu’un feu de signalisation ait été utilisé pour la première fois, le 10 décembre 1868 : c'est une lanterne à gaz pivotante aux couleurs rouge et verte, manœuvrée à l'aide d'un levier manuel par un agent de police (l'un d'eux sera grièvement blessé le 2 janvier 1869). Ce n’est que bien plus tard, après leur généralisation, que les feux deviennent tricolores par l’adjonction d’une phase intermédiaire marquée par la couleur jaune-orange.

Aux États-Unis, les premiers feux bicolores (rouge et vert) sont installés en 1912 à Salt Lake City par le policier Lester Wire (1887–1958). Puis "American Traffic Signal Company" en installe en août 1914 à Euclid Avenue (Cleveland, Ohio). L'agent de police William Potts (1883-1947) crée le feu orange en 1920 à Detroit[1]. Garrett A. Morgan (1877-1963) crée une version d’arrêt automatique en 1923 pour "General Electric".

En France, le premier feu de signalisation est posé, le 5 mai 1923, au croisement des boulevards Saint-Denis et Sébastopol à Paris. Il est rouge, fonctionne à l'électricité et est accompagné d'une sonnerie[2]. Il faudra attendre dix ans avant que n'apparaissent les feux vert et orange.

Les ampoules de certains feux tricolores sont remplacées par des diodes électroluminescentes ou affichent le décompte des secondes restant avant le changement d'état.

Usage

L'emploi des feux de circulation a pour but d'assurer la sécurité des piétons et des usagers des véhicules et d'améliorer la fluidité de la circulation. On peut citer comme exemples d'emploi[3] :

  • la gestion du trafic aux intersections,
  • la traversée des piétons,
  • l'exploitation par sens uniques alternés d'une section où le croisement est impossible ou dangereux (ouvrage d'art étroit, etc.),
  • l'affectation de certaines voies d'une chaussée à un sens de circulation en fonction des besoins, ou leur condamnation momentanée,
  • le contrôle d'accès à certaines voies rapides,
  • la gestion d'un point de contrôle des personnes ou des véhicules nécessitant leur arrêt (péage),
  • la protection d'obstacles intermittents (passages à niveau, traversées de voies de tramways, ponts mobiles, passages d'avions, avalanches, etc.).

Séquences de feux

Il existe trois principales séquences de feux :

Feux de signalisation à trois états

feux de signalisation à trois états

Utilisé en France, aux États-Unis, au Canada, en Nouvelle-Zélande, au Sénégal et en Belgique.

Rouge : « Tout conducteur doit marquer l'arrêt absolu devant un feu de signalisation rouge, fixe ou clignotant. »

Vert : « Les feux de signalisation verts autorisent le passage des véhicules […]. »

Jaune : « Tout conducteur doit marquer l'arrêt devant un feu de signalisation jaune fixe, sauf dans le cas où, lors de l'allumage dudit feu, le conducteur ne peut plus arrêter son véhicule dans des conditions de sécurité suffisantes. »

Feux de signalisation à quatre états

Feu de signalisation à quatre états

Utilisé au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse, en République tchèque, en Hongrie, en Slovénie, en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie, en Turquie, en Israël, en Chine et au Canada.

Le deuxième état, jaune bref sans extinction du rouge, permet aux conducteurs de se préparer à démarrer mais n'autorise pas le passage.

En Italie, le jaune clignote avec le vert pour prévenir du passage au rouge.

Au Canada, une flèche verte peut être présente en plus des trois feux de couleur, indiquant la priorité pour un virage (généralement à gauche). La priorité de virage à gauche est souvent indiquée simplement par le clignotement du feu vert, d'une durée limitée, lors du passage du feu rouge au feu vert (la circulation à contre-sens est alors maintenue au feu rouge).

Feux de signalisation à cinq états

Utilisé en Autriche, en Lituanie et au Canada.

L'état supplémentaire, vert clignotant entre les états du vert et du jaune annonce que la seule direction à obtenir une verte est la sienne.

En Autriche et en Lituanie, le vert clignotant entre les états du vert et du jaune annonce le prochain changement de couleur et invite les automobilistes, situés à distance du feu, à ralentir.

Au Canada, si le droit de passage à droite est interdit aux feux rouge (au Nouveau-Brunswick et au Québec, le droit de passage à droite sur feux rouges est autorisé) les feux de circulation contiennent deux flèches vert (gauche et droit) est contenu avec le rouge, jaune et vert.

Feux spécialisés

Des feux spécialisés peuvent être utilisés pour réguler soit une catégorie précise d'usager soit une partie précise du trafic.

  • Vélo Figure 1
  • Piétons Figure 2
  • Transports en communs (tramway, bus, ...) Figure 3
  • Véhicules allant dans une direction précise Figure 4

Il existe également des feux permettant de passer dans une direction donnée ; ou encore de laisser passer certains véhicules avant les autres. Figure 5

Le feu rond est généralement remplacé par un symbole lumineux tel que des flèches directionnelles, la silhouette d'un piéton, d'une bicyclette etc. Pour un tramway, il est remplacé par des barres verticales (correspondant au vert), obliques (même signification mais indique en outre un changement de direction) ou horizontales (correspondant au rouge). Figure 5

Ces feux peuvent être simplifiés (séquence à deux états) voire codés différemment (transports en communs).

