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Accident ferroviaire de la gare Montparnasse

- Wikipedia, 26/01/2012

Le spectaculaire accident de 1895.
Autre vue de l’accident.

48° 50′ 36″ N 2° 19′ 25″ E / 48.84347, 2.323582

L'accident ferroviaire de la gare Montparnasse est un accident qui a eu lieu le 22 octobre 1895 à la gare de Paris-Montparnasse.

Le train express no 56 desservant la ligne Granville - Paris, transportant 131 passagers, est à l'origine de cet accident, l'un des plus spectaculaires de l'histoire des chemins de fer français.

Sommaire

Les circonstances

« Un train est tombé par la fenêtre dans la rue ! »[note 1] Ce train s'approchait de la gare Montparnasse[note 2] ; il était tracté par la locomotive no 721 du type 120 et était conduit par un cheminot d’expérience, Guillaume Marie Pellerin, qui travaillait depuis 19 ans au service des chemins de fer. Le convoi était constitué de deux wagons de bagages et d'un wagon postal qui se trouvaient directement derrière la locomotive, suivis par huit voitures de voyageurs et un dernier wagon de bagages[1].

Le convoi était parti avec neuf à dix minutes de retard ; Pellerin, souhaitant arriver à l’heure à Montparnasse, n’a pas ralenti suffisamment tôt. Le chef de train Albert Mariette a bien essayé d’actionner le frein d’urgence Westinghouse mais celui-ci n'a pas fonctionné.

Il ne restait que les freins de la locomotive, qui furent insuffisants. À quatre heures précises[note 3], le convoi a fracassé les heurtoirs, traversé la gare et la terrasse, défoncé le mur de façade puis est tombé sur la station de tramways située 10 m en contrebas. Toutes les voitures de voyageurs sont restées dans la gare[2].

Conséquences de l'accident

Il y eut seulement cinq blessés graves : deux voyageurs, un pompier et les deux employés des chemins de fer.

Malheureusement, la locomotive tomba près d’un kiosque à journaux installé devant la gare, rue de Rennes : une passante fut blessée et la responsable de ce kiosque, du nom de Marie-Augustine Aguilard, qui, ce jour-là, remplaçait son mari, fut tuée, non par la locomotive, qui passa au-dessus d'elle sans la toucher, mais par un morceau de maçonnerie tombé de la gare[3]. Son mari témoigna :

Elle est morte, tuée sur le coup. Elle tricotait, assise sur les marches de la buvette. Et me voilà seul avec mes deux petits garçons[4].

Les Chemins de Fer de l'Ouest ont payé son enterrement et versé une rente à ses deux enfants. Le conducteur Guillaume-Marie Pellerin a été condamné à deux mois d’emprisonnement et 50 francs d’amende, et le chef de train Albert Mariette à 25 francs d’amende.

La locomotive était quasi intacte. Elle resta quatre jours suspendue avant qu'on réussisse à la dégager. L'événement provoqua une énorme affluence de curieux :

Depuis le matin jusqu'au soir une procession s'est organisée : les gens prenaient leurs billets, passaient auprès des wagons des postes du train de Granville, stationnaient le plus longtemps qu'ils pouvaient et redescendaient dans la cour de la gare, sans avoir pris le train[5].

Postérité

Jacques Tardi s'est inspiré de cette catastrophe dans un de ses albums des Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Momies en folie.

Cet accident a aussi manifestement inspiré un passage de l'album Du glucose pour Noémie, 21e de la série Les aventures de Spirou et Fantasio (pages 29 et suivantes) et un rêve du film Hugo Cabret tourné en 2011 par Martin Scorsese ainsi que la scène d'ouverture de l'album 1 de la série W.E.S.T. du dessinateur Christian Rossi et des scénaristes Fabien Nury et Xavier Dorison.

En 1993, la photo de l'accident a servi de pochette pour l'album Scrabbling at the Lock du groupe The Ex et de Tom Cora

Notes et références

Notes

  1. Titre du journal L’Éclair du 23/10/1895.
  2. Appelée Gare de l'ouest à l'époque.
  3. Toutes les horloges intérieures de la gare ont été arrêtées par le choc.

Références

  1. Communiqué de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Ouest du 22 octobre 1895.
  2. Le petit journal, supplément illustré, n° 259 du 3/11/1895.
  3. Hebdomadaire L'Illustration no 2748 du 26/10/1895.
  4. Laurence et Gilles Laurendon, Paris catastrophes, Paris, Parigramme, 1997, 119 p. (ISBN 978-2-84096-060-7) , p. 103.
  5. Journal Le Petit Parisien.

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