Ils peuvent aussi être utilisés pour indiquer l'état d'un aiguillage au chauffeur d'un tramway, exemple Figure 6 :

  • Losange : indique au chauffeur que son véhicule en approche a bien été détecté et que celui-ci disposera d'une priorité en temps et en heure comme prévu (assurée par le contrôleur).
  • Point d'exclamation : prévient à l'avance d'un changement d'état à venir de la ligne (passages d'ouverture à fermeture, ainsi que de fermeture à ouverture)

Actuellement, en France, tous ces signaux ne sont absolument pas normalisés au niveau des couleurs, de la présence de clignotements, des durées etc.

Note : Les traits autour des feux signifient qu'ils clignotent.

Feux à décompte

Semáforo regressivo poá.JPG
Chine. Feu à décompte.

Utilisé surtout en Asie (Thaïlande, Vietnam, etc.) mais aussi en Russie, un décompte en secondes peut s'afficher à proximité du feu pour indiquer le temps restant avant le changement d'état. Ce décompte est souvent de la couleur de l'état en cours et est sur deux caractères (le nombre 99 est affiché quand le temps restant est supérieur à 99 secondes).

Sécurité et environnement

En voirie urbaine, les feux tricolores permettent de réguler les flux denses de véhicules rapides. Cependant, leur utilisation abusive peut nuire aux déplacements des non-motorisés et à la qualité de vie.

Avantages

En bloquant le passage d'une partie des usagers entrants, les feux de signalisation permettent à ceux qui ont le feu vert de franchir en toute sécurité les intersections à la vitesse maximale autorisée. La synchronisation des feux sur un axe permet de créer des « ondes vertes » qui facilitent la traversée rapide de zones urbaines. Sur des axes rapides à fort trafic, ils facilitent et sécurisent l'insertion des véhicules provenant d'axes secondaires et la traversée des piétons.

À l'inverse, couplés à des détecteurs de vitesse, ils peuvent forcer un ralentissement important sur un axe à fort trafic de transit qui traverse une petite agglomération. Une autre utilisation, qui se rapproche des passages à niveau, est de donner la priorité à certains types de transports, comme les tramways ou les bus à haut niveau de service. Les feux tricolores sont particulièrement adaptés à la gestion du trafic dense et rapide engendré par les véhicules motorisés sur des axes importants en agglomération. Ils sont rarement pertinents en rase campagne ou dans les zones à trafic apaisé (zones 30, zones de rencontre).

Inconvénients

En-dehors des intersections à moment de trafic élevé, où ils régulent la circulation, les feux accélèrent le trafic en supprimant les obstacles potentiels. Cette accélération pénalise les piétons, qui ne peuvent traverser qu'aux passages piétons lorsque le feu piétons est vert, et les cyclistes si aucun itinéraire alternatif ne leur est proposé (bande ou piste cyclable, allée latérale, rue parallèle), car ils ne peuvent pas rouler à la vitesse du trafic motorisé et suivre les ondes vertes trop rapides. Les bus urbains sont aussi pénalisés par des ondes vertes inadaptées à leur vitesse moyenne du fait des arrêts. Déresponsabilisant les conducteurs, les feux peuvent entraîner des accidents graves lorsqu'ils ne sont pas respectés.

De nombreux feux ne sont pertinents qu'à certaines heures de fort trafic, et leur fonctionnement n'est pas adapté à des heures de trafic faible, où ils obligent à un arrêt injustifié. La solution souvent retenue est d'installer des détecteurs de véhicules pour actionner certains feux au débouché de branches secondaires ou à des heures de faible trafic, ou des boutons déclencheurs pour les piétons et, éventuellement, les cyclistes.

Malgré le fait que les feux munis de LED consomment beaucoup moins d'énergie que ceux fonctionnant à incandescence, leur bilan énergétique est très mitigé. S'ils contribuaient à fluidifier le trafic à une allure modérée, les feux pourraient réduire la consommation d'énergie et la pollution automobile. Mais ils ne jouent ce rôle que pour une densité de trafic bien précise et avec un réglage adéquat. En réalité, ils ont tendance à encourager les conducteurs à accélérer fréquemment, ce qui consomme le plus d'énergie en circulation urbaine. D'après des enquêtes de l’organisation de mobilité belge Touring, les feux de circulation sont responsables de la moitié des files et donc de la moitié de la pollution[4], et des feux mal réglés peuvent tripler les émissions de CO2 aux carrefours urbains lorsque la circulation est peu fluide[5].

Autres particularités nationales

Allemagne

En République démocratique allemande, une flèche verte peinte placée à côté du feu rouge autorisait de tourner à droite à un croisement lorsque que le feu était au rouge. Lors de la réunification allemande ce principe qui n'existait pas auparavant dans l'Allemagne de l'Ouest, a été repris à certains carrefours mais n'est pas la règle générale. Il existe en lumineux (l'exemple de droite sur l'image) pour qu'il s'affiche à des moments précis ou en fixe (panneau sur le côté du feu; l'exemple de gauche) pour que ce soit pour toute la durée du feu rouge.

Les feux pour piétons spécifiques de l'Allemagne de l'Est sont représentés par un homme et une fillette. Articles détaillés :

Finlande

A Helsinki, capitale de la Finlande, les feux tricolores pour voiture passent systématiquement par le feu orange, tant pour annoncer le passage au feu rouge qu’au feu vert. Ce qui est aussi le cas en Allemagne et en Suisse.

Danemark

A Copenhague, capitale du Danemark, certains feux de signalisation pour piéton possèdent un minuteur.

Station Nørreport à Copenhague.

France

Les deux types de feux clignotants
Note : Dans cet article, les traits autour des feux signifient qu'ils clignotent.

En France, le comportement à suivre en présence de feux de signalisation lumineux est défini par les articles R412-29 à R412-33[6] du Code de la route.

Les feux y sont toujours placés avant le carrefour, mais des feux en forme de croix sont parfois placés du côté opposé.

Les feux y sont de trois couleurs (vert, jaune et rouge), les feux jaunes et rouges pouvant être clignotants.

  • Le feu vert autorise le passage, lorsque le carrefour peut-être traversé[7].
  • Le feu jaune clignotant est une invitation à la prudence[8] : le passage du véhicule est toléré, mais celui-ci doit laisser la priorité à droite.[réf. nécessaire]
  • L'arrêt doit être marqué au feu jaune[9].
  • L'arrêt doit être marqué au feu rouge[10]. Le feu rouge clignotant est utilisé pour indiquer la proximité immédiate d'un danger, comme un passage à niveau, une piste d'aérodrome, un passage de tramway ou un pont mobile.

En France et en Belgique le feu dit « jaune » est de couleur orange.

Les contrôleurs de carrefours à feux sont protégés dans des armoires (qui peuvent être métalliques, en matières plastiques, etc... et de diverses couleurs). Selon l'arrêté du 18 juin 2003, tous les contrôleurs de feux tricolores doivent posséder un procès verbal de conformité. Depuis 2001, tous les carrefours équipés de feux tricolores doivent respecter les nouvelles normes édictées par l'instruction interministérielle du 21/06/1991.

Amérique du Nord

Au Canada: interdiction de tourner à droite au feu rouge.

Au Canada, les feux peuvent être placés soit après le carrefour, soit au milieu, et très rarement avant.

Dans la plupart des États américains et des provinces canadiennes, sauf indication, il est permis mais non obligatoire de tourner à droite au rouge, ainsi que, dans le cas où les deux routes sont à sens unique, en tournant à gauche. Seule la ville de New York l'interdit complètement sur son territoire, et la province de Québec, qui était le seul territoire où cela était interdit partout, a changé le code de la route pour le permettre à certains endroits. Les endroits interdits sont indiqués par un panneau. La Ville de Montréal, de concert avec le Ministère des Transports du Québec, l'a interdit sur toute l'île de Montréal.

Un feu vert clignotant est normalement une indication que l'on peut effectuer un virage à gauche prioritaire. Une signalisation particulière (panneau carré vert avec écritures blanches généralement) indique la fonction du vert clignotant. Lorsque celui-ci a cessé de clignoter, on peut toujours tourner à gauche, mais le trafic en sens opposé aura priorité, il faudra donc céder.

Chine

En Chine : changement intégral de couleur pour chacune des directions.
En Chine : changement intégral de couleur pour chacune des directions (rouge).

En Chine, il existe de nombreux types de feux tricolores.

Celui-ci regroupe sur un même groupe trois ensembles de feux différents (voir photo à gauche et à droite) :

  • pour les automobilistes désirant aller tout droit ;
  • pour les automobilistes désirant aller à gauche ;
  • pour les cyclistes allant à gauche.

Il permet un gain de place et offre un aspect esthétique dans les quartiers modernes. Ce type de feux tricolores est placé après le carrefour.

Chacune des lampes de ce feu change de couleur de façon indépendante. (cf. image de gauche)

Notes et références

  1. Traffic lights motorcars
  2. En 1920, un ingénieur marseillais, Léon Foenquinos, avait proposé d'installer « aux angles des croisements de rues, des poteaux ayant trois mètres de hauteur, sur lesquels seront fixés des signaux électriques lumineux et sonores ».
  3. Instruction interministérielle sur la signalisation routière – Feux de circulation permanents
  4. Touring: trop de feux de circulation en Belgique
  5. Enquête Touring : 3 fois plus de CO2 à cause de feux mal synchronisés
  6. Feux de signalisation lumineux : Section 5 du Chapitre II du Titre Ier du Livre IV de la Partie réglementaire du Code de la Route
  7. Article R412-33
  8. Article R412-32
  9. Article R412-31
  10. Article R412-30 du code de la route français

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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